Rihanna au Super Bowl 2023 : 3 choses à retenir de sa performance qui divise
Après Beyoncé, Lady Gaga et Jennifer Lopez, la chanteuse barbadienne Rihanna se produisait lors de l’événement le plus regardé à la télévision aux États-Unis, le Super Bowl, ce 12 février 2023, en Arizona. Voici ce qu’il faut retenir de ce show très commenté qui n’a pas fait l’unanimité.
par Violaine Schütz.
1. Rihanna au Super Bowl : un show sobre sans guest (ou presque)
On avait rêvé d’un duo avec Beyoncé, SZA ou Drake, mais Rihanna a assuré seule (entourée de nombreux danseurs tout de même) le show de la mi-temps du Super Bowl. Durant 13 minutes, la superstar a enchaîné les tubes (Where Have You Been, Only Girl (in the World), Umbrella, Wild Thoughts, Diamonds), en favorisant le playback et en limitant ses mouvements. La raison ? La chanteuse est de nouveau enceinte (le guest était donc dans son ventre) et si elle lévitait dans les airs lors de cette soirée très attendue, elle ne pouvait pas twerker de manière endiablée. À ce titre, Justina Miles, l’interprète en langue des signes sulvoltée du show, a plus bougé que Rihanna. Alors, certes, après une longue absence, voir la star performer et tenir un micro (plutôt qu’une palette de maquillage) faisait chaud au cœur. Mais on reste un peu sur notre faim. Le Super Bowl n’est-il pas le lieu de tous les excès, comme nous l’avait prouvé la prestation pharaonique de Beyoncé ? Reste le message puissant que recèle le parti pris de la nonchalance et de la sobriété : Rihanna est le tapis rouge. Elle se suffit à elle-même et n’a pas besoin d’une autres étoiles à ses côtés pour briller ou faire le buzz. Elle montre aussi un exemple de femme noire à la tête d’un empire, drivant sur sa seule notoriété un stade rempli et tous les regards d’un public dense (plus de 100 millions de téléspectateurs). En termes de représentation, le spectacle est bien plus fort que ne l’est sa portée musicale.
2. Loewe, Alaïa, Margiela… Une tenue symbolique
Certains fans ont reproché à Rihanna de ne pas changer de tenues lors du Super Bowl. Mais son total look rouge, composé de plusieurs couches, dont un plastron moulé sur sa poitrine et une combinaison Loewe par Jonathan Anderson, une doudoune avec gants intégrés Alaïa et des sneakers MM6 Maison Margiela x Salomon a fait sensation. Tandis que ses accessoires – trois broches vintage en diamants, une bague Bayco ornée d’un rubis, une autre sur laquelle était écrit « mom », une montre incrustée de 323 diamants Jacob & Co. et des boucles d’oreilles Messika – démontraient la richesse de milliardaire de 34 ans. Bitch Better Have My Money dit la chanson… L’ensemble du look de Rihanna était aussi riche en symboles. Sa doudoune XXL (très Billie Eilish) était un hommage à celle portée par le regretté journaliste de mode André Leon Talley autant qu’à l’un de ses looks emblématiques du Met Gala (en 2021, qui avait fait l’objet de nombreux memes). Quant à son bustier, il lui donnait un air de Madone même s’il était de la couleur du diable. Riri, madone de la fertilité et de la maternité ? Ou de l’amour ? Jusqu’ici, Rihanna avait refusé de se produire au Super Bowl, par solidarité avec le joueur de football américain Colin Kaepernick (qui s’était agenouillé contre les violences faites aux Noirs). Et si elle a finalement accepté, c’est à cause de la naissance de son fils, à qui elle veut donner un bel exemple de puissance. Mais la chanteuse s’imposait aussi en déesse de l’amour en choisissant la couleur qui représente ce sentiment : le rouge passion. Riri n’a toujours pas sorti de nouvel album (son dernier, Anti, remontant à 2016) et ses fans la supplient d’annoncer une tournée. Mais la femme d’affaires préfère exhiber au monde entier son baby bump, signifiant ainsi qu’il y a plus important que la musique et le travail : sa vie de femme. Et un Super Bowl vaut des milliers de livres de développement personnel pour diffuser une telle leçon.
3. Un show du Super Bowl qui divise
Pour Donald Trump, le mini concert de Rihanna était « la pire mi-temps de l’histoire du Super Bowl. » Pour certains journalistes et fans, la performance de la Barbadienne – soutenue par Adele et Cara Delevingne – au Super Bowl était une master class flamboyante, remettant la musique (et ses tubes) au cœur de l’évènement sportif. Pour d’autres, la star n’a assuré que le service minimum, ce qui était très décevant après une attente de sept ans (depuis la sortie de son dernier album, Anti). La milliardaire a aussi été critiquée pour son placement de produit peu discret : elle a pris quelques secondes pour se remaquiller avec une poudre Fenty Beauty pendant le spectacle. La star a aussi profité du rendez-vous pour lancer une collection en édition limitée de vêtements Savage x Fenty inspirés par le Super Bowl. Celle qui n’a pas été rémunérée pour sa performance au sein du stade State Farm (Arizona) a donc réussi à en tirer un bénéfice commercial. Regardé par plus de 100 millions de spectateurs, le show permettait en tout cas de Rihanna de refaire l’actualité pour des raisons musicales. Les écoutes de ses morceaux ont augmenté de 640% sur Spotify après sa performance. La question qui demeure ? Rihanna va-t-elle ensuite se murer dans un silence de plusieurs mois, profitant de sa grossesse loin des projecteurs ? Ou en profiter pour enfin sortir un disque ? Si l’absence d’inédit dans la setlist de son show inquiète, la chanteuse rassure ses fans dans le nouveau British Vogue, en expliquant vouloir publier un nouveau disque cette année. Sinon, dit-elle, elle aurait l’air ridicule…
Rihanna’s full Superbowl Halftime Performance pic.twitter.com/2CrDybfJJn
— 🎥 (@megsmedia) February 13, 2023