29 sept 2025

Pourquoi la première collection de Louise Trotter pour Bottega Veneta est-elle une réussite ?

Parmi la foule de nouveaux directeurs artistiques qui présentent leur première collection au cours de cette Fashion Week printemps-été 2026, Lousie Trotter faisait ses débuts chez Bottega Veneta à Milan ce samedi 27 septembre.

  • Par Camille Bois-Martin.

  • Louise Trotter dévoile son premier défilé Bottega Veneta

    Si son nom reste peu connu du grand public, Louise Trotter n’en est pas à ses premiers débuts. Et son talent et sa vision sont largement appréciés par le monde de la mode. De Lacoste à Carven en passant par Joseph, la créatrice britannique a, au cours des dernières décennies, ravivé de grandes marques grâce à son habile maîtrise de leur héritage et de leurs codes.

    Des créations subtiles et modernes, entre passé et présent, qui l’ont hissée jusqu’à la position de directrice artistique de Bottega Veneta, prenant la suite de Matthieu Blazy, désormais chez Chanel. Elle incarne également la seule femme nommée à un tel poste, alors que de nombreux homologues masculins ont pris la tête de grandes marques ces derniers mois.

    1. La maîtrise des codes de la maison

    Ainsi le défilé Bottega Veneta printemps-été 2026 était-il très attendu. Présenté à la Fashion Week de Milan, il signait les débuts de Louise Trotter dans cette ville, mais aussi la première collection de la marque imaginée par une femme depuis Laura Braggion, qui la dirigea de 1980 à 2001. Une notion à laquelle la Britannique n’est pas étrangère et au sein de laquelle elle puise en effet une partie de son inspiration.

    Car, pour concevoir ses pièces, elle s’est plongée – comme il est d’usage – dans l’histoire de Bottega Veneta. L’artisanat du cuir et le style sartorial très masculin de la maison n’ont pas échappé au regard acéré de la créatrice, qui, comme elle l’écrit dans sa note d’intention, “débute [sa] première collection en puisant dans les débuts de Bottega Veneta”, citant les noms de ses fondateurs, comme Renzo Zengiaro.

    2. Louise Trotter revisite l’Intrecciato

    Plus concrètement, sa maîtrise de l’histoire de la maison de mode italienne se traduit notamment au travers de son utilisation de l’Intrecciato, une technique de tressage du cuir signature de Bottega Veneta, qui célèbre cette année son cinquantième anniversaire. Celui-ci se retrouve notamment au fil de silhouettes structurées, composées de sublimes manteaux en cuir tressé, dont les larges épaules sont contrastées par des tailles parfaitement cintrées.

    On note également une large cape caressant le sol au fil de la marche de la mannequin, dont le cuir Intrecciato est élaboré avec de si fines bandes qu’il en est presque invisible à l’œil nu. Fonctionnels et puissants, les looks imaginés par Louise Trotter poursuivent ainsi l’artisanat et l’héritage de la maison, que la créatrice réinvente néanmoins au gré de pièces et matières modernes.

    En témoignent les fascinantes pièces semblables à de la fourrure, mais en réalité fabriquées à partir de fibre de verre recyclée. Réfléchissant la lumière projetée sur le podium, des pulls et des jupes rouges, bleus et oranges tranchent avec le reste de la collection – et injectent un peu de l’esthétique contemporaine et pointue de la créatrice de mode.

    3. Les sacs Bottega Veneta

    Incontournables pour chaque grande marque de luxe, les sacs sont généralement les produits les plus portés et achetés. Ils incarnent non seulement l’esthétique de la maison, mais aussi sa réussite. Un fait qui n’a évidemment pas échappé à Louise Trotter, qui actualise en effet les modèles les plus célèbres de Bottega Veneta pour la saison printemps-été 2026.

    Le sac Lauren se réinvente notamment dans de nouvelles proportions maximalistes – et surtout très pratiques au quotidien, témoignant de l’importance d’une vision féminine dans la conception d’un vestiaire pour femme. Idem pour le sac Knot, qui se débarrasse de sa structure rigide de minaudière pour se faire souple et malléable. Bref, grâce à l’artisanat des ateliers de la maison et à l’imagination de la créatrice britannique, les accessoires et les vêtements embrassent une esthétique moderne, terriblement féminine, mais aussi très fonctionnelle.