Freja Beha Erichsen photographiée par Karl Lagerfeld en couverture du Numéro 250
Parce qu’une belle série mode commence avec un casting d’exception, découvrez Freja Beha Erichsen par Karl Lagerfeld. Une photographie de mode iconique en cover du Numéro 250 qui célèbre les 25 ans du magazine.
Par Matthieu Jacquet.
Freja Beha Erichsen, muse de Karl Lagerfeld pour Numéro
On la surnomme la “reine du cool”. En vingt ans de carrière, Freja Beha Erichsen s’est affirmée comme l’une des mannequins les plus iconiques de notre époque, notamment par sa beauté naturelle et son allure élégamment décontractée, croisant les codes du féminin et du masculin. Grande, fine et brune, la Danoise se distingue en effet par un style androgyne très en phase avec sa génération, qui a rapidement séduit les plus grandes maisons, de Louis Vuitton à Gucci en passant par Prada, Saint Laurent et, bien sûr, Chanel.
Muse de Karl Lagerfeld, la mannequin a été photographiée à de nombreuses reprises par ce dernier, notamment pour la cover du Numéro 81 (mars 2009). Affublée d’une longue chevelure lisse et d’une frange – un clin d’œil à la fondatrice du magazine Babeth Djian –, la jeune femme se dédouble sur chaque image et endosse simultanément le rôle de photographe et de mannequin. Jouant sur cette “mise en abîme”, la série reste aujourd’hui l’une des plus mémorables de l’histoire du magazine, qui célèbre ce mois-ci son vingt-cinquième anniversaire.
Une entrée remarquée dans la mode
Née en 1987 dans la ville de Roskilde, dans l’ouest du Danemark, Freja Beha Erichsen est repérée à l’âge de 17 ans par un agent de mannequins dans les rues de Copenhague. Après avoir signé avec IMG Models, la jeune femme fait une entrée remarquée dans le monde de la mode lorsqu’elle ouvre le défilé Miu Miu automne-hiver 2005-2006.
Une consécration qui lui ouvre les portes des plus prestigieux podiums des Fashion Weeks de Paris et à Milan. Les créateurs Miuccia Prada et Marc Jacobs sont particulièrement séduits par la beauté singulière de la Danoise.
Le visage de Prada, Louis Vuitton, et bien sûr Chanel
Mais c’est sans nul doute sa collaboration avec Karl Lagerfeld qui propulse Freja Beha Erichsen au rang d’icône. L’immense créateur la découvre en 2007, et se voit immédiatement séduit par son allure qui incarne totalement l’idéal de la maison Chanel : le port altier, les cheveux bruns mi-longs et les traits fins, une taille de près de 1,80 mètres, mais aussi l’élégance aristocratique et la beauté naturelle défendue par la célèbre couturière de la rue Cambon. Comme Coco Chanel, Freja Beha Erichsen est adepte du less is more, connue pour sa coupe coiffé-décoiffé et son visage très peu maquillé.
Star de la campagne printemps-été 2007 de Chanel, la mannequin apparaîtra dans nombre d’autres campagnes de la maison française. Karl Lagerfeld en fait également la star de ses films Remember Now (2010) and The Tale of A Fairy (2011).
Pour le Numéro 121 de mars 2011, le célèbre couturier allemand la met en scène avec la mannequin Arizona Muse dans la série “Bal de la couture”, inspirée par les Années folles. Lors du défilé Fendi haute couture automne-hiver 2019-2020, majestueux hommage à Karl Lagerfeld suite à sa disparition, la maison italienne fait tout naturellement appel à la mannequin pour fermer le spectacle tenu sur le mont Palatin, à Rome.
Au-delà de Chanel et Fendi, Freja Beha Erichsen a été le visage de nombreuses campagnes Prada, Valentino, Saint Laurent et Bottega Veneta, et a également séduit également le monde de la beauté, notamment en 2013, lorsqu’elle devient égérie Maybelline.
Une mannequin rock au style reconnaissable entre mille
À l’instar de son aînée Kate Moss, la New-Yorkaise d’adoption se démarque également, par son style vestimentaire casual qui inspire nombre de jeunes femmes de sa génération. Celle qui se définit comme “garçon manqué” est régulièrement aperçue vêtue dans son look emblématique : débardeur blanc ample, jean skinny noir, Perfecto en cuir et bottines plates.
Un look qui traduit son goût pour le rock, notamment les groupes Led Zeppelin et Rolling Stones. Elle-même musicienne, la mannequin clame son admiration pour de nombreuses femmes puissantes et indépendantes, de PJ Harvey à Björk et Frida Kahlo, mais aussi les écrivaines Emily Dickinson et Virginia Woolf, qui témoignent de son intérêt particulier pour la littérature.