23 fév 2024

César 2024 : Judith Godrèche et Justine Triet marquent l’histoire de la cérémonie

Ce vendredi 23 février 2024, une grande partie du cinéma français se réunissait à l’Olympia pour célébrer la 49e cérémonie des César, présidée par Valérie Lemercier. Le discours poignant de Judith Godrèche, le triomphe d’Anatomie d’une chute, le sacre de Raphaël Quenard… Retour sur les grands gagnants et les meilleurs moments de cette soirée riche en émotions.

La 49e cérémonie des César présidée par Valérie Lemercier, qui se déroulait à l’Olympia ce vendredi 23 février 2024, a réservé de nombreux moments d’émotion ainsi que des discours très politiques invitant à la parité ou à la paix dans le monde. 

 

Le sacre de Raphaël Quenard et d’Adèle Exarchopoulos aux César 2024

 

L’excellente et attachante comédienne Adèle Exarchopoulos a suscité l’émotion dans le public avec un beau discours de remerciement pour avoir reçu le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Je verrai toujours vos visages. Très humaine et solaire, la comédienne a rappelé ce temps où elle vendait des sandwichs, a évoqué les délicieux moelleux au chocolat sur le tournage du film et a parlé de son amour pour son fils. Elle a ajouté : « Merci d’avoir mis en lumière les travailleurs sociaux, les bénévoles, les gens qui essaient de réparer l’autre et la société avec les moyens qu’ils ont. » 

 

C’est la même fraîcheur et la même profondeur qu’on retrouvait dans le discours de Raphaël Quenard, nouveau chouchou du cinéma français, sacré révélation de l’année 2023 pour le film Chien de la casse. Avec beaucoup d’humour et d’enthousiasme, l’acteur, ovationné, a expliqué que le but de sa carrière était de voir les yeux de ses parents briller. Il a aussi eu un mot, en tant que petit-fils de paysans, pour les agriculteurs, qui nous nourrissent. « Je voudrais dire merci, a déclaré l’acteur lors d’une prise de parole vibrante, et un respect infini à tous ces gens qui travaillent chaque jour pour remplir nos estomacs avec des bons fruits, des bons légumes, des bonnes céréales. » 

Le discours poignant et nécessaire de Judith Godrèche

 

« Césars ouvre-toi » titrait Libération sur sa une du 23 février. Avant même que se déroule la 49e cérémonie des César, on savait qu’il s’agirait là d’un moment historique. Non seulement la CGT Spectacle a appelé à un rassemblement devant la salle mythique de l’Olympia, sur le tapis rouge, pour briser le silence autour des victimes d’agressions sexuelles dans le septième art. 

 

Mais Judith Godrèche a pris la parole pour raconter ce qui lui est arrivé et inviter le public à en finir avec l’omerta sur les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma. Après une standing ovation, elle a déclamé des mots puissants tels que « Le pouvoir semble tanguer« , « Depuis quelques temps je parle et je ne vous entends pas ou à peine. Que dites-vous ?« , « Cette solitude, c’est la mienne mais c’est également celle de milliers dans notre société. Nous pouvons décider que des hommes accusés de viols ne fassent plus la pluie et le beau temps dans le cinéma », » ou encore « Pour se croire, faut-il encore être crue. » Elle a aussi souligné que les acteurs et les actrices ne pouvaient pas incarner des héros à l’écran pour ensuite se muer dans la silence face à des agressions. Aussi nécessaire que poignant, son discours courageux semble avoir bouleversé les invités, notamment Virginie Efira et Bérénice Béjo, qui avaient des larmes aux yeux.

 

« Nous quand la parole se libère, on a une responsabilité, il ne faut pas qu’on juge, il faut écouter. Il ne s’agit pas de se battre, mais de réfléchir« , a déclaré plus tard dans la soirée la réalisatrice Audrey Diwan, réalisatrice de L’Evénement (2021), lors de la remise du César du meilleur scénario original. On regrette cependant que peu de personnes, à part la réalisatrice, n’aient rendu ensuite hommage à la prise de parole de Judith Godrèche le restant de la soirée des César.

Le film-phénomène Anatomie d’une chute de Justine Triet multi-récompensé

 

Grand favori de cette cérémonie, la Palme d’Or Anatomie d’une chute de Justine Triet, acclamée en France comme à l’étranger, a été plusieurs multi-récompensée, notamment pour son scénario mais aussi en tant que meilleur film de l’année 2023. C’est le film le plus primé (six prix en tout alors que Le Règne animal en a reçu cinq) de la soirée. La cinéaste est la deuxième femme seulement à remporter le prix de la meilleure réalisation, après Tony Marshall, pour Vénus Beauté (Institut) (1999). L’immense Sandra Hüller a quant à elle été sacrée meilleure actrice. Un bon présage pour les Oscars 2024, lors desquels le film pourrait une nouvelle fois briller. 

 

Un César d’honneur pour Christopher Nolan remis par Marion Cotillard 

 

« Nous avons l’immense honneur ce soir d’avoir l’un des plus grands magiciens du septième art avec nous. » C’est ainsi que l’actrice Marion Cotillard a présenté le réalisateur britannico-américain Christopher Nolan (Oppenheimer). Ce dernier recevait un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. « Dans un même geste, d’une virtuosité inouïe, il nous divertit et nous fait vivre des émotions d’une grande puissante. Voilà pourquoi voir un film de Christopher Nolan constitue une expérience jubilatoire« , a déclaré la star française qui a participé à Inception (2010) aux côtés de Leonard DiCaprio. Recevant son prix sous les applaudissements, le cinéaste a remercié les Français pour avoir toujours bien accueilli ses films (réputés difficiles à comprendre). Un autre César d’honneur a été remis par Jamel Debbouze à l’actrice et réalisatrice française Agnès Jaoui (Le Goût des autres, Un air de famille). Elle a entamé une chanson au ukulélé pour parler, notamment, de la parité et des financements, qui pour elle, iraient toujours aux mêmes.

Découvrez le palmarès des César 2024

 

Meilleur film

Anatomie d’une chute de Justine Triet

Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand

Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry

Le Procès Goldman de Cédric Kahn

Le Règne animal de Thomas Cailley


Meilleure actrice

Marion Cotillard – Little Girl Blue

Léa Drucker – L’été dernier

Virginie Efira – L’amour et les forêts

Hafsia Herzi – Le ravissement

Sandra Hüller – Anatomie d’une chute

 

Meilleur acteur

Romain Duris – Le Règne animal

Benjamin Lavernhe – L’Abbé Pierre, une vie de combats

Melvil Poupaud – L’amour et les forêts

Raphaël Quenard – Yannick

Arieh Worthalter – Le Procès Goldman

 

Meilleure réalisation

Justine Triet – Anatomie d’une chute

Catherine Breillat – L’été dernier

Jeanne Herry – Je verrai toujours vos visages

Cédric Kahn – Le procès Goldman

Thomas Cailley – Le Règne animal


Meilleure actrice dans un second rôle

Leïla Bekhti – Je verrai toujours vos visages

Galatea Bellugi – Chien de la casse

Elodie Bouchez – Je verrai toujours vos visages

Adèle Exarchopoulos – Je verrai toujours vos visages

Miou Miou – Je verrai toujours vos visages


Meilleur acteur dans un second rôle

Swann Arlaud – Anatomie d’une chute

Anthony Bajon – Chien de la casse

Arthur Harari – Le Procès Goldman

Pio Marmaï – Yannick

Antoine Reinartz – Anatomie d’une chute

 

Révélation féminine

Céleste Brunnquell dans La fille de son père

Kim Higelin dans Le consentement

Suzanne Jouannet dans La voie royale

Rebecca Marder dans De grandes espérances

Ella Rumpf dans Le Théorème de Marguerite

 

Révélation masculine

Julien Frison dans Le Théorème de Marguerite

Paul Kircher dans Le Règne animal

Samuel Kircher dans L’été dernier

Milo Machado-Graner dans Anatomie d’une chute

Raphaël Quénard dans Chien de la casse

 

Meilleur scénario original

Justine Triet et Arthur Harari pour Anatomie d’une chute

Jean-Baptiste Durand pour Chien de la casse

Jeanne Herry pour Je verrai toujours vos visages

Nathalie Hertzberg, Cédric Khan pour Le Procès Goldman

Thomas Cailley, Pauline Munier pour Le Règne animal

Meilleure adaptation

Valerié Donzelli, Audrey Diwan pour L’amour et les forêts

Vanessa Filho pour Le consentement

Catherine Breillat pour L’été dernier

 

Meilleure musique originale

Gabriel Yared pour L’amour et les forêts

Delphine Malaussena pour Chien de la casse

Vitalic pour Disco Boy

Andrea Laszlo de Simone pour Le Règne animal

Guillaume Roussel pour Les Trois Mousquetaires partie 1 et 2

 

Meilleur montage

Laurent Sénéchal pour Anatomie d’une chute

Francis Vesin pour Je verrai toujours vos visages

Valérie Loiseleux pour Little Girl Blue

Yann Dedet pour Le Procès Goldman

Lilian Corbeille pour Le Règne animal

 

Meilleurs costumes

Jürgen Doering pour Jeanne du Barry

Pascaline Chavanne pour Mon Crime

Tran Nu Yên-Khê pour La passion de Dodin Bouffant

Ariane Daurat pour Le Règne animal

Thierry Delettre pour Les Trois Mousquetaires partie 1 et 2

 

Meilleurs décors

Emmanuelle Duplay pour Anatomie d’une chute

Angelo Zamparutti pour Jeanne du Barry

Toma Baqueni pour La passion de Dodin Bouffant

Julia Lemaire pour Le Règne animal

Stéphane Taillasson pour Les Trois Mousquetaires partie 1 et 2

 

Meilleur film d’animation

Interdit aux chiens et aux Italiens d’Alain Ughetto

Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach
Mars Express de Jérémie Périn 

 

Meilleur premier film 

Bernadette de Léa Domenach

Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand

Le ravissement de Iris Kaltenbäck

Vermines de Sébastien Vanicek

Vincent doit mourir de Stéphan Castang

 

Meilleur film étranger

L’enlèvement de Marco Bellocchio

Les feuilles mortes d’Aki Kaurismäki

Oppenheimer de Christopher Nolan

Perfect Days de Wim Wenders

Simple comme Sylvain de Monia Chokri

 

Meilleur film documentaire

Atlantic Bar de Fanny Molins
Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania
Little Girl Blue de Mona Achache
Notre corps de Claire Simon

Sur l’Adamant de Nicolas Philibert

 

Meilleure photo

David Cailley pour Le Règne animal

Simon Beaufils pour Anatomie d’une chute
Jonathan Ricquebourg pour La Passion de Dodin Bouffant
Patrick Ghiringhelli pour Le procès Goldman
Nicolas Bolduc pour Les Trois Mousquetaires (Partie 1 : D’Artagnan / Partie 2 : Milady)