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Les grandes expositions de la rentrée
Le salon Art-o-rama de retour à Marseille, l’exposition Georges de la Tour au musée Jacquemart-André, l’événement Gothiques au Louvre-Lens… Découvrez les rendez-vous artistiques de la rentrée, à ne pas manquer.
Par Matthieu Jacquet,


Le Mudam dévoile une grande rétrospective d’Eleanor Antin
Enfant, Eleanor Antin se rêvait actrice. Un goût précoce pour les jeux de rôles qui irriguera sa pratique artistique, débutée à la fin des années 1960… Incarnant une série d’alter ego traversant les genres, les classes sociales, les lieux géographiques et les périodes historiques, l’artiste américaine se met en scène au sein de peintures, de photographies, de performances, d’installations mais aussi, et surtout, de vidéo et de films. Autant de médiums et d’œuvres réunies au sein du MUDAM, au Luxembourg, dans lesquels se dessine un message engagé et profondément lié aux préoccupations politiques de la fin du 20e siècle. Sujet de toutes ses expérimentations, son image, transformée au fil de cinquante ans de carrière, se déploie ainsi entre les murs du musée…
“Eleanor Antin”, exposition jusqu’au 8 février 2026 au Mudam Luxembourg – Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, 3 Park Drai Eechelen, 1499 Clausen Luxembourg.

Sara Ouhaddou inaugure sa première exposition monographique à l’ICI
Immersive, la nouvelle exposition de l’ICI nous plonge dans les méandres de l’esprit de Sara Ouhaddou. Dans les salles, des voix rebondissent de murs en murs. Elles parlent arabe : une langue que l’artiste française d’origine marocaine ne pratique pas, mais que la société projette sur elle. Au fil de ses œuvres, qui mêlent broderies, céramique, verre, dessins, bijoux et photographies, cette dernière tente ainsi de constituer son propre vocabulaire. Celui-ci se fonde sur un alphabet imaginaire, élaboré depuis 2015 au fil de collaborations avec des artisans marocains, français, japonais, italiens… Elle dévoile les dessous du processus de création de ces gardiens d’un savoir-faire traditionnel, qui se transforment ainsi en symboles d’une création commune, d’un cosmos culturel, voué à être transmis, réinventé ou, peut-être, oublié. Voués à devenir le langage de Sara Ouhaddou.
“Sara Ouhaddou. Cosmogrammes”, exposition jusqu’au 15 février 2026 à l’Institut des Cultures d’Islam – ICI, 56 Rue Stephenson, Paris 18e.

Le salon Art-o-rama présente sa 19e édition
Chaque fin d’été, le salon Art-o-rama revient à Marseille le temps d’un week-end pour offrir un coup de projecteur sur la scène artistique émergente internationale. Dans cette 19e édition, on retrouvera une vingtaine d’éditeurs et 37 galeries. Si les Françaises sont, comme de coutume, très représentées – sans titre, Spiaggia Libera, DS galerie, sissi club – la sélection de cette année nous emmènera également du côté Prague avec Polansky, de Chicago avec MICKEY, ou encore de Shanghaï avec la galerie Vacancy.
Art-o-rama, du 29 au 31 août 2025, Friche la Belle de Mai (La Tour 3ème étage, La Cartonnerie, le Petit Plateau), Marseille.

L’art néo-concret de Lygia Pape à la Bourse de commerce
En préambule de sa grande exposition sur l’art minimal, qui investira l’ensemble du bâtiment en octobre, la Bourse de commerce va consacrer une partie de ses espaces à l’une des principales représentantes de l’art néo-concret brésilien : Lygia Pape (1927-2004). On y retrouvera une sélection de ses gravures et de ses films, mais aussi une impressionnante installation à base de fils de cuivre, tandis qu’une performance historique sera réactivée pour l’occasion dans les rues de Paris.
“Lygia Pape. Tisser l’espace”, du 10 septembre 2025 au 26 janvier 2026 à la Bourse de commerce, Paris 1er.

Georges de la Tour, un maître de la lumière au musée Jacquemart-André
Peu de peintres ont su capturer sur la toile la lumière de la bougie avec autant de poésie et de précision. Peintre majeur du 17e siècle, bien que redécouvert seulement au début du 20e, Georges de la Tour (1593-1652) conserve une aura de mystère que tente de percer cette exposition personnelle au musée Jacquemart-André. Une trentaine d’œuvres permettront de parcourir la diversité de son travail – scènes d’intérieur et de genre, portraits de marginaux et de saints, le plus souvent éclairés par la chaude et douce lueur de la flamme – autant que son inscription dans le caravagisme européen.
“Georges de la Tour. Entre ombre et lumière”, du 11 septembre au 25 janvier 2025 au musée Jacquemart-André, Paris 8e.
![Marek Holzman, Alina Szapocznikow avec son œuvre Tors [Torse], Malakoff (près de
Paris), atelier de l'artiste, 1966
Tirage photographique noir et blanc
Alina Szapocznikow Archive, © ADAGP, Paris, 2025. Courtesy The Estate of Alina Szapocznikow | Piotr
Stanislawski | Galerie Loevenbruck, Paris | Hauser & Wirth.](https://numero.com/wp-content/uploads/2025/08/3_Loevenbruck_Szapocznikow_Archives-741x1024.jpg)
Tirage photographique noir et blanc. Alina Szapocznikow Archive, © ADAGP, Paris, 2025. Courtesy The Estate of Alina Szapocznikow | Piotr Stanislawski | Galerie Loevenbruck, Paris | Hauser & Wirth.
Les objets-corps d’Alina Szapocznikow à Grenoble
Lampes-bouches, ventres en forme de coussins sculptés dans le marbre, ou encore seins dans des assiettes… pour réaliser ses sculptures post-surréalistes teintées d’humour, Alina Szapocznikow (1926-1973) n’a cessé de fragmenter son propre corps et de l’hybrider avec des objets du quotidien, jusqu’à y matérialiser ses propres maladies. À l’automne, l’artiste polonaise sera à l’affiche d’une grande rétrospective au musée de Grenoble.
“Alina Szapocznikow. Langage du corps”, du 20 septembre 2025 au 4 janvier 2026 au musée de Grenoble.

La sculpture hybride de June Crespo au Crédac
Entre organes et rebuts, les sculptures de June Crespo forment dans l’espace des présences étrangement familières qui assument leur propre imperfection. Inspirée par la tradition de sa région, l’artiste basque les assemble partir de matériaux industriels dont elle laisse apparaître les traces d’usure, de manipulation, d’incomplétude, tout en jouant avec leurs lignes de force et de tensions. Au Crédac, elle présente sa première exposition institutionnelle en France.
“June Crespo. ROSE TRRACTION”, du 21 septembre au 14 décembre 2025 au Crédac, Ivry-sur-Seine.

Gothiques au Louvre-Lens : un mouvement qui traverse les époques
Qu’est-ce qui réunit la créatrice de mode Iris van Herpen, le sculpteur Wim Delvoye et la jeune peintre Alison Flora ? Tous partagent une fascination pour le gothique, dont leurs créations, bientôt présentées au Louvre-Lens, se font l’écho. Dans sa grande exposition “Gothiques”, le musée retrace l’histoire du mouvement artistique et architectural, de sa naissance au 12e siècle jusqu’à ses résonances dans la littérature, la musique et le cinéma durant les siècles suivants, en passant par la création d’une véritable contre-culture, montrant combien ses formes ont nourri nos imaginaires au fil du temps.
Du 24 septembre 2025 au 26 janvier 2026 au Louvre-Lens, Lens.

Le prix Marcel-Duchamp dévoile ses nouveaux finalistes
Consécration pour les artistes contemporains en France depuis sa création en 2000, le prix Marcel-Duchamp dévoile l’exposition des finalistes de sa 25e édition. Contrainte de quitter son espace habituel du Centre Pompidou en raison de sa fermeture temporaire, celle-ci s’installera pour la première fois au musée d’Art moderne de Paris, où l’on découvrira les œuvres inédites des quatre nommés : Xie Lei, Bianca Bondi, Eva Nielsen et Lionel Sabatté.
Du 26 septembre 2025 au 22 février 2026 au musée d’Art moderne de Paris, Paris 16e.