Chez Chloé, Chemena Kamali rêve de haute couture

Pour le printemps-été 2026, Chemena Kamali plonge dans les origines de la maison Chloé et conçoit un défilé prêt-à-porter inspiré par les techniques de la haute couture.

Par Camille Bois-Martin.

Le défilé Chloé printemps-été 2026 à la Fashion Week de Paris — Le défilé Chloé printemps-été 2026.

Retour aux origines du prêt-à-porter Chloé

Lorsque Gaby Aghion fonde Chloé en 1952, elle s’inscrit en rupture avec le monde de la mode parisien. Dans une industrie régie par la haute couture et par le sur-mesure, la marque introduit le prêt-à-porter de luxe. Une idée novatrice et largement décriée, qui transformera néanmoins le milieu – Yves Saint Laurent ouvrira en effet sa propre ligne de prêt-à-porter en 1966 (dite Rive Gauche).

C’est dans ce retour aux origines de la marque que Chemena Kamali a trouvé son inspiration pour le printemps-été 2026. La directrice artistique, en poste depuis 2023, façonne ses nouvelles créations à partir de ce paradoxe : comment une maison de prêt-à-porter peut-elle toucher, d’une manière ou d’une autre, à la haute couture ? À cette question, la créatrice allemande répond en repoussant les frontières des codes de Chloé.

Exit les tissus transparents et vaporeux, les jeans ou les dizaines de charms accrochés aux sacs. Le défilé déploie un cortège de silhouettes rythmé par des volumes imposants, des drapés et des matières épaisses. Attachée aux concepts anti-élitistes chers à Gaby Aghion, la créatrice s’inspire ainsi de la couture au gré de la coupe et des techniques, plutôt qu’au travers de matières somptueuses et inaccessibles pour le prêt-à-porter.

Quand la couture inspire le printemps-été 2026

Ainsi les vêtements adoptent-ils d’élégants drapés, noués à la taille ou plissés sous le buste, imitant les volumes et les mouvements d’une robe de haute couture. Le tout sur des tissus en popeline de coton, adoptant pour la plupart des imprimés floraux issus des archives des premières collections Chloé des années 1950 et 1960. Une proposition audacieuse pour la marque, qui connaissait récemment un large succès pour ses looks réactualisant l’ère Phoebe Philo des années 2000…

Mais, dans une industrie où la nouveauté et l’innovation semblent souvent prévaloir (en témoignent toutes les arrivées de nouveaux directeurs artistiques), Chemena Kamali parvient à se démarquer – tout en restant fidèle à son style bohème et rock, parfaitement traduit dans ses accessoires. Ultra désirables, comme à l’accoutumée, ils se déploient entre sacs reprenant la forme d’un coquillage et de délicates boucles d’oreilles en forme de fleurs.