31 mar 2021

Hunter Schafer, Irina Shayk et Bella Hadid défilent à l’envers pour Mugler printemps-été 2021

À contre-courant du calendrier officiel de la Fashion Week parisienne, la maison Mugler présente une collection printemps-été 2021, seconde partie de la précédente, qui sera donc immédiatement commercialisée après sa présentation. Son directeur artistique Casey Cadwallader y prolonge son vocabulaire stylistique célébrant le corps et les matériaux élastiques en s’entourant d’un casting de renom, de l’actrice Hunter Schafer aux supermodels Bella Hadid et Irina Shayk. 

Alors qu’elle dévoile sa nouvelle collection ce mercredi 31 mars, la maison Mugler se démarque doublement. D’une part, en présentant hors du calendrier officiel fixé par la Fashion Week parisienne, trois semaines après la fin de cette dernière. D’autre part, en n’optant pas pour la saison automne-hiver 2021-2022, comme l’industrie de la mode le demande, mais pour la saison printemps-été 2021, avec un vestiaire qui s’annonce comme la seconde partie de la précédente collection dévoilée en septembre dernier. Une décision pour le moins radicale que son directeur artistique Casey Cadwallader assume totalement : “Nous sommes plutôt précurseurs dans ce que nous faisons, notamment en tentant d’adopter un rythme plus logique dans notre monde numérique. Mugler devrait être la maison à prendre ce risque et voir ce qu’il en ressort”, justifie-t-il. Car si l’ère du “see now, buy now” avait déjà conquis le monde du luxe et de la mode haut de gamme, elle semble ici prendre un nouveau tournant, contraignant la maison à des délais de production inédits afin que l’intégralité des pièces soit prête à être commercialisée immédiatement après leur présentation. “C’est une leçon de self-control”, ajoute le créateur américain, qui pour marquer cette décision choisit de présenter un défilé filmé… à l’envers.


Intégrant caméras frontales, équipe technique et effets de retour en arrière dans un couloir obscur évoquant un podium classique, la vidéo de 7 minutes joue sciemment avec le langage du monde virtuel s’étant de plus en plus intégré à notre quotidien. Une mise en scène décalée qui s’enrichit d’un casting remarquable : outre les supermodels Bella Hadid, muse de Casey Cadwallader qui ouvre – ou termine ? – le spectacle dans ses bras, Irina Shayk ou encore Alek Wek, on retrouve également l’artiste-performeuse Kembra Pfahler et la chanteuse et compositrice Eartheater, qui avaient déjà défilé pour la maison précédemment, mais également les actrices Dominique Jackson, remarquée dans la série Pose, et Hunter Schafer, star de la série Euphoria. Chacune à leur manière incarne l’image du nouveau Mugler, défendue par son directeur artistique depuis trois ans et demi : une maison où le point d’ancrage reste avant tout le corps, incarné par un vocabulaire stylistique fin et précis dont on retrouve ici les motifs phares. Les jeux sur la transparence et l’opacité d’abord, incarnés par les fameux blazers aux épaules marquées fragmentés par des empiècements d’organza baleinés rappelant les corsets ou de simples ajours, les combinaisons et bodys moulants dévoilant subtilement le buste ou les jambes par leurs formes sinueuses tantôt noires et opaques, tantôt chair et translucide, ou encore les robes où le corps, maintenu par des lanières élastiques, semble ne tenir qu’à un fil.

 

Si ces pièces emblématiques de la nouvelle ère de la maison dotent les silhouettes d’une allure inévitablement sexy, elles s’accompagnent d’une recherche technique poussée sur les matières souples et extensibles. “Ce que j’essaie de faire, c’est de rendre tout élastique”, ajoute Casey Cadwallader, qui n’hésite pas à utiliser aussi bien du jersey, à draper un tulle extensible sur des robes là encore très moulantes, ou encore un Lycra recyclé pour réaliser des vestes et pantalons en denim – parfois bicolores –, sur lesquels des surpiqûres tracent une fois encore diverses lignes courbes. Particulièrement appréciés par le créateur, le noir et les tonalités chair et sable sont encore une fois récurrents, mais la couleur s’invite aussi par quelques touches vives voire fluo sur des robes asymétriques, gants et chemises bimatières, décore les tulles transparents par des cristaux multicolores appliqués, jusqu’à envahir des silhouettes complètes à travers un imprimé psychédélique aux lignes ondoyantes. Rembobiné jusqu’à son début, le défilé se termine dans ses coulisses, au moment des dernières retouches sur les mannequins avant leur entrée en scène. Une nouvelle manière d’échapper aux codes habituels du bain de la mode, dans laquelle Casey Cadwallader semble définitivement décidé à nager à contre-courant.