15 mar 2019

Les Rencontres d’Arles 2019 : que retenir de la programmation du festival de photo ?

Les Rencontres d’Arles premier festival de photo au monde fêtent, cette année, leurs 50 ans. À cette occasion, du 1er juillet au 22 septembre, elles dévoilent un programme de 50 expositions avec les plus grands photographes internationaux. Numéro a sélectionné les 5 incontournables.

 

Anonymous, 1972. Courtesy of The Anonymous Project.

Happy Birthday : Les Rencontres d’Arles célèbrent leurs 50 ans

 

Du 1er juillet au 22 septembre, à l’occasion de leurs 50 ans, les Rencontres d’Arles présenteront 50 expositions exceptionnelles. À l’affiche, des photographes historiques figureront aux côtés des plus contemporains. Pour rendre hommage à ses trois fondateurs – le photographe Lucien Clergue, le conservateur Jean-Maurice Rouquette et l’écrivain Michel Tournier – le festival dévoilera également deux nouveaux ouvrages retraçant son histoire ponctuée, entres autres, par la présence d’artistes tels que Robert Rauschenberg, Annie Leibovitz, Robert Mapplethorpe ou encore David Hockney. Les Rencontres recréeront aussi, et à l’identique, une rétrospective présentant les travaux du photographe Edward Weston, l’une des premières du festival, organisée en 1970. 

Les 5 artistes incontournables sélectionnés par Numéro 

 

 

1. Evangelia Kranioti : L’érotisme à souhait

Evangelia Kranioti, “Eu Sou obscura para mim mesma”, série “Obscuro Barroco”.

Sulfureuses, effrayantes, baroques : les photographies de la réalisatrice grecque Evangelia Kranioti seront à l’honneur à la Chapelle Saint-Martin du Méjan à Arles dans une exposition nommée “Les vivants, les morts et ceux qui sont en mer”. Sélectionnée pour la section “Mon corps est une arme”,  cette cinéaste reconnue pour ses documentaires tels qu’“Exotica, Erotica, etc.” ou encore “Obscuro Barroco” questionne la sexualité par le prisme du genre ou de la prostitution.

2. Mohamed Bourouissa : L'artiste qui fait mouche

Mohamed Bourouissa, “L’impasse”, série “Périphériques”, 2007. Courtesy of the artist and Kamel Menour, Paris/Londres. ADAGP (Paris) 2019.

Il est comparé aux plus éminents peintres de l’histoire de l’art. Le plasticien Mohamed Bourouissa, qui avait fait l’objet d’une exposition monographique au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris au début de l’année 2018 était également, en janvier dernier, l’invité exceptionnel de Virgil Abloh pour “The Painter’s Studio” (L’Atelier du Peintre) la campagne photographique de Louis Vuitton. À l'occasion de ces Rencontres d’Arles, il exposera “Libre-échange”, une rétrospective au grand magasin Monoprix de la ville, dans le cadre de la thématique “La Lisière”.

3. Helen Levitt : Créatrice “d’accidents poétiques”

Helen Levitt, “New York”, circa 1980, © Helen Levitt.

La New-Yorkaise Helen Levitt a, dès les années 30, consacré l’ensemble de sa carrière à photographier le quotidien de sa ville. Proche d’Henri Cartier-Bresson, elle aimait capturer l’instant dans les lieux publics tout en s’éloignant des genres photo-journalistiques ou documentaires qui étaient très pratiqués aux États-Unis par des photographes tels que Dorothea Lange ou Walker Evans. Cette année à Arles, dans le cadre de la thématique “Relecture”, elle fera l’objet d’une rétrospective à l’espace Van Gogh où près de 130 de ses clichés, connus ou inédits, seront dévoilés au public. 

4. David de Beyter : L’esthétique de la disparition

David de Beyter, “Event Reconstruction I”.

Qu’est-ce qu’une croyance ? C’est la question que se pose l’artiste français émergent David De Beyter à travers “The Skeptics”. Ce projet qui concourt au prix découverte Louis Roederer des Rencontres propose des clichés à l'esthétique brutaliste, quasiment monochrome. Par cette oeuvre, et à travers l’ufologie – l'étude qui se consacre aux ovnis – De Beyter interroge les illusions et les superstitions que l'être humain projette sur des objets non tangibles.

5. The Anonymous Project : le quotidien émouvant

Anonyme, 1953, Avec l’aimable autorisation de The Anonymous Project.

Pour “The Anonymous Project” – collectif qui rassemble et préserve les clichés vernaculaires, c'est-à-dire de l'ordinaire et du quotidien – la pratique photographique est davantage un indice : l’essentiel est de fixer l’image et non de la construire. Dans le cadre du festival, ces archéologues de la photographie proposent “The House”, à la Maison des peintres d’Arles. Originale, cette exposition présentant des oeuvres réalisées par des anonymes souligne l’importance mémorielle accordée aux maisons dans lesquelles nous avons vécu.

 

Pour découvrir le reste du programme des Rencontres d'Arles, rendez-vous sur leur page.