8 oct 2025

La féminité puissante du défilé Meryll Rogge printemps-été 2026

Entre maturité affirmée et liberté créative, Meryll Rogge signe un défilé printemps-été 2026 qui célèbre son ADN. Un vestiaire de 37 silhouettes comme une invitation à s’ancrer dans le monde réel.

  • par Mélody Thomas.

  • Meryll Rogge, une créatrice incontournable

    “L’idée est de vous laisser rentrer chez vous avec un souvenir impérissable. C’est ce que nous recherchons [pour cette collection] : paisible, puissant et beau”, annonçait Meryll Rogge à Vogue Business, en amont de son défilé pour le printemps-été 2026. Et c’est un pari qu’elle a tenu — sans que les invités n’en aient eu le moindre doute.

    Il faut dire aussi que la créatrice belge a passé un début d’année 2025 assez unique : le lancement de BB Wallace, son nouveau label autour de la maille, sa victoire lors du Prix de l’ANDAM 2025, sans compter sa nomination en tant que directrice artistique au sein du très prisé label italien Marni. En dépit de tous ces changements, Meryll Rogge a présenté une collection de silhouettes qui affirment sa présence en tant que talent incontournable de l’industrie.

    Un défilé qui célèbre des multiples identités


    Certains, à la sortie du défilé, exprimaient avoir trouvé cette collection un peu plus sage, ce qui donne raison à son titre : I’m not that wild. Loin d’un “recul”, il faut plutôt la voir comme la preuve d’une maturité, de l’affirmation de ses codes et de ce qui fait la singularité du style Meryll Rogge. Dans l’enceinte de l’Hôtel de Soubise — où résident les Archives nationales de Paris —, superpositions de robes brodées, multiplications de ceintures en cuir, chemises à motifs floraux ou à carreaux, mini-cardigans, vestes en cuir oversize, jupes taille basse et micro-shorts boule défilent avec assurance. Un mélange éclectique entre pièces casual ou empruntées aux à l’univers preppy, avec un twist punk malgré leur réinterprétation en matières nobles.


    Une inspiration que l’on doit à la lecture de Walking Through Clear Water in a Pool Painted Black, l’autobiographie de Cookie Mueller, icône de l’Amérique underground des années 70-80, que vous avez pu apercevoir dans les films du réalisateur camp John Waters. “La collection ne la concerne pas. Elle s’attaque plutôt à l’absence de hiérarchie. Elle possédait une marque de mode, était stripteaseuse et critique d’art. Et elle a fait tout cela d’une manière très personnelle”, confiait-elle au magazine américain. Si ce mix entre high and low culture (ou culture traditionnelle et populaire) n’est pas nouveau dans l’industrie, elle en livre une vision qui fait l’éloge d’une panoplie versatile à travers lequel sont dévoilées toutes nos facettes.


    Le style d’une femme libre


    Dans cette garde-robe, les chaussures font leur apparition pour la première fois dans l’histoire de la marque, donnant des itérations diverses de la chaussure bateau : parfois en mule, en version bottes ou classique. S’ajoute à cela une collaboration avec Wouters & Hendrix, une marque de bijoux basée à Anvers, qui est parvenue à affiner avec subtilité des iconiques du mouvement punk, dont les épingles à nourrice et les perles, qui deviennent ici des boucles d’oreilles ou des colliers.

    Finalement, si ce défilé Meryll Rogge printemps-été 2026 est une parfaite ponctuation pour ce Fashion Month, c’est parce qu’il retranscrit assez bien l’une des tendances sous-jacentes de ce mois : la réinvention d’un vestiaire fait pour la vie extérieure. Loin du fantasme que nous a souvent imposé la vie digitale, les vêtements sont pensés pour les femmes libres de leurs mouvements, prêtes à partir à l’assaut de leur quotidien et de leurs rêves. Voilà une image à garder en tête.

    Tous les looks du défilé Meryll Rogge printemps-été 2026