8 avr 2020

Joaquin Phoenix en 5 rôles improbables

Encensé pour son rôle dans le “Joker de Todd Philips, qui lui a même valu l'Oscar du meilleur acteur, Joaquin Phoenix cache, à 45 ans, une carrière plus longue qu’on ne le croit. Professeur fou dans “L’Homme irrationnel de Woody Allen (2015), amant torturé dans “Two Lovers” de James Gray (2008) ou tueur à gages dans “Les Frères Sisters de Jacques Audiard (2018), il semblerait qu’il ait toujours su… tout jouer. Plus obscurs et moins connus, certains de ses rôles singuliers méritent pourtant une attention toute particulière : voici les cinq rôles les plus improbables de Joaquin Phoenix.

“I’m still here — The lost year of Joaquin Phoenix” de Casey Affleck (2011) © CTV International

Né en 1974 dans une famille d’acteurs, Joaquin Phoenix a commencé à jouer très jeune aux côtés de son frère River et de ses soeurs Liberty et Summer. Dès 1995, il se fait remarquer pour son rôle dans le film de Gus Van Sant Prête à tout et enchaîne depuis les films auprès d’illustres réalisateurs comme Paul Thomas Anderson ou Spike Jonze. Incarnant comme personne la folie destructrice de personnages imbus de leur pouvoir, cet enfant de la balle s’engage si profondément dans ses rôles que ses transformations physiques le métamorphosent presque chaque année. Mais au cours de cette carrière si longue, il y a tout de même eu quelques écueils, que les fans invétérés sauront pardonner. Retour sur les cinq rôles les plus improbables de Joaquin Phoenix.

1. Un gamin patriote dans Russkies (1987) de Rick Rosenthal

 

Dans le contexte tendu de la Guerre Froide, trois jeunes garçons américains repèrent un marin russe échoué sur les côtes de Floride. Redoutant une invasion par l’armée soviétique, les trois adolescents capturent le marin. Âgé de 11 ans, Joaquin Phoenix tourne dans ce film digne des années 1980 plein d’un patriotisme tout américain qui promet de vous embarquer “dans l’aventure d’une vie”.

2. Un adolescent fan de porno dans Portrait craché d’une famille modèle (1989) de Ron Howard

 

Toujours adolescent, l’acteur cherche sa place dans une famille typiquement américaine. Derrière un portrait qui semble idyllique se déchaînent en réalité bien des névroses. Il y incarne Garry, jeune adolescent souffrant de l’absence paternelle, qui expurge sa douleur à travers la consommation de nombreuses vidéos pornographiques.

3. Le copain follement jaloux dans U-turn (1997) d'Oliver Stone

 

Aux côtés de Sean Penn et Claire Danes — casting pourtant prometteur — Joaquin Phoenix s’embarque dans un film douteux. Bobby Cooper (Sean Penn) tombe en panne dans une petite ville d’Arizona. En attendant que sa voiture soit réparée, il fait la rencontre des locaux, tous plus fous les uns que les autres. Au milieu de cette comédie loufoque, Joaquin Phoenix incarne Toby N Tucker (ou TNT pour les intimes), un amoureux fou de jalousie à l’acronyme évocateur. Il se met en tête de tabasser le nouveau venu qui ose adresser la parole à sa dulcinée.

4. Un ours dans Frère des Ours (2004) de Robert Walker et Aaron Blaise

 

Grand militant de la cause animale, Joaquin Phoenix est vegan depuis l’âge de 3 ans et impose aux costumiers des fibres non-animales lors des tournages. En 2003, il prête sa voix à un Disney méconnu : Frère des Ours. Kenaï, jeune homme turbulent, est magiquement transformé en ours, et essaie de retrouver forme humaine en rejoignant une montagne où “les lumières touchent la terre” pour faire appel aux Grands Esprits.

5. Un rappeur dépressif dans I’m Still Here (2011) de Casey Affleck

 

Sans doute le plus improbable de tous, ce rôle se joue des frontières entre réalité et ficiton. En 2008, après avoir tourné dan Two Lovers de James Gray, l’acteur crée la surprise et déclare qu’il met fin à sa carrière d’acteur pour se consacrer pleinement au rap. Il apparaît alors sur les plateuax de télévision avec une grosse barbe, des cheveux hirsutes et des lunettes de soleil,  sans jamais faire allusion à son dernier film. Puis, il disparaît pendant deux ans. En 2010, l’acteur refait surface, et c'est alors que cet épisode étrange s’éclaircit subitement : à l’affiche de I’m still here, de Casey Affleck, le monde découvre que cette reconversion brutale n'était qu'un vaste canular, constituant l'intrigue de ce faux documentaire, satyre d'Hollywood. Prenant pour thème cette fausse reconversion du comédien, on y voit Joaquin Phoenix commander drogues, prostituées et pizzas alors qu’il ne parvient pas à décrocher un contrat avec un label de rap, plongeant peu à peu dans une prétendue dépression.