PAD Paris 2019 : Les nouvelles galeries à ne pas rater
Le salon d’art et de design PAD Paris ne cesse d’enrichir son offre au fil des éditions. Coup de projecteur sur trois nouvelles galeries.
Par Oscar Duboÿ.
Au PAD, les années se suivent mais ne se ressemblent jamais tout à fait. Au fil des éditions, les allées du salon se sont de plus en plus diversifiées, tantôt avec les joailliers, tantôt avec l’arrivée du design contemporain qui a fini par trouver ses marques au jardin des Tuileries. Cette année, certains, comme François Laffanour, reviennent, et d’autres débutent, à l’instar de la Galerie de Multiples qui met en lumière un nouveau genre : les multiples d’art contemporain.
Parmi les nouveaux venus, certains ont préféré éviter l’excès de spécialisation. C’est le cas de Patrick Fourtin qui, derrière sa vitrine parisienne, n’hésite pas à mélanger les lampes en céramique de Wouter Hoste avec des trouvailles plus anciennes, comme celles signées Pieter De Bruyne dans les années 60 et 70, ou cette chaise de Jože Plecnik, génial architecte slovène dont le style a marqué aussi bien Vienne que Prague, mais surtout, dans la première moitié du XXe siècle, la ville de Ljubljana. Éclectique à souhait, le galeriste collabore également depuis une dizaine d'années avec Majd Bazerji, designer fonctionnel et fantastique qui dévoile à l'occasion de la foire un plafonnier en laiton modulable dont la structure rappelle étrangement la forme d'une araignée.
Forte de son expertise en matière de design italien des années 50, acquise auprès de Rossella Peruzzi à l’époque où celle-ci avait cofondé, à Rome, la Galleria O. Roma avec Roberto Giustini et Stefano Stagetti, Céline Marcato poursuit le même principe depuis cinq ans maintenant, dans sa galerie Gate 5 située sur la côte monégasque. De Gio Ponti au studio milanais BBPR en passant par Angelo Lelii, chez elle, les grands noms de la discipline côtoient les créations des designers contemporains comme Johanna Grawunder, Francesco Santo Chirico ou Gregory Gatserelia. Plus confidentiel, ce dernier est également collectionneur et grand amateur de Gabriella Crespi à qui il a voulu rendre hommage avec cette table d’extrémité Cubi,disponible en trois finitions différentes. Détails qui font mouche, les tablettes escamotables des côtés sont réalisées à partir de marbres récupérés sur des antiquités napolitaines – aux dernières nouvelles, elles ont enthousiasmé Peter Marino qui aurait déjà passé commande. Au PAD, la galerie met l'accent sur le contraste des matières : une bibliothèque de Franco Albini en noyer et bois de rose s'érige au milieu du stand tout près du bar “Joliejoie” de Gregory Gatserelia, une longue table cylindrique de marbre noir Grand Antique d’Aubert accompagnée de ses galets.
La clientèle américaine continue donc de rester fidèle aux galeries européennes, comme l’a également constaté Carole Decombe au moment de s’installer sur Melrose Avenue à West Hollywood, après avoir longtemps officié rue de Lille. Si l’adresse parisienne est encore ouverte, la galeriste a décidé d’aller directement sur le terrain californien en 2016, où elle cultive toujours son double intérêt pour le mobilier historique scandinave et la création contemporaine ; une approche qui devrait être particulièrement mise en valeur sur son stand du PAD Paris. On remarquera les miroirs peints sous verre de Nicolas et Sébastien Reese, ou encore les suspensions Élytre d’Emmanuel Levet Stenne qui, depuis deux ans, s’est lancé en solo après sa collaboration avec la céramiste Isabelle Sicart. Une édition exclusive de la Galerie Carole Decombe, soucieuse d’accompagner les projets de ses designers sur toute la ligne, de l’atelier jusqu’à la foire.