6 questions à l’athlète Rénelle Lamote, la star française du 800 m
Ce dimanche 4 août, l’athlète Rénelle Lamote enflammait le stade de France à l’occasion de la finale du 800 mètres femme. Portée par la liesse du public et par la magie qui transporte Paris à l’occasion des Jeux Olympiques 2024, la Française s’est hissée au rythme des meilleures sportives de sa discipline, terminant à la cinquième place. Rencontre à l’occasion de son passage à la Nike House.
Propos recueillis par Camille Bois-Martin.
Rencontre avec Rénelle Lamote, championne française du 800m
Numéro : Comment vous êtes-vous dirigée vers l’athlétisme et pourquoi avoir choisi de concourir dans le 800 m ?
Rénelle Lamote : Je me suis dirigée vers l’athlétisme car j’ai été repérée par mon professeur et, pour le 800 mètres, c’est plutôt lui qui m’a choisie. Je n’aura jamais choisi cette discipline de moi-même sinon ! J’avais le profil pour courir le 800m, et le caractère aussi. Le plus grand défi du 800 mètres, c’est de parvenir à s’affranchir de la pression et de la douleur, ou plutôt de la peur de la douleur. Il faut être fou, il faut être dingue pour courir et se faire autant de mal. (Rires)
Comment était-ce de courir dans un Stade de France à guichet complet dimanche dernier ? Quel souvenir en gardez-vous ?
J’ai eu l’impression d’être une rock star le temps de deux minutes. Courir au Stade de France était une expérience croyable. J’ai entendu le public crier comme si j’étais Beyoncé, vraiment. C’est un souvenir inoubliable et pour toujours gravé en moi.
À quoi pensiez-vous lorsque vous courriez ?
Quand je cours, je pense à l’instant présent, à ce que je fais. Je ne pense pas aux résultats, car c’est le meilleur moyen pour moi de perdre mes moyens. Donc je me concentre sur ce que j’ai à faire. Pendant la finale, j’ai entendu le public crier tellement fort que j’ai cru que j’allais gagner. Ça m’a portée et ça m’a permis de gratter un maximum de place, et surtout de ne rien lâcher pour terminer cinquième, le plus proche du podium possible.
Beaucoup d’athlètes font de plus en plus attention à leur style – Sha’Carri Richardson avec ses ongles, Noah Lyles avec ses bijoux… Est-ce également important pour vous ? Est-ce que cela peut changer votre performance ?
Pour moi, c’est important de se sentir belle avant de courir, donc je fais attention à mon apparence. J’aimerais avoir un style plus extravagant, mais le problème, c’est qu’il faut l’assumer. Et sur 800 mètres, il y a ce paramètre de la douleur. Par exemple, je ne peux pas mettre du rouge à lèvres et faire la grimace quand je cours, ce n’est pas cohérent. Donc, je peux pas non plus faire tout ce que je veux.
Une performance d’un ou d’une athlète qui vous a marquée pendant les Jeux Olympiques ?
Pendant les Jeux olympiques, malheureusement, je ne me suis concentrée que sur ma discipline, mais ce qui m’a marquée, c’est la championne olympique Keely Hodgkinson [ndlr : athlète britannique médaillée d’or aux Jeux Olympiques de Paris 2024], qui nous offre toujours des courses royales. C’est l’assurance d’avoir une belle course de courir avec elle, et je la remercie aussi pour ça. Personnellement, je suis contente qu’elle ait gagné parce qu’elle a remporté toutes ses courses cette saison et elle mérite amplement son titre.
Quel sera votre quotidien post-JO ? Comment envisagez-vous le reste de votre année 2024 ?
Le reste de l’année 2024, je ne l’envisage pas comme la semaine que je suis en train de passer parce que je dors très peu. Je vis à fond les Jeux qui sont à Paris car c’est historique. Je sors beaucoup avec les autres athlètes de l’équipe de France, je vais aussi voir les autres épreuves. J’en profite jusqu’à ce que la magie des Jeux, malheureusement, s’éteigne. Et après, je vais préparer la prochaine Olympiade, et j’espère qu’on me verra sur les podiums des prochains championnats.