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Loewe : un début réussi pour Jack McCollough et Lazaro Hernandez
Vendredi 3 octobre 2025, cinquième jour de la Fashion Week printemps-été 2026 à Paris, Jack McCollough et Lazaro Hernandez présentaient leur première collection pour Loewe. Verdict ?
par Léa Zetlaoui.
Une nouvelle ère chez Loewe
Ce vendredi 3 octobre 2025, la Cité Internationale Universitaire de Paris accueillait une foule inhabituelle. Point d’étudiants venus des quatre coins du monde, mais la crème de l’industrie de la mode, venue assister au premier défilé Loewe par Jack McCollough et Lazaro Hernandez.
En mars dernier, les fondateurs de la marque Proenza Schouler succédaient à Jonathan Anderson (désormais chez Dior), à la direction artistique de la marque espagnole. Un défi de taille pour le duo de créateurs américains, car en douze ans leur prédécesseur avait propulsé Loewe au sommet. D’autant que cette saison marque les débuts de nombreux créateurs à la tête de grande maison.


L’héritage d’une maison
Ainsi, en ce cinquième journée de Fashion Week printemps-été 2026, bien que la fatigue commence à se faire sentir, l’excitation règne dans la salle. L’enthousiasme sera largement récompensé. Car avec cette collection initiatique, Jack McCollough et Lazaro Hernandez ont parfaitement rempli la mission qui les attendait. À savoir, préserver l’héritage de la maison espagnole fondée en 1846, prolonger la vision de Jonathan Anderson, et imposer leurs propres codes.
Le second point révèle une rare exception : là où les nouveaux directeurs artistiques cherchent d’ordinaire à créer une rupture avec le style de leurs prédécesseurs, ils choisissent ici de le faire évoluer. “Intégrer LOEWE c’est se confronter aux codes façonnés par plus de 180 ans d’histoire, définis avant tout par un attachement sans faille à l’artisanat et à l’identité espagnole. Notre mission est de poursuivre dans le même esprit, tout en livrant notre propre interprétation,” expliquent-ils dans les notes de la collection.

On suppose qu’au fur et à mesure des saisons, Jack McCollough et Lazaro Hernandez vont progressivement s’éloigner de l’esthétique Jonathan Anderson. En attendant, cette stratégie de la continuité va certainement ravir la clientèle actuelle. De notre point vu, elle témoigne surtout d’une humilité rafraîchissante, observée quelques jours plus tôt chez Louise Trotter pour Bottega Veneta.

La vision de Jack McCollough et Lazaro Hernandez
Premier indice sur les intentions de Jack McCollough et Lazaro Hernandez pour Loewe, l’œuvre
Yellow Panel with Red Curve (1989), de Ellsworth Kelly, accrochée dans la salle du défilé. “Elle recèle une vivacité et une sensibilité tactiles qui semblent fondamentales pour la maison ; une intensité chromatique et une sensualité inhérentes à ses racines espagnoles. Et, au final, un optimisme et un esprit auxquels nous nous identifions profondément.”
Ainsi, cette peinture technique aux couleurs du drapeau ibérique signé de l’artiste américain, objet d’une rétrospective à la Fondation LVMH en 2024, tisse un premier lien entre les nouveaux directeurs artistiques et la maison espagnole.
En effet, le premier look rend hommage à cette œuvre et donne le ton de la collection. Minimaliste, sportswear et dynamique.


Cuir, couleur et humour
Naturellement, le cuir, signature de Loewe, s’impose, travaillé dans toutes ses variations : mat, lisse, souple ou rigide. Il est à la fois structure et matière , tandis qu’il dialogue avec des tissus plus fluides et des textiles déstructurés qui accompagnent le mouvement. À l’instar des robes en cuir moulé – réminiscence de l’automne-hiver 2022-2023 – McCollough et Hernandez affichent clairement une continuité, en évitant la copie. Ce qui est déjà en soi, un exercice difficile.
Et puis il y a les couleurs, vibrantes et éclatantes, qui transforment la salle en une peinture vivante. Le vert menthe, l’orange corail, le rose “shocking”, et ces imprimés floraux réinterprétés qui dansent au rythme des pas des mannequins. Comme sur ces robes « ibérisantes », interprétation très Loewe de la robe de flamenco, qui révèlent de nouvelles teintes sous leurs volants.




Enfin, l’humour fait partie des codes instaurés par Jonathan Anderson, qui relèvent désormais de l’héritage Loewe. Cette touche ludique se veut timide et subtile – on imagine qu’ils prennent la température. On remarque sur le podium des sacs et minaudières en formes de moules et coquillages, des escarpins Origami et des chaussures transparentes portées avec des socquettes de couleurs (parviendront-ils à rendre la chaussette basse cool ?).
Ainsi ce défilé Loewe, Jack McCollough et Lazaro Hernandez ouvrent un nouveau chapitre qui s’annonce sous les meilleurs auspices. En témoigne l’accueil du public à la fin du show.
Tous les looks du défilé Loewe printemps-été 2026





















































