De Berlinde de Bruyckere à Eva Nielsen, 5 expos à voir à Bruxelles

Par Camille Bois-Martin.

Publié le 30 avril 2025. Modifié le 1 mai 2025.

La grande exposition Berlinde de Bruyckere au Bozar de Bruxelles

Il s’agit probablement de l’une des plus grandes expositions ouvertes à Bruxelles ce printemps. Figure majeure de la scène contemporaine depuis près de trois décennies, Berlinde de Bruyckere déploie son premier grand accrochage monographique au Bozar. Parmi une peinture de Lucas Cranach l’Ancien, une photographie de Nan Goldin ou encore une installation audio de Patti Smith, les sculptures et peintures troublantes de l’artiste belge investissent l’espace sur plus de 1 000 mètres carrés.

Dès l’entrée, on croise une carcasse de cheval suspendu par une patte, accroché tout près d’un corps humain éventré… Fabriquées à partir de cire, de peaux d’animaux, de cheveux et de plomb, ses installations, comme ses quelques photographies exposées, dégagent une énergie entre la vie et la mort, l’éros et le thanatos – fondement de sa pratique artistique depuis ses débuts. Et laissent ses visiteurs hébétés, autant que fascinés.

“Berlinde De Bruyckere. Khorós”, exposition jusqu’au 31 août 2025 au Bozar, rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles.

Les portraits de Nazanin Pouyandeh à la galerie Templon

Après une exposition remarquée au musée Paul Valéry, Nazanin Pouyandeh envahit de ses toiles captivantes l’espace bruxellois de la galerie Templon. Le temps de quelques semaines, les cimaises immaculées sont bousculées par les couleurs vives et le foisonnement de détails des toiles de l’artiste franco-iranienne basée à Paris. Entre les tissus aux mille et uns motifs et les traits précis et réalistes des personnages qui peuplent ses peintures, le visiteur s’immerge dans un monde profondément sensuel – voire charnel. La peau nue des figures de Nazanin Pouyandeh attire notre regard autant qu’elle stimule nos sens. Et invite à s’approcher, pour découvrir ses paysages parfois opulents, parfois détruits… mais toujours irrémédiablement liés à l’actualité.

“Nazanin Pouyandeh. Sous l’étoffe du monde”, exposition jusqu’au 7 juin 2025 à la galerie Templon, rue Veydtstraat 13, 1060 Bruxelles.

Les photographies de Rinko Kawauchi chez Meessen

Aux Rencontres d’Arles, l’été passé, on pouvait voir quelques photographies de Rinko Kawauchi aux côtés de celles d’Ishiuchi Miyako et d’Hara Mikiko, entre autres, à l’occasion d’une exposition dédiée à la photographie japonaise contemporaine. Aujourd’hui, les clichés de l’artiste ont le droit à leur propre solo show à la galerie Meessen de Bruxelles (qui lui dédie son troisième accrochage personnel), au sein d’un parcours consacré à sa série M/E.

Contraction des mots Mother, Me et Earth, ce titre résume le travail de la photographe, dont les images poétiques sont envahies par les phénomènes météorologiques. Reflets du soleil sur la caméra, saturation des couleurs, gouttes de rosée… Ses clichés, imprimés en grand format et accrochés sur les murs, côtoient au sein de la galerie d’autres images imprimées sous forme de tissus suspendus, ondulant au gré des passages des visiteurs, comme pour mieux incarner la présence de la nature, au cœur de sa pratique.

“Rinko Kawauchi. M/E”, exposition jusqu’au 4 mai 2025 à la galerie Meessen, rue de l’Abbaye 2A, 1000 Bruxelles.

L’exposition d’Eva Nielsen à La Verrière

Première exposition personnelle d’Eva Nielsen hors de l’Hexagone et second accrochage annuel de La Verrière, la nouvelle proposition de la Fondation Hermès façonne un dialogue entre l’architecture de son lieu d’exposition et le travail de l’artiste franco-danoise. Quasi immersif, il joue sur la transparence du toit recouvert de baies vitrées de l’espace, qui inonde de lumière les toiles énigmatiques de la plasticienne. Entre peinture, photographie et sérigraphie, ses œuvres repoussent les limites de l’horizon et composent des paysages surréalistes.

Réunis sous le titre d’Aster, ces trois grands tableaux, dont certains ont été imaginés spécialement pour l’occasion, créent une sensation de vertige, voire de perte de repères. Et déboussolent les visiteurs de la salle, qui croisent sur leur passage une sculpture minimaliste de Charlotte Posenenske et les assises et luminaires d’Arnaud Eubelen, fabriqués à partir de déchets urbains.

“Eva Nielsen. Aster”, exposition jusqu’au 26 juillet 2025 à La Verrière – Fondation Hermès, boulevard de Waterloo 50, 1000 Bruxelles.

La galerie Stems dédie son espace à l’artiste Ragini Bhow

Basée à New York, Ragini Bhow n’a encore exposé que rarement en Europe. À Bruxelles, la galerie Stems inaugurait pendant la foire Art Brussels sa toute première exposition personnelle sur le continent. Minimaliste – et à l’image de son travail –, le parcours déploie les sculptures en aluminium et les peintures abstraites de l’artiste américaine, réparties au sein de l’espace très aéré de la galerie. Perdues entre les murs en béton et les cimaises immaculées, ses œuvres imprimées en 3D et sculptées à la main s’apparentent à des exosquelettes d’insectes, abandonnés tout près de ses tableaux obscurs, dont les motifs semblent dessiner des toiles d’araignées ou des vortex, prêts à nous aspirer dans leurs méandres…

“Ragini Bhow – Pressure Gradient”, exposition jusqu’au 17 mai 2025 à la galerie Stems, rue du Prince Albert 4, 1050, Bruxelles.