Ludovic de Saint Sernin invite à la fête dans sa collection automne-hiver 2021-2022
Après en avoir dévoilé un premier aperçu dans une vidéo en janvier dernier, Ludovic de Saint Sernin présente enfin l’intégralité de sa collection automne-hiver 2021-2022. Un vestiaire fait pour sortir et se mettre sur son 31, qui approfondit notamment son travail du détail et introduit ses premières pièces de prêt-à-porter féminin.
Par Matthieu Jacquet.
Cette saison, à l’instar de nombreux créateurs, Ludovic de Saint Sernin formule par ses paroles et ses vêtements un vif désir : celui de pouvoir de nouveau sortir et faire la fête. Déjà fin janvier dernier, le jeune Français dévoilait une courte vidéo où une jeune femme et deux jeunes hommes se réunissaient dans son appartement pour danser sur un morceau réalisé en exclusivité par l’artiste Only Fire, éclairés par une lumière violette rappelant le spectre lointain des boîtes de nuit. Envisagé comme une entrée en matière dans la collection automne-hiver 2021-2022, ce mini-film annonçait déjà l’esprit d’un vestiaire inédit, tout en actant les débuts du label dans le prêt-à-porter féminin : on y découvrait une série inédite de débardeurs en maille côtelée couleurs pastel – dans laquelle ont été également coupés plusieurs modèles de slips à lacets assortis – mais également une mini-robe, des chokers et crop-tops rebrodés de cristaux Swarovski, que le créateur utilise chaque saison. Cette fois-ci toutefois, Ludovic de Saint Sernin pousse d’un cran plus loin ce travail artisanal. La plupart de ces pièces, dont les coupes courtes laissant apparaître le ventre ou le haut des cuisses rappellent l’amour du jeune homme pour la mode du début des années 2000, relèvent d’un véritable travail d’orfèvre : des damiers, Prince de Galles, carreaux vichy et losanges jacquard en noir et blanc, orange et bleu ciel ou blanc et jaune sont justement dessinés par les broderies mêmes. Les vêtements sont faits pour briller dans la nuit et pour être remarqué.
Pensé comme une déclinaison de sa précédente collection version automne-hiver, le nouveau vestiaire proposé par le créateur continue d’installer son empreinte dans le paysage de la mode. Depuis les premiers “Eyelet Briefs”, les slips à lacets qui ont assuré sa notoriété internationale, les œillets se sont en effet imposés peu à peu comme l’une de ses signatures. Si ceux-ci s’invitent à nouveau discrètement dans le coin des manches, le long des bords des vestes, sur les ceintures, ils arrivent désormais sur des brassières – récemment arborées par Dua Lipa et Lous and the Yakuza – et composent même un motif à part entière : sur le pan gauche d’un manteau ainsi qu’une chemise noirs, deux rangées de losanges sont dessinées par ces détails argentés. C’est justement avec les détails que Ludovic de Saint Sernin se plaît à jouer, ajoutant des surpiqûres contrastées orange ou jaunes sur le taffetas bleu marine d’un pantalon, ou bleu marine sur un taffetas blanc. Soucieux de proposer des pièces adaptables à différentes températures, entre intérieur et extérieur, Ludovic de Saint Sernin utilise ici plusieurs types de laines plus ou moins légères : certaines, très fines, sont idéales pour des pantalons et des vestes au tombé plutôt souple tandis que d’autres, bien plus épaisses, donnent lieu à des manteaux dont la doublure a été volontairement ôtée. Couplées avec des tonalités chaudes, oscillant entre le jaune, le blanc écru, le beige, le brun clair, le marron chocolat, mais aussi le bordeaux d’un ensemble veste et short en cuir, la collection du créateur semble élargir son vocabulaire tout en exprimant un véritable besoin de se mettre sur son 31 pour se réunir et partager ensemble une liberté retrouvée.