26 mai 2021

Qui est Laurence des Cars, première femme directrice du musée du Louvre ?

Après des semaines de délibérations, Emmanuel Macron et le ministère de la Culture ont tranché : le nouveau président du musée du Louvre sera… une présidente, pour la première fois depuis son ouverture en 1793. Actuelle directrice des musées d’Orsay et de l’Orangerie et spécialiste de la peinture du XIXe siècle, Laurence des Cars succèdera ainsi le 1er septembre à Jean-Luc Martinez, resté à la tête de l’institution pendant ces huit dernières années.

Depuis plusieurs mois, la question brûle les lèvres des acteurs du monde de l’art : qui dirigera désormais le plus grand, plus célèbre et plus visité musée du monde ? Alors que Jean-Luc Martinez, actuel président-directeur du Louvre depuis huit ans, se positionnait pour un troisième mandat, rien n’était gagné quant à l’issue des délibérations au plus haut sommet de l’Etat français. Après des semaines d’hésitation, le suspense tire enfin à sa fin : ce mercredi 26 mai, Emmanuel Macron désigne officiellement Laurence des Cars à la tête de l’institution parisienne, qui devient par cette annonce la première femme à la diriger depuis son ouverture en 1793.

 

Avec un père journaliste et un grand-père romancier, Laurence des Cars baigne dans le monde culturel – et plus précisément littéraire – dès son enfance. Passée par les bancs de la Sorbonne, de l’Ecole du Louvre puis de l’Ecole nationale du patrimoine, elle entre au musée d’Orsay en. 1994 en tant que conservatrice, poste qu’elle occupera pendant treize ans avant de devenir directrice scientifique de l’Agence France-Muséums, où elle contribuera au développement du projet Louvre Abu Dhabi. Spécialiste de la peinture du XIXe siècle, elle prend la tête en 2014 du musée de l’Orangerie puis succède en 2017 à Guy Cogeval à la tête du musée d’Orsay, où elle officie quatre années jusqu’à cette nouvelle nomination. A l’initiative au fil du temps d’expositions consacrées à Gustave Courbet, Jean-Léon Gérôme ou encore aux peintres américains des années trente, elle parvient à mettre en avant et relire des œuvres tantôt très connues, tantôt plus rarement célébrées. Plus récemment, elle se distingue par son exposition consacrée au modèle noir dans l’art occidental au musée d’Orsay, en 2019, offrant un regard inédit sur les questions raciales et l’esclavage à travers la peinture et la photographie de la fin du XIXe et début du XXe siècles.

 

Ce lundi 24 mai après-midi, Laurence des Cars reçoit un appel décisif de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot pour lui apprendre sa nomination aux commandes du plus grand musée du monde. Dans son programme soumis au chef de l’Etat et aux membres du gouvernement, ces derniers ont manifestement été séduits par sa façon d’envisager le musée comme lieu de transmission universel, sensible et concerné par les enjeux d’aujourd’hui. Au centre de ses préoccupations pour le Louvre, qu’elle appelait ce matin sur France Inter “une chambre d’écho de la société” et “la maison de tous les arts et des artistes”, Laurence des Cars souhaite renforcer son accessibilité et son attractivité auprès du jeune public français — le musée devant désormais 70% de sa fréquentation à des visiteurs venant de l’étranger. Pour ce faire, la nouvelle présidente envisage déjà d’élargir ses horaires d’ouverture et de développer des collaborations avec des grands artistes et créateurs contemporains, mais également d’ouvrir un neuvième département dédié aux collections de Byzance et des chrétiens d’Orient. Afin d’opérer la transition vers le mandat de Laurence des Cars au Louvre, l’actuel président du musée Jean-Luc Martinez assurera un intérim jusqu’au 1er septembre, période pendant laquelle les deux directeurs pourront préparer cette succession.