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Comment les Aliens ont-ils envahi le défilé Thom Browne ?
Ce lundi 6 octobre, Thom Browne a investi les murs de l’hôtel Pozzo di Borgo pour présenter un défilé théâtral. Sur le podium, parmi les mannequins à l’allure impeccable, des invités inattendus ont fait leur apparition : des Aliens… Dans une mise en scène futuriste et légèrement dystopique, le couturier new-yorkais a imaginé une rencontre du troisième type, brouillant les frontières entre mode et science-fiction.
par Nathan Merchadier.
Publié le 7 octobre 2025. Modifié le 8 octobre 2025.


À la Fashion Week de Paris, deux défilés et un monde d’écart
Ce 6 octobre était un moment de bascule dans le monde confidentiel de la mode. À 20h, le Tout-Paris se pressait sous la nef du Grand Palais pour assister aux premiers pas de Mathieu Blazy chez Chanel – un moment que certains annonçaient déjà comme historique. Mais quelques heures plus tôt, loin de cette agitation, Thom Browne proposait une autre vision du spectacle de mode, dans un lieu plus intime : l’hôtel Pozzo di Borgo, ancienne demeure de Karl Lagerfeld.
Dès les premiers passages, le ton est donné. Cinq mannequins défilent vêtus de l’uniforme signature du créateur new-yorkais (costume gris impeccable, cravate stricte), mais sur leur poitrine, un détail intrigue : une tête d’Alien brodée. Chez Thom Browne, même les extraterrestres sont élégants… et ils viennent en paix.


Une collection printemps-été 2026 entre réalité et hallucination
Une fois le contexte inhabituel de ce défilé posé, Thom Browne déploie sa maestria au sein d’une collection printemps-été 2026 audacieuse, engageant une réflexion sur les limites du réel. Les silhouettes jouent ainsi avec les proportions. Comme en témoignent les costumes en flanelle grise qui se parent de six manches et autant de jambes. Mais aussi des tops transparents argentés qui épousent le corps comme une seconde peau, avec des motifs dessinés en trompe-l’œil.
Plus tard, des mannequins apparaissent perchés sur d’improbables bottes en daim à talons aiguilles, défiant toute gravité. Sur fond de bande originale du film Rencontres du troisième type (1977), cette collection prend alors tout son sens.


L’art du détail par Thom Browne
Entre superpositions de manteaux, rayures démultipliées, tweeds et flanelles, Thom Browne revisite ses propres codes jusqu’à l’obsession. Le trompe-l’œil revient notamment sur une robe preppy où un col bleu pastel, un sac-chien et une ceinture vert pomme sont dessinés à même le tissu.
Le célèbre “sac chien” de la maison défile également, cette fois grandeur nature, aux côtés du modèle Bolton revisité, doté d’une nouvelle poignée coquille. Les mini-vestes coupées dans des tweeds saphir et des cotons rayés vert menthe, qu’il a visiblement développés lui-même, retiennent l’attention du public… Parmi lequel on aperçoit la chanteuse FKA Twigs, décidément sur tous les fronts de cette Fashion Week parisienne.


Une clôture en apothéose
Alors que la tension monte à Paris à l’approche de la fin de la semaine de la mode, Thom Browne choisit de conclure son défilé sur une note joyeuse et surréaliste. Sur la bande-son de la série Doctor Who, les Aliens refont leur apparition pour saluer le public, avant que le créateur, espiègle, surgisse à son tour des coulisses. La salle se lève, conquise. Thom Browne signe une collection à la fois décalée et maîtrisée, preuve que, même dans l’espace, l’élégance reste une affaire terrienne.
Tous les looks du défilé Thom Browne printemps-été 2026













































