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Austin Butler
Né le 17 août 1991 à Anaheim, en Californie, l’acteur Austin Butler explose au cinéma en 2022 en incarnant la star du rock Elvis Presley dans le film signé Baz Luhrmann.
Publié le 18 août 2023. Modifié le 20 juillet 2025.

Les débuts d’Austin Butler au cinéma et à la télévision trouvent leur origine dans une passion précoce pour le spectacle. Austin Butler a longtemps été une silhouette en apesanteur dans des productions comme The Carrie Diaries ou The Shannara Chronicles. Des rôles tremplins, certes, mais loin de présager l’impact sismique qu’il déclencherait quelques années plus tard.
Il faut dire que ce Californien à l’élocution feutrée et aux traits taillés pour l’écran a toujours cultivé une forme de discrétion stratégique. Pourtant, dès Once Upon a Time in Hollywood, où il croise le regard de Tarantino, son intensité crève l’écran. Il y joue un Charles “Tex” Watson glaçant, préfigurant déjà la dualité qui deviendra sa marque : beauté vénéneuse et violence rentrée.

Austin Butler : une incarnation viscérale d’Elvis Presley
Lorsque Baz Luhrmann annonce le casting de son biopic sur Elvis Presley, les réactions ne se font pas attendre. Bien que prometteur, Austin Butler suscite d’abord des doutes. Pourtant, dès les premières images du film, la surprise opère. Plus qu’un acteur dans un rôle, il semble littéralement habité. Il ne joue pas Elvis, il le réincarne. Aussitôt, la magie opère. Le trouble s’installe. La frontière entre l’icône et l’interprète devient floue.
Ce vertige tient à l’intensité du travail accompli. Pendant trois ans, Butler s’immerge dans l’univers du King. Il étudie ses archives, décortique ses interviews, observe ses moindres mouvements. Par conséquent, sa voix se transforme. Son phrasé ralentit. Sa posture change. À tel point qu’après le tournage, il continue inconsciemment à parler comme Presley. Ce mimétisme fascine autant qu’il interroge. Il ne s’agit pas d’une performance superficielle, mais d’une métamorphose organique.
En retour, les critiques saluent unanimement cette incarnation. Le public, lui, est bouleversé. Grâce à cette prestation, Austin Butler entre dans une nouvelle dimension. Il devient, non pas une star passagère, mais une figure majeure du cinéma contemporain. En 2023, cette immersion lui vaut une nomination aux Oscars et un Golden Globe largement mérité.
Ainsi, le pari de Luhrmann s’avère gagnant. Grâce à cette rencontre entre un cinéaste baroque et un acteur habité, Elvis renaît à l’écran. Et Butler, en se perdant dans l’autre, finit par mieux se révéler lui-même.

Un duo glamour, entre apparence et conscience
Bien au-delà du simple fait divers people, la relation entre Austin Butler et Kaia Gerber s’inscrit dans une esthétique du duo starifié. Ensemble, ils incarnent une certaine idée du glamour américain, réinventée par la génération Z. Toutefois, leur image publique évite le piège de la superficialité. Tandis qu’elle joue des codes de l’élégance distante, lui cultive une forme de retrait.
Dès lors, Butler se distingue. Au lieu de céder à la logique du paraître, il continue d’échapper aux archétypes. Certes, la presse people s’en empare. Néanmoins, son aura ne repose jamais uniquement sur l’exposition médiatique. En parallèle, il affirme une présence singulière à l’écran, loin des stéréotypes masculins habituels.
L’art de disparaître dans ses rôles
Par ailleurs, à mesure que sa notoriété grandit, Butler choisit les ombres. « Masters of the Air », coproduit par Tom Hanks et Steven Spielberg, le propulse dans l’Histoire. Grâce à cette série, il explore les vertiges de la mémoire et l’introspection virile des conflits. Il ne s’agit pas d’un simple exercice de style. Bien au contraire, ce rôle révèle sa capacité à incarner la complexité des hommes face à l’absurde.
En réalité, ce qui fascine dans son jeu, c’est son langage corporel. Plutôt que de tout livrer par le texte, il travaille dans les silences. Il y a chez lui une écriture du corps, presque chorégraphique. Ainsi, chaque geste, chaque regard vacillant, dévoile une strate d’émotion enfouie. Là encore, il ne cherche pas l’évidence. Il préfère la nuance.
Un miroir de notre époque
Alors que Hollywood réclame des incarnations plus ambiguës, Butler impose une nouvelle forme de virilité. Il ne surjoue pas. Il ne déclame pas. Il s’impose, pourtant, comme un prisme à travers lequel se lit notre époque. En cela, il reflète une génération composite, fluide, mouvante. De toute évidence, son identité artistique s’adapte aux genres : biopic musical, space opera post-humaniste, drame historique. Tout lui semble possible, sans jamais paraître forcé.
De plus, sa carrière prend une direction inattendue. Là où d’autres choisissent l’exposition constante, il alterne éclats d’audace et retraits méditatifs. C’est précisément ce qui le rapproche d’acteurs comme Joaquin Phoenix. Non pas par mimétisme, mais par posture intérieure. Il accepte la transformation. Il embrasse le trouble.
Une figure en mouvement
En définitive, ce qui frappe chez Austin Butler, c’est sa manière de ne jamais se figer. Il ne s’installe pas dans un rôle unique. Il traverse les mythes, mais ne s’y enferme pas. Dès qu’on croit l’avoir cerné, il glisse ailleurs. Grâce à cette mouvance, il échappe à la répétition. Par là même, il offre au cinéma une présence précieuse, instable, intensément vivante.