Maison de luxe

Burberry

Depuis plus d’un siècle et demi, Burberry traverse le temps avec une constance rare, conjuguant héritage et innovation.

Les débuts de Burberry

Symbole de l’élégance britannique, la maison fondée par Thomas Burberry en 1856 a su transformer une simple idée — protéger de la pluie sans sacrifier l’allure — en un empire du luxe mondialement reconnu. Fidèle à son esprit d’innovation, elle a bâti son succès sur l’équilibre subtil entre fonctionnalité, raffinement et modernité intemporelle.

Aux origines de la gabardine

Tout commence à Basingstoke, dans le sud de l’Angleterre. Thomas Burberry, jeune drapier animé d’un sens aigu de la fonctionnalité, imagine en 1880 un tissu révolutionnaire : la gabardine. Imperméable, légère et respirante, elle devient rapidement l’alliée des aventuriers, des explorateurs et des élégants citadins.

Cette invention change la destinée de la maison. À la fois pratique et raffinée, la gabardine incarne l’esprit de Burberry : un équilibre subtil entre protection et distinction. Très vite, la notoriété grandit et la marque s’installe à Londres, où elle habille les pionniers du voyage moderne, du pôle Sud aux premières traversées aériennes.

Le trench-coat, icône d’un siècle

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Burberry conçoit pour les officiers britanniques un manteau fonctionnel, ceinturé, muni d’épaulettes et de boutons robustes : le trench-coat.
Ce vêtement, d’abord utilitaire, devient peu à peu un symbole. Porté dans les rues pluvieuses de Londres, puis au cinéma par Humphrey Bogart ou Audrey Hepburn, il se transforme en icône du style.

Sous ses lignes sobres se cache tout un art de vivre : celui d’une élégance qui ne se démode jamais. Aujourd’hui encore, le trench demeure la pièce maîtresse des collections, revisité sans relâche mais toujours fidèle à son allure originelle.

Le charme du “Nova Check”

Dans les années 1920, Burberry introduit un motif à carreaux beiges, noirs, blancs et rouges pour doubler ses manteaux. Ce Nova Check deviendra, presque malgré lui, un emblème universel.
À la fois discret et reconnaissable, il tisse un lien entre le classicisme britannique et la modernité graphique. Symbole d’un certain art de vivre anglais, ce quadrillage sobre s’impose au fil des décennies comme une signature à part entière. Tantôt associé à la distinction, tantôt détourné par la rue, il traverse les époques avec une étonnante capacité d’adaptation.

Renaissance et modernisation

Au tournant des années 2000, Burberry opère une renaissance spectaculaire. Sous la direction de Christopher Bailey, la marque rayonne à travers le monde.
La communication se réinvente : campagnes audacieuses, défilés numériques, collaborations avec des artistes et musiciens… Burberry devient la première maison de luxe à diffuser ses défilés en direct et à embrasser le digital comme une extension naturelle de son univers.

Cette métamorphose repose ainsi sur un équilibre : préserver l’ADN britannique tout en captant l’énergie du monde contemporain. Le trench, la gabardine, le carreau — tout est revisité avec respect mais aussi avec une pointe d’irrévérence typiquement londonienne. Véritable laboratoire créatif, la maison redéfinit les codes du luxe moderne, entre héritage, innovation et audace visuelle.

Entre héritage et globalisation

Derrière la façade chic de Regent Street, le monde de Burberry s’étend désormais sur les cinq continents. Les boutiques se multiplient à Paris, New York, Shanghai ou Dubaï. Pourtant, la maison n’oublie pas ses racines. Le savoir-faire artisanal, la rigueur des ateliers et la qualité des matières demeurent au cœur du processus créatif.

Le style britannique réinventé

Sous la direction artistique de Riccardo Tisci, puis de Daniel Lee, Burberry poursuit sa mue. L’esthétique devient ainsi plus audacieuse, parfois urbaine, souvent poétique. Le trench s’accompagne de sneakers sculpturales, de sacs structurés et de silhouettes androgynes.
Cette tension entre héritage et modernité nourrit le récit de la maison : celui d’une élégance qui ose l’évolution sans renier sa mémoire.

Dans chaque collection, on retrouve cette idée chère à Thomas Burberry : la beauté naît de la fonction. Chaque couture, chaque bouton répond à un besoin, mais aussi à une émotion.

Art, musique et cinéma

Burberry ne se limite plus à la mode. Elle explore l’art, la musique, le cinéma, et collabore avec des créateurs venus d’horizons divers. Ses campagnes célèbrent la jeunesse, la diversité et l’énergie du monde d’aujourd’hui. Ainsi, la maison britannique ne se contente pas d’exister dans le luxe ; elle dialogue avec la culture, la photographie, la rue, et même l’environnement.

De plus, elle s’engage désormais sur des enjeux essentiels : réduction de l’empreinte carbone, recyclage des matières, innovation textile. Le luxe, pour Burberry, n’est plus seulement une affaire de style, mais aussi de conscience.

Une élégance intemporelle

Au fil du temps, Burberry a su transformer sa propre histoire en langage universel. Ses créations racontent l’Angleterre : la pluie, la lumière grise, les ruelles de Londres, la retenue et la fantaisie mêlées.

La maison prouve ainsi qu’il est possible d’être à la fois classique et avant-gardiste, enraciné et cosmopolite. Dans un monde où la mode s’accélère, Burberry incarne une rare constance : celle d’un style qui ne craint ni le temps ni la modernité.