Quel architecte a été célébré par l’Unesco ce week-end ?
Hier l’Unesco annonçait l’inscription sur sa fameuse liste du patrimoine mondial d’un ensemble de bâtiments de Frank Lloyd Wright. Ce précurseur de l’architecture moderne a bouleversé sa discipline en proposant un nouveau style propre aux États-Unis à l'aube du XXe siècle.
Par Yasmine Lahrichi.
Ce week-end, l’avant-garde architecturale américaine était à l’honneur à l’Unesco. En effet, un ensemble de huit bâtiments réalisés par Frank Lloyd Wright, réunis sous le nom “Les œuvres architecturales du XXe siècle de Frank Lloyd Wright” a fait l’objet d’une inscription au sein de son emblématique liste du patrimoine matériel mondial, après plus de 15 années d’attente. Parmi ces édifices figurent les œuvres emblématiques de l’architecte américain dont La Maison sur la cascade (1936-1939) dans l’État de Pennsylvanie ou encore le musée Solomon R. Guggenheim à New York (1959). Cette inscription marque l’ambition de l’organisation internationale de valoriser, protéger et donner davantage de visibilité à l’architecture moderne, après avoir déjà inscrit en 2016 un ensemble de dix-sept édifices réalisés par Le Corbusier.
Né en 1867 dans l’État du Wisconsin, Frank Lloyd Wright est le grand-père de l’architecture moderne. Sa profonde admiration pour l'architecture épurée et fonctionnelle du Japon l’amènera à repenser le modèle occidental, aux côtés de ses confrères de la Prairie School, regroupant des architectes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Avant même l’avènement de mouvements modernistes tels que le Bauhaus, ce groupe d'avant-gardistes proposait un style propre à l’Amérique qui tournait le dos à la symétrie, laissait plus de place aux ouvertures et à la lumière, et privilégiait l’usage de matériaux innovants tels que l’acier ou le béton armé, assignant à leur mission une priorité éthique : le bien-être domestique rendu possible par le lieu de vie. Annonçant une tendance très actuelle, celui qui a été reconnu en 1991 comme le plus grand architecte américain de l’histoire (par l’Institut des architectes américains) est l’un des premiers de sa profession à souligner l’importance d’intégrer les édifices à l'environnement naturel. Son œuvre qu'il qualifiait lui-même d’“organique” interrogeait les frontières classiques entre intérieur et extérieur et repensait ses formes en fonction du paysage pour y ancrer les différents espaces de vie.