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Un défilé Ottolinger qui célèbre ses dix ans
Dix ans après la naissance de leur label, Christa Bösch et Cosima Gadient, les créatrices d’Ottolinger, signaient un défilé printemps-été 2026 en hommage à la sororité.
par Mélody Thomas.


Chez Ottolinger, le pouvoir de l’amitié féminine
Cela fait désormais dix ans que les deux créatrices suisses ont décidé de s’installer à Berlin pour créer Ottolinger, dont elles ont emprunté le nom au voisin de leur premier studio, chez qui elles recevaient leur courrier. “Tout a commencé par le désir de créer simplement quelque chose de cool pour les femmes fortes”, expliquait Christa Bösch dans une interview pour Manifesto magazine en 2023. Un motto qui continue à animer leurs collections, dont Girlfriend, présentée pour le printemps-été 2026 ce dimanche 5 octobre.
Girlfriend, c’est la célébration du “pouvoir de l’amitié féminine”, comme l’explique le communiqué transmis à la presse. Loin d’être littéral, il présente avant tout des silhouettes fortes où les vêtements sont en soutien des femmes qui les portent. Et non des carcans. “Nous parlions de la façon dont nous créons des choses, les décodons et trouvons notre liberté, donc il s’agit de la manière dont nous nous habillons… Ce n’est pas comme si on pouvait être en bikini toute la journée”, déclaraient les créatrices à Vogue.com.
L’idée peut sembler banale, et pourtant. Ces dernières décennies, la mode semblait avoir accompagné l’empouvoirement politique et social des femmes. Cependant, le recul de leur nombre à la tête des maisons de mode, mais aussi celui de la maigreur comme norme esthétique semblent être de mise. Et l’on ajoute à cela la difficulté qu’ont les “jeunes créateurs” de mode à naviguer à travers les aléas d’une économie instable et peu empathique vis-à-vis de leurs défis. De quoi renforcer les mots de Christa Bösch à Cosima Gadient dans une lettre laissée sur le siège de chaque invité : “Merci d’être mon amie, ma complice et mon Otto.”


Un défilé qui mise sur l’instinct
Composée de 34 looks, cette collection estivale revenait à l’essence de la marque. Celle-ci est surtout appréciée pour son sens presque adolescent de l’expérimentation. Le terme est utilisé ici dans le sens de spontané. Comme elles le précisaient déjà dans un article pour Dazed, leur rapport aux vêtements déconstruits émane de “l’innocence de l’enfance et de l’adolescence, qui consiste à faire les choses sans trop se poser de questions”. “Nous essayons toujours d’en conserver un peu. Suivez votre instinct et vos idées, et soyez à l’aise. Ne laissez pas votre esprit critique perturber votre épanouissement.” Ainsi, sur le podium, les vestes blazer au tailoring impeccable côtoient les robes transparentes en maille, les pantalons vichy surteints, les vestes en cuir aux manches ballons ou les caleçons imprimés cachemire.


Un appel au “care”
Les collaborations sont aussi partie intégrante du show. Comme la capsule de t-shirts et de colliers réalisée en partenariat avec Tinder — dont les bénéfices seront reversés à des ONG pour la défense des droits LGBTQ+, la protection des plus jeunes et des communautés minorisées.
L’écoresponsabilité, étant toujours au cœur du projet, Ottolinger a également collaboré avec eBay pour retravailler des pièces de seconde main et avec Mammut dans la récupération de vêtements techniques.
Finalement, c’est un appel au “care”, un concept qui entend prendre soin les uns des autres et du monde qui nous entoure. Dans un monde si divisé, proclamer la nécessité de la connexion avec les autres, de la créativité et de la sororité a quelque chose d’urgemment nécessaire.
Tous les looks du défilé Ottolinger printemps-été 2026



























