Le make-up nude et punk de Siddhartha Simone

Un art associant sobriété et détails audacieux

Si vous croisez dans les rues de Londres ou de Paris une femme au style boyish et un peu grunge, arborant une teinte brune sur les lèvres, il y a de fortes chances qu’il s’agisse de la make-up artist Siddharta Simone. Avec une carrière internationale et de nombreuses publications dans des magazines internationaux tels que Another, I-D, Purple ou encore Dazed, Siddharta Simone puise son inspiration principalement dans les livres de photographie et d’art qu’elle collectionne depuis toujours. 

Alors qu’elle intègre le milieu de la beauté à 18 ans à peine, la make-up artist accumule progressivement les collaborations avec les marques les plus en vue comme COS ou Amina Muaddi, enchaîne les campagnes pour Zara Beauty et réalise le glam d’artistes adulées, telles que la chanteuse britannique Raye.

Obsédée, comme elle le dit elle-même, par les visages ainsi que par les années 90, Siddharta Simone s’attache à créer des textures glowy et glossy, travaille méticuleusement les peaux et joue avec les couleurs vives, associant parfois un rouge vif à un bleu turquoise. Fidèle à son image, son make-up allie souvent une grande sobriété, rehaussée d’un détail qui fait toute la différence.

L’interview beauté de Siddharta Simone

Numéro : Comment décririez-vous votre style ?

J’aime porter des jeans oversize avec une chemise, souvent noire, ce qui me donne une allure plutôt garçonne. Et je porte souvent beaucoup de bijoux dorés ! En réalité, je suis une grande fan de l’esthétique des skateurs et de l’ambiance des années 70 aussi. Ah oui et puis je ne quitte quasiment jamais mes Tabis, ou mes Vans déchirées.

Comment est née votre passion pour le make-up ?

Depuis petite j’observe comment la lumière accroche les visages… Toute jeune chez mes parents, j’ai commencé à amasser diverses références make-up, puis j’ai découvert les émissions de mode qui passaient à la télévision, devant lesquelles je pouvais rester des jours entiers. J’étais particulièrement attirée par la magie des défilés, par toute la préparation des shows en amont et je vouais un véritable culte aux backstages beauté avec Pat Mcgrath.

Quel est votre premier souvenir beauté ?

J’étais fascinée par la trousse à maquillage de ma mère. J’aimais l’aspect et l’odeur de ses rouges à lèvres usagés et tout le packaging qui allait avec.

Comment décririez-vous votre style ?

J’accorde une immense importance aux finitions et aux textures, aux combinaisons de formes et de couleurs, ce qui donne à mon glam un style chic, à la fois parisien, cool et assez simple. Même si mon make-up reste dans l’ensemble assez neutre, j’ajoute souvent des touches ultra punk comme des traits de liners autours des yeux.

Quelle est la rencontre qui vous a le plus marquée ?

Je dirais que le véritable tournant de ma carrière a été lorsque j’ai commencé à assister Diane Kendal. J’ai tellement appris grâce à elle, non seulement sur le maquillage, mais aussi sur la façon de travailler avec de grands noms. Et même si j’avais déjà une carrière aux Pays-Bas, cette rencontre m’a donné énormément d’opportunités au niveau international.

Quel serait votre job de rêve ?

J’aimerais collaborer durablement avec une marque de beauté avec laquelle j’élaborerais de nouvelles textures et couleurs. Plonger dans l’esthétique d’une maison et créer de nouveaux produits serait pour moi un rêve…

Quelles sont vos inspirations ?

J’adore le travail de la make-up artist Linda Cantello et celui de Inge Grognard. Mais tout peut m’inspirer. Je suis passionnée par le maquillage des années 90, les crayons à lèvres bruns et les paupières glacées, caractéristiques de cette époque. En plus de ça j’ai une multitude de références, pouvant aller du livre sur la scène punk des années 80 à Amsterdam, Studio Paradiso de Max Natkiel, au travail du costumier et peintre japonais Sanzo Wada.

La routine beauté et les petits favoris de Siddharta Simone

En ce moment, j’ai une réelle obsession pour le baume nettoyant de la marque Wildsmith, composé de lavande et de camomille. Avec son aspect crémeux et son pouvoir apaisant, il me donne l’impression que toute la saleté de ma peau disparaît en profondeur et me laisse un visage éclatant. Mon second soin préféré est la crème hydratante de Dr. Alkaitis, mélangée à une goutte de leur huile pour le visage Ageless Elixir, pour une peau profondément nourrie et repulpée.