6 oct 2025

Le défilé McQueen, entre désir et subversion

Dans une ambiance électrique, Seán McGirr réveille l’esprit sauvage de McQueen avec un défilé printemps-été 2026 envoûtant, inspirée du film culte The Wicker Man.
  • par La rédaction.

  • Chez McQueen, Seán McGirr prend ses marques

    Sous les grondements gutturaux et les cris féraux qui s’élevaient du soundtrack, dans un décor entre fête païenne et rave hallucinée, McQueen ouvrait son printemps-été 2026 comme un rituel dionysiaque. Seán McGirr, son directeur artistique, s’inspire du film culte The Wicker Man (1973), fascinant conte d’angoisse et de fertilité où la nature, la foi et le désir s’entrechoquent.

    Ce cadre, dit-il dans une interview pour VogueRunway lui a permis d’explorer les codes essentiels de la maison. À savoir la sexualité, la spiritualité et la puissance de la nature, ce féminin sacré qui respire la renaissance. Le décor, un mât de mai monumental tressé de jute et de feuillage, évoque la fécondité et la renaissance. La bande-son signée A.G. Cook mêle techno syncopée et souffle tellurique, unissant terre, feu et désir dans une transe moderne.

    Le retour du pantalon bumster

    Premier défilé entièrement féminin, la collection se déploie dans une tension sensuelle entre contrôle et abandon. Les uniformes se défont, les vestes s’écrasent et se tordent, les corsets s’affranchissent. Seán McGirr revisite le mythique “bumster” de Lee Alexander McQueen — pantalon provocateur des années 1990 — dans des versions en laine marine ou zippées jusqu’aux chevilles : un clin d’œil au passé transformé en manifeste de liberté corporelle.

    Plus de provocation gratuite, mais une sensualité libérée, assumée, londonienne. Les tissus, tantôt militaires, tantôt diaphanes, épousent le corps sans le contraindre. Enfin, les imprimés audacieux, insectes copulant, flammes et fleurs dévorées, célèbrent l’énergie vitale mais aussi la beauté imparfaite.

    Seán McGirr signe une célébration de la chair et de la nature, là où la couture retrouve sa dimension primitive et extatique. Un défilé McQueen incandescent, charnel, presque viscéral, qui, en ce dimanche 5 octobre résonne comme un cri entre deux battements de cœur.

    Tous les looks du défilé McQueen printemps-été 2026