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Holy Berry & Rose Blaze : le désir en parfum signé D’Orsay
D’Orsay dévoile deux nouveaux philtres d’amour, deux extraits de parfums où la fraise et la rose éveillent le désir.
par Aude Boissou.

Holy Berry : la fraise, le fruit du désir
L’exercice n’était pas simple. Comment traiter cette facette régressive, joyeuse et rassurante sans tomber dans la simple gourmandise ? Le fruit réveille des émotions spontanées, presque enfantines. Pour la maison D’Orsay, il s’agissait d’en révéler une version élégante, addictive et sophistiquée, Le parfumeur Tanguy Guesnet, en collaboration avec la maison de composition IFF, s’est livré à un travail délicat, visant à trouver le juste équilibre entre sensualité et raffinement.

Le lait de fraise selon Tanguy Guesnet
C’est la rencontre entre la douceur régressive du lait de fraise et l’élégance d’un accord oud blanc. Derrière cette apparente simplicité se cache une tension subtile, entre lumière et ombre. Tanguy Guesnet a donc choisi de travailler la fraise non pas comme un fruit pur, mais dans une version adoucie et crémeuse, révélant une dimension lactée, douce et réconfortante. Le oud blanc, plus tendre que les ouds classiques, apporte structure et profondeur à la composition. Cette tension crée un équilibre délicat qui confère au parfum toute sa personnalité.
Résultat : sur la peau, Holy Berry dévoile une fraise fruitée, boisée, relevée de santal, de vanille et d’un éclat irisé. Une signature singulière, facile à porter, joyeuse mais sans excès de sucre, gourmande mais jamais collante ; éclatante et ombrée à la fois, au caractère confidentiel, sensuelle et irrésistible.
Après l’addiction fruitée boisée de Holy Berry, D’Orsay poursuit son exploration du désir avec une muse de la parfumerie, en apparence plus classique mais tout aussi audacieuse : la rose. Fleur reine, elle se réinvente ici sous la plume de Jordi Fernández, dans une interprétation lumineuse et charnelle.

Rose Blaze : une rose insolente selon D’Orsay
“Il nous faut une rose”, lance Amélie Huynh, CEO de D’Orsay. Pour relever ce défi : Jordi Fernández (parfumeur chez Givaudan), déjà complice de la maison, à qui l’on doit Tonka Hysteria, un extrait du premier volet de la collection Les Extraits de Parfums. L’idée ? Créer une rose moderne, audacieuse et insolente, mais aussi douce et enveloppante. Une rose à la texture milky, traversée d’un souffle oriental, une signature chère à Jordi Fernández.
La fragrance s’ouvre sur un accord vif et fusant, porté par des notes hespéridées et épicées. Une touche de pêche verte, croquante et juteuse, accentue cette impression de fraîcheur. Peu à peu, le cœur dévoile toute la richesse florale de la rose, adoucie par l’iris, tandis que le fond s’arrondit de fève tonka, de vanille et de benjoin, apportant une chaleur sensuelle et réconfortante. Jordi Fernández a choisi de miser sur l’opulence de la matière, de travailler la beauté brute, sans fard. Pour cela, il a construit le parfum autour de duos de matières premières : la rose, bien sûr, mais aussi l’iris et la fève tonka. Chaque accord naît d’une tension subtile : l’un clair et vibrant, l’autre plus sombre et enveloppant.

Des duos de matières premières de haute qualité
Pour la rose, son huile essentielle, fraîche et fusante, révèle des tonalités vertes, presque métallique, tandis que son absolu dévoile des notes plus rondes, plus animales, plus opulentes. Ainsi, une même rose change de visage selon la manière dont le parfumeur la travaille et lui donne un profil aromatique différent.
La concrète et le beurre d’iris : la première présente un aspect sec, poudré et minéral, presque “papier”, avec, notamment, ce côté racinaire et terreux du rhizome ; la seconde apporte de la rondeur, une douceur veloutée et un voile floral qui équilibre la composition.
Enfin, la fève tonka est ici travaillée en absolu pour ses facettes rondes et crémeuses, mêlées ensuite à une tonka grillée, pyrogénée, aux accents délicatement fumés et torréfiés. Le parfum se construit à travers une succession d’accords et de contrastes, un subtil jeu d’équilibres entre fraîcheur et chaleur, transparence et texture.
Une écriture olfactive tout en relief. Avec Holy Berry et Rose Blaze, D’Orsay poursuit son exploration du désir, entre douceur et intensité, et affirme une vision délibérément contemporaine de la sensualité.
“Holy Berry” et “Rose Blaze”, collection Les Extraits de Parfums, D’ORSAY. 250 euros, 90 ml. Disponible sur www.dorsay.com