Avec son album surprise, Kendrick Lamar règne définitivement sur l’année 2024
Le natif de Compton (Californie) dévoile GNX, son sixième album studio, sorti par surprise à quelques mois seulement de son show tant attendu lors de la mi-temps du Superbowl, en février 2025. Produit par Sounwave et Jack Antonoff, on y retrouve notamment SZA ou Roddy Rich.
Par Alexis Thibault.
Des Grammy Awards au Superbowl, Kendrick Lamar règne toujours sur le hip-hop
Adossé au coffre d’une Buick Regal T-Type de 1987, Kendrick Lamar défie l’objectif du regard… Le rappeur de 37 ans vient de révéler, ce vendredi 22 novembre, son sixième album studio, sans même en avoir averti la presse ou ses fans de la première heure. À quoi bon ? Un disque surprise de 12 titres – pour 44 minutes –, intitulé GNX, du nom du bolide américain le plus rapide de l’année 87, qui parachève la légende du natif de Compton (Californie).
Kendrick Lamar avait déjà brillé cette année. D’abord en collaborant avec ses homologues Future et Metro Boomin (Like That) puis en révélant Not Like Us, disstrack phénoménal à l’encontre du rappeur Drake dont les ondes s’étaient aussitôt emparées, avides de sang. Fin de la huitième reprise. Le prix Pulitzer 2018 sort victorieux de son altercation avec l’interprète de Passionfruit (2017) dont il a méthodiquement sali l’image et écorné la discographie.
Dans la foulée, ce sont sept nominations (controversées) qui tombent pour Lamar aux Grammy Awards 2025. Parmi elles : meilleure chanson rap, meilleure prestation rap ou enregistrement de l’année. Mais comment un rappeur qui n’a sorti aucun album cette année peut-il décrocher autant de nominations ? Internet s’embrase : Kendrick Lamar est favorisé par l’Académie, d’autant qu’il se produira lors de la mi-temps du Superbowl au mois de février 2025…
La polémique s’éteint définitivement le vendredi 22 novembre. Comme le légendaire producteur Rick Rubin le répète sans cesse : “La meilleure musique est celle que l’on fait pour soi-même.” Kendrick Lamar l’a bien compris. GNX se fiche éperdument des conventions actuelles et de ce que le public attend. Un disque sans aucun tube. Une œuvre sans banger qui dévoile une énième fois le flow irréprochable et l’écriture hors pair d’un artiste hors du commun. Bienvenue à Compton.
Une floppée de stars créditées sur ce nouvel album
Depuis longtemps déjà Kendrick Lamar étrille le star-system et les propositions musicales trop commerciales de ses homologues. Paradoxe de taille, c’est un certain Jack Antonoff qui se retrouve aux manettes de ce disque inattendu. Le leader du groupe Bleachers, aux manettes des albums de Taylor Swift ou Lana Del Rey est crédité sur onze des douze titres de cette œuvre résolument West Coast qui s’autorise des incursions synth-pop (Dodger blue). On y retrouve également Mark Anthony Spears, plus connu sous le pseudonyme Sounwave, collaborateur de Beyoncé, Schoolboy Q ou Mac Miller et architecte de l’indétrônable Good Kid, M.A.A.D City de 2012.
Et tandis que Kendrick Lamar étrille Lil Wayne – supposé se produire initialement lors de la mi-temps du Superbowl –, il met surtout en lumière la chanteuse SZA (Luther et Gloria), le rappeur Roddy Ricch ou encore la musicienne Deyra Barrera, une mariachi repérée lors d’un match de baseball à Los Angeles. Cet album surprise a évidemment ravi la critique. On retiendra le sixième chapitre de la série Heart, ici, dixième titre du disque.
GNX de Kendrick Lamar, disponible