Marque

3.PARADIS

Fondé à Paris en 2013 par Emeric Tchatchoua, 3.PARADIS explore la mode comme un langage poétique. Entre surréalisme, résilience et espoir, le label trace une voie singulière et universelle.

Publié le 26 juin 2025. Modifié le 7 août 2025.

Le vêtement comme langage de l’âme

Chez 3.PARADIS, chaque couture raconte un élan, chaque plume une réconciliation. Le vêtement n’y est jamais décoratif : il devient support d’un dialogue intérieur. Fondée à Montréal par Emeric Tchatchoua, la marque s’inscrit dans un espace suspendu, entre vulnérabilité assumée et désir d’élévation. Rien de tapageur, pourtant : l’âme parle bas, dans des coupes fluides, des blancs laiteux, des broderies légères comme le doute.

Issu d’un double héritage camerounais et canadien, Tchatchoua façonne des collections comme on ouvre un carnet intime. Ses références puisent autant dans les récits d’exil que dans les trajectoires de réparation. Chez 3.PARADIS, les vêtements ont la douceur des souvenirs enfouis et l’élan des promesses secrètes. Ils accompagnent une mue, évoquant l’adolescence, les silences, les départs. Plutôt que d’asséner, ils suggèrent ; plutôt que de revendiquer, ils invitent.

Les silhouettes semblent traverser les podiums sans bruit, portées par des symboles récurrents : la colombe, la plume, la transparence. Autant de signes d’une quête apaisée. Les couleurs — ivoire, céladon, sable — évoquent les états de passage. À rebours des esthétiques criardes, 3.PARADIS se tient dans un entre-deux, celui des êtres en construction, des forces lentes, des utopies sans dogme.

Si la marque touche, c’est sans doute parce qu’elle n’impose rien. Elle accompagne. Ses pièces s’adressent à ceux qui cherchent encore, qui veulent habiter leur corps avec tendresse. Il ne s’agit pas de séduire, mais d’habiter pleinement le silence — avec style.

3.PARADIS : Un manifeste de douceur et de liberté

Emeric Tchatchoua revendique une approche émotionnelle du design. À rebours des tendances, il choisit l’élévation. Ses collections se déploient comme des récits introspectifs, où l’intime croise l’universel. En filigrane : l’identité, la migration, le deuil, la renaissance — et toujours cette conviction : chacun peut écrire sa propre légende, à partir de ses failles. Plutôt que de chercher à plaire, il cherche à toucher. Chez lui, la mode n’a rien d’une posture. Elle devient mémoire, cicatrice, libération. Chaque collection de 3.PARADIS se pense comme une page d’un journal de bord, adressée à ceux qui avancent malgré les ombres. Les vêtements ne racontent pas des succès, mais des résiliences. Et c’est justement cette pudeur qui émeut.


Depuis quelques saisons, Tchatchoua insuffle une dimension spirituelle à son travail, sans jamais tomber dans l’ésotérisme. Des textes brodés, des plumes cousues à la main, des blancs symboliques tissent un langage visuel immédiat. Le corps y devient un vecteur de réparation. Chaque pièce agit comme un talisman silencieux.
À travers ses créations, Emeric Tchatchoua rappelle que la beauté ne réside pas dans la perfection, mais dans l’humanité profonde de ce qui vacille. Une mode douce, pensée comme une prière intime, pour ceux qui se tiennent debout, même brisés.

3.PARADIS : Reconnaissance et envol international

Portée par son esthétique distincte, la maison 3.PARADIS obtient rapidement une reconnaissance mondiale. Elle remporte le Prix Spécial de l’ANDAM, un Canadian Arts and Fashion Award, et se retrouve finaliste du LVMH Prize. Autant de marques de reconnaissance pour un travail sincère, où le style ne sacrifie jamais l’âme.

Cependant, au-delà des trophées et distinctions, Emeric Tchatchoua poursuit un autre objectif : inscrire une émotion durable dans les esprits. Il refuse le spectaculaire facile. À sa place, il préfère le surgissement poétique. Chaque pièce porte en elle la trace d’un souvenir ou d’une prière muette. Ainsi, ses collections dialoguent autant avec les blessures intimes qu’avec l’espoir collectif.

Par ailleurs, la marque trouve un écho particulier dans une jeunesse en quête de sens. Ses vêtements, souvent portés par des artistes ou des figures influentes, résonnent avec une génération qui valorise l’authenticité plutôt que le bruit. On ne porte pas du 3.PARADIS pour paraître, mais pour exprimer une part de soi. Dans cet équilibre rare entre vulnérabilité et puissance, Tchatchoua impose une vision singulière de la mode contemporaine. Une vision qui ne cherche ni à choquer ni à convaincre, mais simplement à élever.

Une spiritualité contemporaine

En 2025, 3.PARADIS incarne une forme rare de modernité : douce, habitée, profonde. Dans chaque défilé, la marque explore le lien entre visible et invisible, matérialité et transcendance. On y lit l’envie de croire, de s’élever, d’habiter sa différence comme une lumière.

À rebours de l’instantanéité qui domine la mode, Emeric Tchatchoua impose un tempo intérieur. Plutôt que de courir après les tendances, il cultive la lenteur, la justesse, la profondeur. Chaque silhouette s’élabore comme un poème silencieux, entre recueillement et révolte douce. Loin des effets faciles, il privilégie les détails qui laissent une empreinte — une couture presque invisible, un pli chargé de mémoire, une broderie dissimulée. Ainsi, son esthétique épouse une forme de spiritualité profane, où le vêtement devient support de contemplation. Ni démonstratif ni tapageur, il suggère plus qu’il n’impose. Un col désaxé ou un motif à peine perceptible peuvent suffire à troubler, à éveiller quelque chose d’enfoui. Car ici, l’essentiel ne se montre pas : il se devine.

De fait, ses créations s’adressent à ceux qui cherchent un langage au-delà des mots. Ceux pour qui s’habiller reste un geste de sens, un écho intime. Dès lors, 3.PARADIS ne suit pas la mode : elle creuse un sillon parallèle, presque mystique. Cette modernité silencieuse touche, rassemble, apaise. Elle invite à regarder l’autre sans masque, à marcher vers soi sans peur. Dans un monde saturé de signes, 3.PARADIS devient un refuge — et une prière.