Un bar à chicha géant s’installe à Pantin ce week-end
Les 8, 9 et 10 octobre prochains, le festival “Les chichas de la pensée” s’installe aux Magasins Généraux à Pantin. Au sein du bâtiment, ancienne usine désaffectée de la banlieue nord de Paris devenu en 2016 un lieu d’expérimentation pluridisciplinaire, l’événement proposera gratuitement débats, atelier, masterclasses et projections le temps d’un week-end. Organisé autour des questions décoloniales, le festival est une célébration d’une nouvelle génération d’artistes et de penseurs, née dans les années 80 et 90.
Par Mathilde Cassan.
Un bar à chicha géant et éphémère débarque ce week-end aux Magasins Généraux. Les 8, 9 et 10 octobre, l’écrivain Medhi Meklat et le journaliste Badroudine Saïd Abdallah, tous deux nés en 1992, organisent un festival au sein de l’ancien bâtiment industriel situé à Pantin, au bord du Canal de l’Ourcq en transformant le centre artistique en un véritable bar à chicha où il sera bien possible de fumer le narguilé pendant que se dérouleront projections, débats, conférences et performances. Lieu d’expérimentation artistique depuis 2016, les Magasins Généraux accueillent expositions et résidences avec une programmation aussi riche qu’éclectique à l’image de ce nouvel événement. Mais avant d’être un festival, “Les Chichas de la pensée“ était un podcast lancé en 2017 par Medhi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah. Chaque mois, accompagnés d’habitants de Clichy-sous-Bois ou Montfermeuil, les deux hommes y accueillaient artistes et chercheurs tels que le plasticien franco-algérien Neïl Beloufa ou encore le réalisateur français Ladj Ly ( Les Misérables, 2019). Célébrant ainsi tout une jeune génération qui se saisit des questions décoloniales, le festival, pensé comme une extension du podcast, proposera ateliers, débats et performances gratuitement le temps d’un week-end.
Cette programmation mettra notamment à l’honneur la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop, qui reviendra lors d’une masterclasse sur plusieurs de ses films dont Atlantiques, grand Prix du festival de Cannes en 2019. À travers son cinéma mélancolique, la jeune femme évoque autant les migrations subsahariennes que le désœuvrement de la jeunesse africaine. Une série de performances rythmera le festival dont l’une de la jeune artiste Sara Sadik. S’inspirant de la culture “beurcore“, la Marseillaise se joue des clichés sur la culture de la jeunesse des quartiers populaires dans ses vidéos virales. Quant au vidéaste Seumboy Vrainom :€, il participera, en compagnie des photographes Mona Varichon et Silina Syan à des ateliers accessibles à tous. Sous le nom d’Histoires Crépues, ce jeune homme né à Gennevilliers propose des vidéos expliquant l’histoire coloniale de la France. Du côté de la littérature, un groupe d’écrivains est invité à intervenir pendant le festival lors de lectures et de débats. La romancière Faïza Guène, dont les romans (La discrétion, 2020) explorent l’identité des Français issus de l’immigration, sera également de la partie.
Les Chichas de la pensée, les 8, 9 et 10 octobre aux Magasins Généraux, Pantin.