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Andreas Kronthaler for Vivienne Westwood : remettre de l’intime dans nos armoires
Entre réaffirmation des codes de la maison britannique et ouverture d’un chapitre plus personnel, le défilé Vivienne Westwood par Andreas Kronthaler nous invite à célébrer son Boudoir.
par Mélody Thomas.
Le boudoir Vivienne Westwood par Andreas Kronthaler
C’est dans l’enceinte de l’Institut de France, le lieu qui accueille les académiciens de la langue française, qu’Andreas Kronthaler a fait le choix de présenter sa collection pour le printemps-été 2026. Son nom ? Boudoir. Un clin d’œil au parfum du même nom que la maison intronisait le jour même.
“Le boudoir est un espace privé et secret, loin des distractions incessantes. C’est l’espace où l’on est au plus près de soi-même, où réside la vérité. La vérité est au fond de nos cœurs”, exprime Andreas Kronthaler dans la lettre envoyée à la suite du défilé.


Peut-être par pure coïncidence, le designer autrichien avait ouvert ses portes en décembre dernier à The Scenery. Un magazine qui invite de découvrir une personne à travers son intérieur. Dans sa maison de Clapham, quartier du sud londonien, achetée avec Vivienne Westwood et qu’il occupe toujours, Andreas Kronthaler révélait appliquer à son quotidien l’ethos de la maison britannique : achetez moins, achetez mieux, faire avec et réparer.
“Bien sûr, en théorie, on peut toujours changer les choses, les rendre différentes, meilleures, ou peu importe le terme qu’on souhaite utiliser”, déclarait-il alors à The Scenery. “Je préfère toujours faire réparer quelque chose plutôt que de le remplacer.”


Un défilé qui ouvre un nouveau chapitre pour la maison?
Sans aucun doute, le rapport intime, émotionnel aux objets et à soi-même était au cœur de ce défilé. D’ailleurs, il parvient à transformer la grandeur de l’Institut Français, renforcée par le dernier mouvement du Jupiter de Mozart, en un cocon.
Rideaux anciens et vêtements vivants
Chaque mannequin donnait l’impression de faire un essayage en déambulant devant son miroir — à savoir les invités du défilé. Cette saison printemps-été 2026, ce sont les modèles de rideaux anciens qu’il a souhaité transformer en vêtements. Ainsi, il explique dans le communiqué de presse : “La collection est née de l’observation de modèles de rideaux anciens, que j’ai transformés en vêtements faciles à porter. Je suis tombé amoureux de ces tissus italiens typiques que l’on trouve partout sur les marchés. Nous les avons associés à des imprimés emblématiques de la maison, en réutilisant des chutes de tissus.”


Sous la Coupole de ce lieu historique, trenchs transparents, micro-shorts léopard et robes échancrées donnent l’impression d’un vestiaire vivant avec lequel on peut jouer, retrouver le plaisir du vêtement. Andreas Kronthaler : “L’essentiel était que tout paraisse simple et usé, usé, facile d’entretien – ni vieux ni neuf – de vrais vêtements qui appartiennent à ceux qui les portent. J’ai utilisé des peaux de cuir perforé et de dentelle, des broderies laissées dans des tiroirs – rien n’a été gaspillé.”
Renouer avec nos vêtements
Ainsi, ce moment joyeux donne envie de célébrer ce qu’on possède déjà et de retrouver une connexion plus profonde avec les choses que l’on porte. À sa manière, Andreas Kronthaler prolonge l’esprit de Vivienne Westwood pour qui la mode était un acte sensible et de résistance. Mais, cette collection printemps-été 2026 révèle aussi sans doute un nouvel élan de liberté que le designer autrichien prendrait au sein de la maison. En conclusion de son portrait pour le magazine anglais, il exprimait déjà : “Tout a changé. […] Mais je suis enfin en paix.” Reste à savoir si cela annonce une nouvelle ère au sein de la maison de mode.
Tous les looks du défilé Vivienne Westwood printemps-été 2026



































