30 sept 2025

Au défilé Zomer, la mode peut-elle être “trop” portable

Ce mardi 30 septembre Zomer ouvrait le second jour de la Paris Fashion Week. Au programme ? Un défilé printemps-été 2026 qui nous interroge sur le présent de la mode contemporaine.

  • par Mélody Thomas.

  • Depuis quelques saisons, le débat sur “la portabilité” fait rage au sein de l’industrie, renvoyant dos à dos la nécessité de la créativité et la réalité du business de la mode. Cette saison, c’est lors de la Fashion Week de New York que le débat a été relancé.

    Là où certains saluent des silhouettes dans lesquelles il est facile de se projeter, d’autres fustigent ce qu’ils considèrent être un prosaïsme persistant. Mais c’est peut-être dans cette friction, à l’entre-deux, qu’on trouve un éclat de vérité. 

    Zomer, entre grandir et s’imposer 

    C’est la cinquième saison que Zomer, le label créé en 2023 par le designer Danial Aitouganov et le styliste Imruh Asha, est au calendrier officiel de la Fashion Week de Paris. Depuis, la marque a su attirer à elle les professionnels du secteur — comme en témoignent ses nominations au Prix de l’ANDAM et au Prix LVMH — séduits par son approche ludique du vêtement. 

    Couleur, layering, sens des proportions… la grammaire vestimentaire du duo a su affirmer un ADN malgré certains critiques qui aimeraient voir le duo prendre plus de risques. Un reproche dont ils ne sont pourtant pas les seuls destinataires comme le prouve le débat autour de la portabilité. 

    C’est d’ailleurs là, à l’interstice de ces deux plaques tectoniques que sont la créativité et la portabilité, que rien ne semble pouvoir rassembler, que Zomer a pensé sa collection pour la collection printemps-été 2026. “Dans la tension entre grandir (growing up) et prendre de l’ampleur (blowing up)”, exprime le communiqué laissé à destination des invités.

    Un défilé ludique et arty

    Dans un espace d’un blanc sobre agrémenté seulement de carrés de couleurs, les mannequins du défilé Zomer printemps-été 2026 circulent et s’arrêtent sur ce qui se trouve finalement être de la peinture. Leurs pas laissent alors des touches de rouge, bleu, vert sur le sol jusqu’alors immaculé. 

    Nœuds papillons sous forme de cravates, ceinture XXL, jeu de contraste entre des matières fluides et rigides, jupes en trompe-l’œil qui se portent comme des robes, rayures, paillettes, double-vestons… Cette saison semble être pensée comme un pied de nez à leurs détracteurs tant elle mêle leur vision récréative de la mode à des pièces plus commerciales.

    Elle est peut-être là, finalement, “la trace” qu’entendent laisser les fondateurs de la marque : dans un rapport au vêtement qui revient à l’intime. Loin du “minimalisme sobre qui définit une grande partie de la mode actuelle”, lit-on d’ailleurs dans le communiqué. Parce qu’après tout, c’est aussi à celles et à ceux qui endossent les vêtements, loin des total-looks, que revient la possibilité de transformer ce qu’ils portent.

    Tous les looks du défilé Zomer printemps-été 2026