23 nov 2020

Christian Louboutin, Castelbajac, Philippe Starck : Jean Prouvé inspire 50 créateurs

Depuis 23 ans, l’association La Source fondée par le couple d’artistes Gérard et Elizabeth Garouste et le fabricant de mobilier Vitra invitent des dizaines de créateurs à revisiter une pièce majeure de l’histoire du design. Cette année, le tabouret Solvay de Jean Prouvé inspire cinquante artistes, designers ou encore architectes à l’instar de Charles Zana, Christian Louboutin et Philippe Starck, dont les créations seront vendues le dimanche 7 février prochain au profit de l’association. 

Nancy, 1941. En pleine Seconde Guerre Mondiale, un nom émerge doucement dans le monde de l’architecture et du design industriel français : Jean Prouvé. Remarqué pour sa participation à divers projets dans la ville de Nancy, dont il deviendra le maire, pour sa création de la grille en fer forgé à l’entrée du Palais de la Porte Dorée à Paris, des ferronneries et meubles de la villa Noailles à Hyères ou encore de la Maison du Peuple à Clichy, le jeune quarantenaire étonne par son utilisation du métal encore inhabituelle dans le bâtiment et le mobilier et instaure un rapport primaire entre forme et fonction. Créé cette année-là, son tabouret Solvay se fait l’exemple parfait de sa recherche essentielle d’équilibre dans la construction : une assise circulaire et plate, quatre pieds en forme de triangles rectangles maintenus en leur centre par une discrète structure métallique, le tout dans un bois massif de chêne ou de noyer.

 

Près de 80 ans après sa création, la pièce imaginée par le designer n’a pas fini de faire des émules. L’association La Source, fondée par le couple d’artiste Gérard et Elizabeth Garouste afin d’introduire les jeunes en difficulté à l’expression artistique par l’ouverture d’ateliers de création, est cette fois-ci à l’origine de sa remise au goût du jour. Chaque année depuis 23 ans, La Source invite cinquante créateurs à réinterpréter une pièce de design majeure rééditée par le fabricant de mobilier suisse Vitra, de la “Wire Chair” du couple Charles & Ray Eames au “Nelson Bench” de George Nelson en passant par le tabouret “Cork” de Jasper Morrison. Ainsi, la forme emblématique du tabouret Solvay devient une toile vierge pour le designer Philippe Starck, qui a perforé son bois d’ajours géométriques, pour sa fille, la peintre Ara Starck, qui a recouvert ses pieds de lettres et son assise d’un étrange cygne sans tête, pour le créateur Jean-Charles de Castelbajac, qui a coloré ses pieds de ses quatre couleurs favorites – noir, rouge, jaune, bleu –, ou encore pour l’architecte Pierre Yovanovitch, qui l’a peint intégralement en noir puis retourné pour intégrer entre ses quatre pieds une lampe en forme de bulbe.

 

Outre ces quatre créations, on retrouve également parmi les contributeurs le créateur de chaussures Christian Louboutin, la designer Constance Guisset, l’architecte Charles Zana, l’artiste Claire Fanjul et même la maison Hermès avec son atelier Petit h. Si la plupart des collaborations résultent en un objet en trois dimensions, du tabouret à une table de verre signée Jean-Michel Wilmotte, le duo de peintres-photographes Bachelot Caron a quant à lui proposé une peinture mettant en scène le Solvay sur la place de la Bastille dans une scène d’insurrection populaire aux airs révolutionnaires. Exposées du 5 au 7 février 2021 à l’Hôtel de l’Industrie dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, toutes ces créations seront ensuite mises en vente ce dernier jour à 17 heures. Comme chaque année, l’intégralité de leurs bénéfices sera reversée à l’association La Source pour financer ses futurs projets.

 

 

Exposition des œuvres du vendredi 5 au dimanche 7 février puis vente le 7 février à 17h à l’Hôtel de l’Industrie, Paris 6e.