Pourquoi il faut (re)voir le film Pixar Élémentaire sur Disney+

Que vaut le film Élémentaire des studios Pixar ?

Quelques années après avoir successivement dévoilé Luca – un récit touchant sur l’adolescence d’un monstre marin essayant de se frayer une place chez les humains – et Soul (2021), qui conte l’histoire d’un professeur de musique qui rêve de devenir un grand musicien de jazz, les studios d’animation Pixar présentaient au cinéma en juin 2023 le film Élémentaire.

Imaginé par Peter Sohn, déjà aux manettes sur Le voyage d’Arlo (2015), le long-métrage – disponible sur Disney+ à partir du 27 novembre 2024 – prend place dans le décor futuriste d’Element City, une ville fondée par les Aquatiques dans laquelle cohabitent des êtres d’eau, de terre, d’air et de feu. L’héroïne du film, Flam Lumen, fait partie de ces derniers et son tempérament n’est pas sans rappeler le plus ardent des flambeaux.

Fille d’un couple originaire de Fireland, ayant tout fraîchement posé leurs valises à Element City, la jeune Flam (ici incarnée par la voix française d’Adèle Exarchopoulos) grandit au milieu des produits vendus dans l’échoppe de son père qui séduisent rapidement la communauté des flamboyants. Comme elle témoigne, depuis son plus jeune âge, d’un intérêt presque obsessionnel pour la boutique familiale, son père ambitionne dans un futur proche de lui léguer Fireplace, le projet de sa vie.

Mais c’est à ce moment-là que les éléments commencent à se déchaîner contre les êtres de feu. Le caractère tempétueux de Flam provoque des colères qu’elle n’arrive pas à maîtriser et un beau matin, alors que la boutique est pleine de clients, la jeune Flamboyante perd patience et manque de faire écrouler tout le bâtiment. Elle fait alors une rencontre qui ne la laissera pas indifférente, celle de Flack (incarné par la voix française de Vincent Lacoste), un jeune inspecteur de la ville de la caste des Aquatiques.

Adèle Exarchopoulos et Vincent Lacoste au casting du nouveau Pixar

Si le récit de ce film présenté en clôture du Festival de Cannes 2023, peut sembler assez enfantin sur le papier, il s’avère à la fois touchant, splendide et complexe. À travers les prémices d’une romance interdite entre deux êtres incompatibles, Peter Sohn livre un film d’animation aux thématiques sociales puissantes : de la transmission familiale à l’immigration en passant par la ségrégation raciale. Étoffées de cette dimension politique, les images colorées du film, s’inscrivant dans la veine d’autres réalisations de l’écurie Pixar (Là-haut en 2009, Vice-versa en 2015), gagnent finalement en pertinence.

Les quelques 3500 jeux de mots autour du feu et de l’eau, à l’instar de “Flam je te passe le flambeau” ou encore de “Ta mère et moi auront plus de temps pour entretenir notre flamme ”, apparaissent parfois un peu répétitifs mais Élémentaire fait finalement sourire autant qu’il émeut. Le doublage dynamique, réalisé par Adèle Exarchopoulos et Vincent Lacoste, ainsi que la création d’un monde visuellement très riche, permettent à Élémentaire de ne pas se noyer dans les méandres d’un récit trop attendu ou convenu et l’exercice de la comédie romantique, version animation, fait finalement des étincelles.

Élémentaire (2023) de Peter Sohn, avec les voix françaises d’Adèle Exarchopoulos et de Vincent Lacoste, disponible sur Disney+.