Diptyque interprète son parfum Do Son dans un livre de photos
La maison Diptyque a donné carte blanche au photographe de mode britannique Tim Walker pour incarner le parfum Do Son à travers un livre de photos d’art et de dessins, en partenariat avec le collectif de direction artistique au service des marque de luxe, Exhibition.
Par Elliot Mawas.
Do Son est une petite station balnéaire sur les rives du golfe du Tonkin, dans la baie d’Along, au Vietnam. C’est l’été. Ici, les plages s’étirent à perte de vue, le regard se perd dans l’eau turquoise, et les pins offrent cet ultime coin d’ombre à l’abri duquel on ouvre, paisiblement, un livre, alors que la brise marine emplit l’air du parfum entêtant des tubéreuses, aux fleurs étoilées comme des flocons de neige. C’est l’été. Ou plutôt le souvenir des étés que passait Yves Coueslant, l’un des fondateurs de Diptyque, dans la pagode construite par son père à Đồ Sơn. C’est du souvenir de la ville éponyme qu’est né le parfum Do Son de Diptyque, sorti en 2005, aux tonalités végétales et épicées. Sur l’emblématique étiquette ovale ornant les flacons de la maison, Yves Coueslant a d’ailleurs dessiné cette fameuse pagode, environnée de jonques naviguant sur les flots, de tubéreuses, bien sûr, et même la silhouette de sa mère, amoureuse des fleurs. Point de départ de la narration, c’est sur ce dessin même que s’ouvre le livre, avant de déployer l’univers du photographe de mode britannique Tim Walker qui incarne, à travers différentes installations photographiées, tout l’univers de cette création olfactive.
En effet, la marque fondée en 1961 a toujours aimé, au fil de son histoire, faire appel à des artistes. Jean-Michel Othoniel a ainsi permis de faire éclore la bougie Othoniel Rosa. Et en 2021, à l’occasion des 60 ans de la marque, de nouvelles collaborations ont vu le jour, comme avec le sculpteur Johan Creten. L’esprit de voyage et le goût du récit inscrit dans l’ADN de Diptyque s’incarne pleinement dans les images de Tim Walker. En une seule image, ses photographies, aux frontières du tableau, son sens de la composition, ses couleurs fantaisistes, nous transportent. Un ouvrage d’art qui se présente comme une invitation au voyage, dans un lieu si réaliste et convaincant qu’on oublie qu’il est imaginaire, et dont la couverture blanche épurée ne laisse rien deviner des couleurs et des émotions qu’il renferme.
Chaque illustration présente un thème propre à Do Son : le bord de mer et sa jonque échouée, les îlots idylliques, les fonds marins regorgeant de trésors cachés, le marché aux fleurs dont l’image suffit à restituer les effluves capiteux des tubéreuses, l’architecture singulière des pagodes… Elles sont précédées d’un texte poétique invitant, déjà, l’imagination à s’engouffrer dans l’univers qu’elle visualise ensuite au fil des pages. Les décors, constitués de toutes pièces, mêlent des éléments naturels et artificiels comme ces méduses, qui paraissent flotter dans l’air et dont la tête a été composée à partir d’oursins… Un onirisme décalé qui nous plonge un peu plus dans la rêverie de Do Son. Une façon de retranscrire un imaginaire, celui du souvenir, qui s’affranchit des règles du réel ?
Parce que le dessin est un essentiel, chez Diptyque comme chez Tim Walker, le livre contient aussi les esquisses préparatoires du photographe pour le projet, comme une fenêtre ouverte sur les coulisses de la création. N’enlevant rien à la poésie du résultat, elles permettent de comprendre le travail minutieux qui se cache derrière les visuels. Un détail révélateur du soin apporté au graphisme, à la composition et à la fabrication du livre. Ce dernier est également présenté en version numérique par le collectif Exhibition.
Diptyque, le livre de photographie de Tim Walker en collaboration avec le collectif Exhibition, disponible sur le site de Diptyque.