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17 juil 2024

À Madrid, une exposition célèbre la fantaisie de la photographie surréaliste

À l’occasion du festival international PHotoESPAÑA qui court jusqu’au 29 septembre 2024, la Leica Gallery de Madrid organise une exposition hommage à la photographie surréaliste en collaboration avec la maison Loewe ainsi que la Loewe Foundation. L’occasion de découvrir ou de redécouvrir cet été de nombreux chefs-d’œuvres du siècle passé, signés Germaine Krull, Dora Maar et Tina Modotti.

Lola Álvarez Bravo, "Eye" (années 1950) © Courtesy Throckmorton Fine Art et LOEWE.

Lola Álvarez Bravo, « Eye » (années 1950) © Courtesy Throckmorton Fine Art et LOEWE.

Germaine Krull, "Jean Cocteau" (1929) © Courtesy Throckmorton Fine Art et LOEWE.

Germaine Krull, « Jean Cocteau » (1929) © Courtesy Throckmorton Fine Art et LOEWE.

Anonyme, "Young boy in NYC" (années 1930) © Courtesy Throckmorton Fine Art et LOEWE.

Anonyme, « Young boy in NYC » (années 1930) © Courtesy Throckmorton Fine Art et LOEWE.

Tina Modotti, "Three Puppets in a Ship Setting" (1929) © Courtesy LOEWE.

Tina Modotti, « Three Puppets in a Ship Setting » (1929) © Courtesy LOEWE.

Surréalisme : les cent ans d’un mouvement révolutionnaire

En 1924, André Breton publiait le premier exemplaire de son Manifeste du Surréalisme, posant ainsi les bases de l’un des mouvements artistiques et littéraires les plus importants du 20e siècle. Révolutionnaire et avant-gardiste, notamment dans sa manière de mettre l’inconscient et le hasard au cœur du processus créatif, le mouvement conserve cent ans plus tard un héritage encore bien vivace.

Au point que celui-ci célébré par plusieurs expositions, de “Surréalisme. Le Grand Jeu” au musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, à la rétrospective d’ampleur qui se tiendra à partir de septembre au Centre Pompidou, retraçant l’histoire du surréalisme à travers ses nombreuses œuvres et figures emblématiques. En attendant cet événement, il faut se diriger cet été vers Madrid pour replonger dans le surréalisme en photographie, avec l’exposition « Surrealist Centennial », organisée à la Leica Gallery par la maison Loewe et la Loewe Foundation.

Loewe et la Leica Gallery présentent une exposition sur la photographie surréaliste

Présentée jusqu’au 14 septembre à l’occasion du festival international de photographie PHotoESPAÑA, l’exposition regroupe une multitude de clichés en noir et blanc tous plus étonnants les uns que les autres. Parmi eux, on retiendra notamment une épreuve argentique de la photographe et militante mexicaine Lola Álvarez Bravo, où l’on devine une fausse main tenant en son creux un œil, soit l’un des emblèmes surréalistes par excellence…

Bien que le mouvement ait misé sur une large variété de médiums, la photographie occupe en effet une place toute particulière dans son histoire, ouvrant la voie à nombre de propositions ludiques et fantaisistes. Appareil photo en main, les artistes possédaient l’outil idéal pour répondre à leurs désirs d’expérimentation, jouissant d’une liberté beaucoup plus importante qu’en peinture grâce à des effets visuels tels que le rayogramme (initié par Man Ray), la surimpression ou encore la distorsion.

Graciela Iturbide, "Magnolia with Mirror, Juchitán" (1986) © Courtesy Throckmorton Fine Art and LOEWE.

Graciela Iturbide, « Magnolia with Mirror, Juchitán » (1986) © Courtesy Throckmorton Fine Art and LOEWE.

Kati Horna, "Untitled" (1962) © Courtesy Throckmorton Fine Art and LOEWE.

Kati Horna, « Untitled » (1962) © Courtesy Throckmorton Fine Art and LOEWE.

Kati Horna, "Leonora Carrington at her studio" (1956) © Courtesy Throckmorton Fine Art and LOEWE.

Kati Horna, « Leonora Carrington at her studio » (1956) © Courtesy Throckmorton Fine Art and LOEWE.

Tina Modotti, "Louis Bunin and The Secretary" (1929) © Courtesy Throckmorton Fine Art and LOEWE.

Tina Modotti, « Louis Bunin and The Secretary » (1929) © Courtesy Throckmorton Fine Art and LOEWE.

Lucien Clergue, "Jean Cocteau, Le Testament d'Orphée" (1959) © Courtesy Throckmorton Fine Art and LOEWE.

Lucien Clergue, « Jean Cocteau, Le Testament d’Orphée » (1959) © Courtesy Throckmorton Fine Art and LOEWE.

La photographie, médium adoré des surréalistes

Parmi les vingt-quatre artistes et collectifs réunis, on compte des noms emblématiques du mouvement tels que Kati Horna et Dora Maar, mais aussi des photographes plus éloignés du surréalisme qui s’en sont néanmoins inspirés, comme Horst P.Horst, Imogen Cunningham, Tina Modotti ou encore le peintre, photographe et écrivain David Wojnarowicz.

L’événement invite à découvrir comment le surréalisme s’est immiscé dans la photographie, en libérant notamment le médium de certains codes et carcans propres à la “photo document”. Ainsi, contrecarrant la retranscription directe du réel attendue de la photographie, plusieurs clichés exposés ont été fabriqués avant ou après la prise de vue grâce à des techniques telles que la solarisation, le collage et le photomontage, pour n’en citer que quelques unes.

Parmi ces œuvres présentées à la Leica Gallery, on note également la récurrence de thèmes et autres symboles chers aux surréalistes, parfois empruntés à la psychanalyse freudienne : le masque, le désir, le rêve, la mort… Sans oublier les quelques portraits de sympathisants du mouvement, à l’instar du poète français Jean Cocteau photographié par Germaine Krull en 1929 puis par Lucien Clergue en 1959. 

Oscillant entre une certaine manipulation de la réalité et une volonté de mettre en scène les tréfonds de notre inconscient, les œuvres présentées font ainsi revivre en images le foisonnement d’un mouvement qui, encore un siècle plus tard, conserve une influence considérable…

Surrealist Centennial”, une exposition présentée à la Leica Gallery à Madrid jusqu’au 14 septembre 2024.