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Après Grimes et Aphex Twin, la chanteuse M.I.A. vend sa première œuvre virtuelle
L’industrie musicale a à son tour pris goût aux nouvelles promesses de l’art virtuel protégé par la technique d’authentification NFT (« Non Fongible Token »). Après Aphex Twin et Grimes, c’est au tour de la chanteuse sri-lankaise M.I.A. de dévoiler une première œuvre numérique, « GIFTY 1 », une collection de gifs dont la vente aux enchères débutera ce jeudi 8 avril sur l’application Foundation et durera seulement 24 heures.
Par La rédaction.
Le NFT n’aura jamais autant fait parler de lui que ces derniers mois. Véritable épiphanie technologique, ce procédé d’authentification “Non Fungible Token”, c’est-à-dire “jeton non-fongible”) fait depuis quelques temps l’effet d’un petit séisme dans le monde de l’art contemporain. Ce récent procédé permet aux œuvres numériques d’être authentifiées au même titre que des œuvres matérielles grâce à une technologie de la Blockchain – semblable à celle des cryptomonnaies –, permettant de coder la signature de l’artiste au sein du fichier même, ainsi que d’en empêcher la duplication… Une aubaine pour les artistes travaillant sur le support numérique, qui n’avaient jusqu’alors aucun moyen d’authentifier leurs œuvres. Aujourd’hui, ces dernières sont en effet susceptibles d’intégrer un marché d’art entièrement virtuel.
Ouvrant la voie à une nouvelle ère dans la création artistique contemporaine, la technique a été récemment popularisée lorsque l’artiste américain Mike Winklemann, aussi connu sous le nom de Beeple, l’a utilisée pour authentifier son œuvre intitulée Everydays – The First 5000 days. Exclusivement numérique, ce montage de cinq mille images réalisées quotidiennement pendant treize ans par l’artiste créent un ensemble saisissant et psychédélique…. vendu aux enchères par Christie’s pour la modique somme de 69,4 millions de dollars, record encore intact parmi les ventes d’œuvres labellisées NFT faisant par la même occasion de Beeple le troisième artiste vivant le plus cher au monde.
Artistiquement révolutionnaire, mais aussi très lucrative, la méthode NFT séduit par son accessibilité, permettant aux artistes de diversifier leurs sources de création. Et il ne fallut pas longtemps pour que l’industrie musicale se l’approprie à son tour. Après le musicien et producteur new-yorkais Aphex Twin, qui a vendu une œuvre musicale co-réalisée avec l’artiste Weirdcore pour 128 000 dollars, et la fresque surréaliste numérique de la chanteuse canadienne Grimes, qui lui a rapporté six millions de dollars en moins de vingt minutes d’enchères., le procédé n’a pas tardé à attirer l’attention de la chanteuse sri-lankaise M.I.A., connue pour avoir souvent expérimenté avec les nouvelles plateformes technologiques. Intitulée “GIFTY 1”, sa première œuvre s’inscrit dans l’une de ses deux séries, GARAGE DANCE et KALA COYN – créée en 1996 –, définies par M.I.A. comme “une toile psycho-spectrale vivante, cristallisant un moment dans le temps, mais aussi un mindfuck, une incarnation de tout ce que j’ai aimé dans la scène de l’art numérique”. La musicienne de 45 ans se réjouit de disposer « enfin d’un lieu où exposer [ses] créations« , une collection immersive de gifs documentant ses vingt-cinq ans de présence sur internet. À partir de ce jeudi 8 avril, à 16h heure de New-York (21h heure française), M.I.A. donne rendez-vous à tous les amateurs d’art pour une vente aux enchères d’une durée de vingt-quatre heures, sur l’application Foundation, l’une des pionnières en matière de marché d’art virtuel.