Pour Vacheron Constantin, Ora-ïto réinvente la montre Patrimony
Le célèbre designer Ora-ïto a été invité par la maison horlogère Vacheron Constantin à réinterpréter l’un de ses modèles cultes, la montre Patrimony. Inspiré par le phénomène céleste des “perles de Baily”, le créateur signe cette nouvelle version à l’équilibre rare. Une pièce d’exception à (s’)offrir pour les fêtes de fin d’année, et à déposer sous le sapin.
par Nicolas Salomon.
Ora-ïto pose un nouveau regard sur l’emblématique montre Patrimony
“La première fois que j’ai visité la manufacture de Vacheron Constantin, j’ai été fasciné en découvrant ce lieu qui vous donne presque l’impression de pénétrer dans un laboratoire de la NASA. Toutes ces blouses, ces charlottes, cette propreté clinique, l’air purifié, le silence, l’ordre, la minutie, les machines de haute précision…” Voici les termes dans lesquels le célèbre designer français Ora-ïto narre cette rencontre qui lui a inspiré l’une des plus belles versions qui aient été conçues ces dernières années de la montre Patrimony.
L’exercice n’était pas simple. Montre épurée par excellence, d’un équilibre rare, la Patrimony se tient sur une ligne de crête. Si on en fait trop, on la prive de sa simplicité naturelle, si on n’en fait pas assez, elle perd son caractère. Pour résumer son approche, Ora-ïto avance d’ailleurs un principe qui paraît original, mais finalement assez logique : celui de “simplexité”.
Ce néologisme, qui convoque deux notions antagonistes, simplicité et complexité, condense ce qui fait les grands traits d’une montre réussie, simple en apparence, mais sophistiquée dans les détails. “Le cadran est inspiré d’une photo des ‘perles de Baily’, un phénomène astronomique qui se produit lors des éclipses solaires. À la surface de la Lune, la lumière s’engouffre dans les canyons qui couvrent son sol et se délite ensuite, provoquant une série de rayures concentriques. J’ai trouvé cela extrêmement beau. Et puis ce phénomène faisait également écho au travail de guillochage des artisans, ce travail minutieux de gravure des métaux”, explique-t-il.
La Patrimony d’Ora-ïto, entre lumière et design vintage
La photo évoquée par Ora-ïto, signée du Chinois Yu Jun, a remporté en 2016 le premier prix du concours annuel de photographies du Soleil, organisé par l’observatoire royal de Greenwich. Elle rappelle un peu un disque vinyle dans les sillons duquel vient jouer la lumière. Un effet que le designer a décidé d’appliquer à la montre Patrimony en créant sur son cadran des sillons guillochés.
Ainsi, en examinant l’objet sous un rayon lumineux, on peut observer le fameux jeu de lumière des perles de Baily. Caractérisée par son index aux facettes polies, sa minuterie hémisphérique, ses aiguilles à la pointe courbe épousant langoureusement la forme du cadran, la montre associe des notes vintage typiques des obsessions du designer.
“Pour le bracelet, j’ai pensé aux grands fauteuils des années 70. Je voulais que ces petits pads en cuir convoquent cette décennie bénie. Et ce brun bordeaux, allié à une boîte en or jaune, me faisait penser aux codes couleur en vogue sur certains bolides italiens créés par Giorgetto Giugiaro ou Giovanni Bertone. Une carrosserie dorée sur un intérieur cuir bordeaux, je trouve ça sublime”, souligne-t-il.
Ultime détail ? Le bordeaux de la typographie du dateur à 6 heures est assorti à la couleur du bracelet. Parfois, dans les détails les plus infimes de la parure se cache le merveilleux.