Rencontre avec Amanda Seyfried, star de la série La Rivière des Disparues
L’actrice Amanda Seyfried, que l’on a adorée dans Mean Girls et Jennifer’s Body, est l’héroïne d’une haletante série policière diffusée sur la plateforme Max, ce jeudi 27 mars 2025. Intitulé La Rivière des Disparues, le show évoque avec sensibilité l’addiction, la maternité en solo et les liens familiaux compliqués. Lors d’une halte à Paris, la star s’est confiée sur cette nouvelle aventure à Numéro.
propos recueillis par Violaine Schütz.
Publié le 26 mars 2025. Modifié le 27 mars 2025.
Depuis ses débuts dans Dr House, Veronica Mars et Lolita malgré moi (Mean Girls, sorti en 2004), l’ex-mannequin américaine Amanda Seyfried s’est imposée comme l’une des actrices les plus talentueuses et attachantes d’Hollywood. Le public a grandi avec ses films cultes (Mamma Mia !, Jennifer’s Body, Lettres à Juliette). Et on a été subjugué par ses performances dans Chloé (2009), The Dropout (2022) et Mank (2020) de David Fincher (qui lui a valu une nomination aux Oscars).
En plus de son jeu et de sa présence magnétique, Amanda Seyfried, 39 ans, est aussi une personnalité des plus passionnantes en dehors des plateaux. Entre les tournages, elle vit dans une ferme entourée de multiples animaux et fait du crochet devant des épisodes du Bachelor. Elle épate aussi par ses talents de chanteuse et de musicienne. Récemment, sur le plateau de l’émission The Tonight Show de Jimmy Fallon, elle impressionnait en susurrant une reprise de Joni Mitchell qu’elle interprétait également au dulcimer (un instrument de musique).
L’actrice Amanda Seyfried de retour dans une série policière
Mais ce jeudi 27 mars 2025, c’est dans une série, La Rivière des Disparues, que l’on retrouve l’héroïne de Time Out (2011). Amanda Seyfried y joue le rôle de Mickey, une policière qui enquête sur une série de meurtres (de travailleuses sexuelles) ayant eu lieu dans un quartier défavorisé de Philadelphie touché par la crise des opiacés.
Dans une veine sombre rappelant l’excellente Mare of Easttown avec Kate Winslet, le show propose un beau personnage féminin. Une mère célibataire hantée par l’addiction de sa sœur et ses propres traumas qui se retrouve face à ses démons en essayant de résoudre une affaire sensible. À l’occasion de la diffusion de cette haletante série criminelle sur la plateforme Max, Numéro a rencontré la formidable actrice, lauréate d’un Emmy Award.
L’interview d’Amanda Seyfried, héroïne de La Rivière des Disparues
Numéro : Qu’est-ce qui vous a attirée dans la série La Rivière des Disparues (Long Bright River en VO ) ?
Amanda Seyfried : C’était vraiment amusant. Enfin, sombre, mais amusant. C’est un show pour les jours de pluie. En fait, je n’ai jamais eu l’occasion de jouer une policière avant ça. Et j’ai pensé que ce serait vraiment intéressant, parce que c’est un uniforme. Vous savez, c’est très valorisant, même quand on n’est pas policier, simplement de le porter. Les gens se déguisent en policiers pour Halloween. Mes enfants aussi. C’est un personnage incontournable.
Avez-vous rencontré des policiers pour pouvoir en jouer un de manière la plus crédible possible ?
Oui. Je suis allée dans le quartier de Kensington, à Philadelphie, en janvier dernier avant le début du tournage, avec Nikki Toscano, la créatrice de la série, et Liz Moore, qui a écrit le roman dont est tiré le show. Cette dernière a contribué à l’écriture de la série La Rivière des Disparues. Il y avait aussi certains de nos producteurs. Nous nous sommes rencontrés puis nous sommes allés dans un commissariat. Notre commissariat dans la série est une copie parfaite du commissariat où nous nous sommes rendus à Philadelphie. Là-bas, j’ai rencontré beaucoup de policiers.
“Je suis restée en contact avec une policière rencontrée pour préparer la série.” Amanda Seyfried
Je crois que vous les avez aussi suivis dans l’exercice de leur fonction, notamment en patrouille…
Oui, j’ai fait un tour avec eux. Je les regardais vaquer à leurs occupations et c’était vraiment dingue. Les choses auxquelles les policiers doivent faire face au quotidien sont tout simplement incroyables. C’était très instructif de les suivre. J’ai vraiment passé du temps avec du temps avec eux et je suis toujours en contact assez étroit avec l’une des policières, qui est mère célibataire (comme Mickey dans la série). Elle m’a été d’une grande aide tout au long du tournage. C’était une très bonne relation et ça a beaucoup influencé la façon dont j’aborde les gens et je communique avec eux dans la série en tant que policière.
Vous avez grandi à Allentown, en Pennsylvanie et la série est censée se dérouler dans un lieu proche : la Philadelphie…
Oui, la série se passe dans un endroit que je connaissais plus ou moins, Kensington, un quartier de Philadelphie. Je n’allais pas vraiment à Kensington, mais j’allais souvent à Philadelphie durant mon enfance, car j’ai grandi très près de là. C’était donc un univers que je comprenais pour de nombreuses raisons personnelles. Et Mickey, un personnage que je comprenais d’une certaine manière (Amanda Seyfried a perdu un oncle en raison de l’addiction et dans la série, sa sœur est accro à la drogue, ndlr). Mais un personnage qui a aussi beaucoup de défauts et qui pose des défis. Ça me semblait être une excellente occasion de développer de nouveaux muscles en tant qu’actrice. J’ai aussi beaucoup aimé cette perspective bienveillante concernant la représentation de l’addiction. L’addiction est traitée d’une manière que je n’avais jamais vue auparavant.
“L’obscurité est la réalité, et il est important de la montrer. Et de signifier qu’il devrait y avoir un espace pour que les personnes souffrant d’addiction puissent se rétablir.” Amanda Seyfried
La Rivière des Disparues montre le côté sombre d’un quartier de Philadelphie marqué par la violence et la crise des opioïdes…
C’est une série qui aborde, entre autres choses, la crise des opioïdes et les dures réalités qui la concernent. Nous n’esquivons rien. L’obscurité est la réalité, et il est important de la montrer. Et de signifier qu’il devrait y avoir un espace pour que les personnes souffrant d’addiction puissent se rétablir. Un espace pour que la communauté puisse fonctionner comme elle le doit, au lieu de la rejeter et d’essayer de la nettoyer. Il y a tellement d’aspects de cette série qui étaient nécessaires pour créer de la compassion parce que beaucoup de gens ne savent pas vraiment ce qui se passe dans ces quartiers. Et c’est comme ça un peu partout. C’est universel. Chaque pays, chaque endroit du monde possède un lieu comme Kensington. Et plus on en sait, mieux c’est.
Quels sont, selon vous, les messages forts de la série qui aborde des thèmes comme la famille, la marginalité et la maternité ?
Beaucoup de gens essaient de dire que c’est une série policière, ce qui n’est pas tout à fait le cas. C’est une série sur des crimes, des meurtres (un serial killer s’attaque à des travailleuses sexuelles, ndlr). Et des gens enquêtent sur ces assassinats. Mais c’est aussi une série sur une famille, et plus généralement sur les traumatismes générationnels, et le fait d’avoir grandi dans un endroit très divers et sévèrement marginalisé par les forces de l’ordre et la communauté environnante. Le tout, du point de vue de quelqu’un qui a grandi là-bas (l’auteure du livre adapté en série Liz Moore), qui a beaucoup de recul et de compassion et qui veut protéger et soutenir la communauté.
“Ce qui m’intéresse, c’est de jouer des personnages que j’ai envie de mieux connaître.” Amanda Seyfried
Dans cette série, vous portez un uniforme (de policier) et peu de maquillage. Etait-ce rafraîchissant d’arborer un look moins glamour à l’écran que dans Mean Girls, Chloé ou Mank ?
Ce qui est rafraîchissant, ce n’est pas seulement qu’elle ressemble à une personne normale et à une personne dans son travail quotidien, mais aussi, d’interpréter différents personnages. Des personnalités qui font des choix différents. Ce qui m’intéresse, c’est de jouer des personnages attirants et que j’ai envie de mieux connaître. Mais aussi des personnages qui ne ressemblent pas à mon dernier rôle. La diversité dans mes choix de personnages est essentielle. Je me dis à chaque fois : “Je veux que les gens me croient dans chaque rôle que j’interprète.” Et pour faciliter ou influencer cela, je dois continuer à faire des choses éloignées les unes des autres.
Mickey, que vous incarnez dans la série, est un personnage très humain et complexe. Est-ce que ce sont des caractéristiques qui vous font accepter un rôle ?
Tout à fait. Plus le rôle est écrit, avec de nombreuses couches, mieux c’est. En tant qu’acteur, on peut créer nos propres antécédents pour chaque personnage . Chaque personnage que nous incarnons, qu’il soit écrit ou non, sera toujours multiforme et très complexe au final. Comme tout le monde, dans la vraie vie. Mais la question est de savoir si je dois l’inventer moi-même ou si quelqu’un d’autre le fera. Dans cette série, c’est comme si quelqu’un avait déjà fait le travail pour moi. Et qu’il me disait : “Ça doit vouloir dire ceci et cela.” Comme un casse-tête à résoudre. Quelqu’un d’autre a écrit toutes ces petites choses, les caractéristiques étranges, les façons de communiquer ou les tics d’un personnage à l’avance. Et ces indications sont à la fois très instructives et amusantes à découvrir.
“J’ai adoré travailler avec Sydney Sweeney.” Amanda Seyfried
Vous venez de terminer le tournage du film La Femme de ménage (The Housemaid), adapté d’un best-seller du même nom, aux côtés de Sydney Sweeney. Pouvez-vous nous parler de ce long-métrage ?
C’est quelque de très différent de La Rivière des Disparues. J’aime beaucoup passer d’un genre à l’autre. The Housemaid, ça va être un événement. C’est un genre très spécifique, et nous abordons les choses d’une manière très spéciale. On a tourné ce film cette année, et on commence déjà à le promouvoir, car c’est tiré d’un livre très populaire, qui a été très bien transposé en scénario et filmé. Je trouve que les aspects fous de ce livre prennent vraiment vie dans le film. Ce n’est pas un secret. Tous ceux qui ont lu le livre savent ce qui se passe. C’était très amusant à filmer, et le monstre, dans le long-métrage, est terrible. J’ai aussi adoré travailler avec Sydney… C’était très valorisant. Et Paul Feig (Mes meilleures amies), le réalisateur, a un style très particulier… Je voulais travailler avec lui depuis des années et j’étais heureuse que ça arrive enfin. J’ai hâte que les gens voient le film. Parce que c’est une vraie aventure. Et je pense que ça va avoir du succès !
La Rivière des Disparues, créée par Nikki Toscano et Liz Moore, disponible sur Max le 27 mars 2025.