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Anya Taylor-Joy
Anya-Josephine Marie Taylor-Joy, née le 16 avril 1996 à Miami, détient les nationalités américaine et britannique. Élevée en Argentine puis en Angleterre, elle s’impose comme une actrice marquante du XXIᵉ siècle.
Les débuts de Anya Taylor-Joy
Anya Taylor-Joy naît à Miami, fruit d’un hasard lié aux déplacements de ses parents. Son père, Dennis Taylor, possède des origines écossaises et argentines. Il a exercé comme banquier international et s’est illustré dans les compétitions de motomarines. Sa mère, Jennifer Marina Joy, est psychologue et revendique un héritage espagnol et anglais, ayant grandi en Zambie. Cette mosaïque d’origines forge un univers familial déjà ouvert sur le monde.
Elle grandit à Buenos Aires jusqu’à ses six ans. L’espagnol devient alors sa langue première, et l’Amérique latine imprime son imaginaire. Quand la famille déménage à Londres, le déracinement est rude. Elle refuse d’apprendre l’anglais pendant plusieurs mois, convaincue qu’elle retournerait vivre en Argentine. Ce bilinguisme réticent deviendra pourtant une richesse essentielle pour sa carrière.
Éducation et premiers pas artistiques
À Londres, elle fréquente Hill House International Junior School puis Queen’s Gate School. Elle s’initie au ballet dès son enfance et pratique la danse de manière intensive. Cependant, à quinze ans, elle choisit d’abandonner cette discipline afin de se consacrer au théâtre. La scène devient alors son refuge. Elle découvre le pouvoir de la performance, qui lui permet de canaliser sa sensibilité et son besoin d’expression.
Rencontre avec le mannequinat et entrée dans le cinéma
À dix-sept ans, alors qu’elle promène son chien devant Harrods, une représentante de Storm Model Management la remarque. Elle signe un contrat de mannequinat, mais ne perd jamais de vue son véritable objectif : le cinéma. C’est grâce à l’acteur Allen Leech, rencontré sur un tournage promotionnel, qu’elle obtient ses premiers contacts d’agent. Dès lors, son entrée dans le septième art s’accélère.
Ses premiers rôles apparaissent à la télévision, notamment dans les séries Endeavour et Atlantis. Elle gagne en confiance et attire déjà l’attention par son regard singulier et sa présence mystérieuse.
Révélation avec The Witch
En 2015, le réalisateur Robert Eggers lui offre le rôle de Thomasin dans The Witch. Ce film d’horreur indépendant, situé en Nouvelle-Angleterre au XVIIᵉ siècle, la propulse au rang de révélation. Son interprétation d’une jeune fille confrontée à la peur, à la foi et à la sorcellerie fascine critiques et spectateurs. Le film devient un jalon majeur du cinéma d’horreur contemporain et marque la naissance d’une nouvelle star.
Vers la reconnaissance internationale
Après ce succès, Anya Taylor-Joy enchaîne avec Split (2016) de M. Night Shyamalan, où elle incarne une adolescente séquestrée par un homme atteint de troubles dissociatifs. La tension dramatique du rôle confirme sa puissance expressive. Elle reprend ce personnage dans Glass (2019), suite du film, consolidant son image auprès du grand public.
Dans Thoroughbreds (2017), elle explore l’ambiguïté morale de la jeunesse privilégiée. Chaque rôle devient une variation sur des thèmes complexes : fragilité, force, désir de liberté.
L’année charnière de 2020
L’année 2020 marque un tournant. Elle incarne Emma Woodhouse dans Emma. d’Autumn de Wilde, adaptation lumineuse du roman de Jane Austen. Sa prestation charme par son élégance et sa finesse comique. Cependant, c’est surtout la série Netflix The Queen’s Gambit (Le Jeu de la dame) qui bouleverse sa carrière. Elle y incarne Beth Harmon, orpheline prodige des échecs, aux prises avec ses dépendances et son génie.
La série devient un phénomène mondial, relançant l’intérêt pour les échecs et consacrant Anya comme icône culturelle. Elle reçoit le Golden Globe, le Critics’ Choice Award et le Screen Actors Guild Award.
Diversification et projets récents
Après ce succès, elle choisit des projets ambitieux. En 2022, elle retrouve Robert Eggers dans The Northman, fresque viking où elle incarne Olga, personnage à la fois mystique et stratégique. Elle joue aussi dans The Menu, satire sociale sur l’industrie gastronomique, où son duo avec Ralph Fiennes séduit la critique.
En 2023, elle prête sa voix à la princesse Peach dans The Super Mario Bros. Movie, confirmant son ouverture au cinéma d’animation grand public. En 2024, elle rejoint la saga Dune dans le rôle d’Alia Atreides, choix qui attise l’attente des fans.
Une figure médiatique et stylistique

Au-delà du cinéma, Anya Taylor-Joy incarne une muse contemporaine. Elle devient ambassadrice mondiale de Dior Beauté, collaborant avec des créateurs comme Maria Grazia Chiuri. Les médias célèbrent son style, audacieux et raffiné, mélange de silhouettes modernes et de références vintage.
En 2021, Time Magazine la classe parmi les cent personnalités les plus influentes du monde. Son influence dépasse largement l’écran : elle inspire les tendances mode, la représentation de la jeunesse cosmopolite et l’évolution du rôle féminin dans la culture populaire.
Vie privée et équilibre
Discrète sur sa vie intime, elle officialise sa relation avec le musicien Malcolm McRae. Le couple se marie en 2022 et organise une cérémonie romantique à Venise en 2023. Leur union symbolise un ancrage stable dans une carrière internationale souvent intense.
Anya évoque régulièrement son attachement à ses racines multiculturelles, notamment son amour pour l’Argentine et la langue espagnole. Elle défend aussi des causes liées à la diversité et à la représentation dans le cinéma mondial.
Héritage en construction
À moins de trente ans, Anya Taylor-Joy a déjà marqué durablement le cinéma. Elle navigue entre l’horreur, le drame psychologique, la comédie romantique et la fresque épique. Chaque rôle élargit son registre sans jamais trahir sa singularité. Elle incarne une génération d’actrices capables de mêler intensité dramatique et aura médiatique.
Sa trajectoire illustre aussi l’importance des récits féminins complexes. Ses personnages refusent la passivité et incarnent la lutte, l’intelligence, la fragilité et la liberté. Elle redéfinit l’idée même de l’héroïne contemporaine.