Barbie, Spider-Man… Quand les photos de tournage volées tuent l’effet de surprise

par La rédaction.

Quand les paparazzis infiltrent les tournages d’Hollywood

Dans l’Italie des années 1960, les paparazzis se contentaient d’images volées dans les ruelles de Rome. Aujourd’hui, l’équation a changé : l’essor des réseaux sociaux transforme chaque photo de tournage en spoiler viral, démultipliant l’impact des indiscrétions.

Sur les plateaux, la simple fuite d’un costume, d’un décor ou d’un caméo peut anéantir des mois de stratégie marketing. Décors fermés, drones brouilleurs, tournages délocalisés… L’industrie du cinéma tente évidemment de riposter. Mais rien n’empêche le cliché pris de loin, qui peut suffire à gâcher l’effet de surprise. Focus sur cinq films gâchés par des photographies volées.

Barbie de Greta Gerwig : la déferlante rose sous les flashs

Avant même sa sortie en salle, l’onde rose de Barbie (2023) avait envahi la pop culture. Mais pas toujours dans les conditions voulues par Greta Gerwig. Les photos de Margot Robbie et Ryan Gosling en rollers fluo, prises à Venice Beach, ont saturé Internet. L’effet de surprise d’une scène conçue comme un pastiche vibrant de la Californie a donc été éventé des mois à l’avance.

Si la campagne marketing a fini par capitaliser sur ces images, leur diffusion initiale n’était absolument pas maîtrisée. Ce moment illustre à merveille l’ambivalence des fuites. Elles génèrent un buzz massif, mais gâchent l’effet de surprise du spectateur.

Barbie (2023) de Greta Gerwig, disponible en VOD.

Un parfait inconnu : la métamorphose de Timothée Chalamet en Bob Dylan dévoilée

Le biopic Un parfait inconnu (2025), centré sur les débuts de Bob Dylan, misait la métamorphose bluffante de Timothée Chalamet à l’écran. Or, des clichés volés sur le tournage ont dévoilé l’acteur en pleine incarnation. Guitare fatiguée en bandoulière, casquette d’époque vissée sur la tête, silhouette filiforme dans des rues du Greenwich Village des années 1960… Les images divisaient alors la toile. Et certains trouvaient l’imitation décevante.

Ces photos, largement diffusées sur les réseaux sociaux, ont annihilé la surprise que devait produire la première bande-annonce. Elles ont aussi exposé l’esthétique du film — décors d’appartements modestes, enseignes rétro, ambiance folk — réduisant l’impact du travail visuel pensé pour le grand écran. Si elles n’ont pas révélé d’intrigue précise ni de rôle secondaire, elles ont suffi à livrer au public une bonne part de l’atmosphère et du ton du film, privant l’œuvre de son effet de dévoilement progressif.

Un parfait inconnu (2025) de James Mangold, disponible en VOD.

Spider-Man: Brand New Day : le nouveau costume spoilé

Avant la sortie de Spider-Man: No Way Home, en 2021, des photos de tournage qui avaient fuité laissaient comprendre que trois hommes araignées différents seraient réunis à l’écran. De quoi mettre à mal l’effet de surprise qui aurait été encore plus spectaculaire sans indices.

Et l’histoire continue. Des clichés de l’acteur Tom Holland en costume flambant neuf pour Spider-Man: Brand New Day (2026) dans les rues de Glasgow ont circulé dès août 2025. Ce qui devait être une vraie révélation a été réduit à une série de photos granuleuses diffusées sur X (ex-Twitter) et Instagram. L’image du nouveau design, censée refléter une évolution narrative majeure du personnage, perd ainsi tout son pouvoir de dévoilement.

Les studios avaient prévu une campagne virale autour de la première bande-annonce. Mais les paparazzis ont pris de vitesse la communication officielle, forçant la firme Marvel à réagir en publiant des visuels promotionnels prématurés. Depuis, les photos de tournage avec un Tom Holland triomphant s’adonnant à des cascades, suspendu à un câble, inondent la Toile.

Spider-Man: Brand New Day (2026) de Destin Daniel Cretton, au cinéma le 29 juillet 2026.

Materialists : Pedro Pascal et Dakota Johnson pris la main dans le sac

Le drame romantique Materialists (2025), réalisé par Celine Song, devait se distinguer par une esthétique élégante et une exploration subtile du désir. Pourtant, les paparazzis ont rapidement dilué une partie du mystère. Des photos de tournage ont montré Dakota Johnson et Pedro Pascal s’embrassant dans les rues de Tribeca, images qui ont aussitôt circulé sur les réseaux sociaux.

D’autres clichés, pris lors de scènes de soirées avec Chris Evans, ont exposé l’univers visuel du film, entre luxe new-yorkais et costumes sophistiqués. Ces révélations prématurées ont désamorcé l’impact des choix esthétiques, pensés pour se dévoiler progressivement à l’écran. Le cas rappelle évidemment celui de Coup de foudre à Notting Hill (1999). Des indiscrétions avaient montré Julia Roberts et Hugh Grant dans des décors clés avant même que la campagne de promotion officielle ne débute.

Materialists (2025) de Celine Song, actuellement au cinéma.

Le Diable s’habille en Prada 2 : de nombreux looks spoilés

Le Diable s’habille en Prada 2 (2026) n’a pas échappé à l’œil indiscret des paparazzis. Les images de Meryl Streep reprenant son rôle iconique de Miranda Priestly dans les rues de New York se sont répandues bien avant la première bande-annonce. Le choc visuel, soigneusement orchestré par les studios, a été neutralisé.

Des clichés volés ont également montré Anne Hathaway (dont on connaît désormais une grande partie des looks à cause de ces photos) et Emily Blunt côte à côte dans un décor de gala. Des images qui laissent présager une réconciliation entre leurs personnages. D’autres photos ont révélé des éléments d’intrigue : le décor d’une maison d’édition concurrente, un nouveau personnage clé en arrière-plan. Les fans, partagés entre excitation et frustration, ont compris bien trop tôt la direction narrative de cette suite.

Enfin, des images prises lors d’une scène tournée à Paris, ont dévoilé cette fois des costumes couture inédits qui devaient rester secrets jusqu’à leur apparition à l’écran. Enfin, la fuite de photos d’un tournage en backstage de défilé a alimenté des rumeurs sur l’implication d’une grande maison de mode réelle, brisant le voile de surprise entretenu par la production…

Le Diable s’habille en Prada 2 (2026) de David Frankel, au cinéma le 29 avril 2026.