Les confessions de Lenny Kravitz, icône du rock et du style
Numéro a rencontré la rockstar Lenny Kravitz à quelques mois de la sortie de son douzième album studio, Blue Electric Light. Si le chanteur aux quarante millions d’albums vendus a inauguré son étoile sur le Hollywood Walk of Fame au mois de mars et sera bientôt intronisé au Rock and Roll Hall of Fame, il a également été nommé ambassadeur mondial d’Yves Saint Laurent Beauté pour les parfums Y.
Interview par Alexis Thibault.
Blue Electric Light, le douzième album studio de Lenny Kravitz
Le concert aura duré près de trois heures… Et le public semble encore plus épuisé que le personnage principal de l’histoire : Lenny Kravitz, rockstar, soixante ans dans quelques mois… Au sein d’un Accor Arena complet et surchauffé, le musicien américain achève sa prestation tonitruante par Let Love Rule, un titre extrait de son premier album éponyme sorti en septembre 1989. Mais avec lui, ce n’est jamais assez. Donc il abandonne sa guitare sur un stand et quitte la scène pour traverser la fosse encore hébétée, tel un prophète d’un nouveau genre. Il rejoindra même les gradins les plus éloignés. Ce soir, il n’y aura pas de jaloux.
Depuis le 13 mars 2024, on découvre enfin l’inscription “Lenny Kravitz” sur le Hollywood Boulevard. Le chanteur a inauguré son étoile sur le Hollywood Walk of Fame, illustre trottoir de Los Angeles sur lequel figurent des insignes au nom de divers artistes de l’industrie du spectacle. Et il sera bientôt intronisé au Rock and Roll Hall of Fame. Acteur, musicien, producteur et véritable icône de mode, Lenny Kravitz reste ce type à l’allure parfaite que tout le monde adule. Alors qu’il s’apprête à sortir Blue Electric Light, son douzième album studio, Numéro a justement rencontré l’ambassadeur mondial d’Yves Saint Laurent Beauté pour les parfums Y (notamment pour le tout nouveau Y L’Elixir).
L’interview de Lenny Kravitz, ambassadeur mondial d’Yves Saint Laurent Beauté pour les parfums Y
Numéro : “Ambassadeur mondial d’Yves Saint Laurent Beauté pour les parfums Y”. Il faut reconnaitre que le titre est assez chic… Pourquoi vous sentez-vous si proche de cette maison ?
Lenny Kravitz : Je m’intéresse aux créations de M. Yves Saint Laurent depuis que je suis adolescent. Ma propre mère [l’actrice Roxie Roker, ndlr] portait ses vêtements et ses parfums. Donc c’est une maison qui m’a toujours accompagné. Aujourd’hui encore, je trouve qu’elle complète assez bien mon image et ma personnalité.
La plupart de vos concerts durent près de trois heures et, en général, vous finissez par traverser la fosse ou rejoindre les gradins les plus éloignés de la scène. Seriez-vous capable de quitter une salle de concert sans être exténué ?
J’ai toujours eu beaucoup de mal avec l’idée qu’il existe une séparation entre la scène et le public. Il faut absolument que j’établisse une connexion avec toutes ces personnes qui donnent vie à ma musique. Et avec le temps, je crois que je cherche à développer encore davantage cette connexion. Pour ne rien vous cacher, je suis actuellement en train de préparer ma nouvelle tournée et c’est justement le sujet principal des discussions avec mon équipe: comment aller encore plus loin ? L’expérience live est clairement ce qui me procure le plus de plaisir.
Vous apparaissez complètement nu dans votre clip 2K421 sorti au mois d’octobre 2023. Cet exhibitionnisme est-il si improbable que cela ?
[Rires.] Ce n’était pas mon idée mais celle de la réalisatrice du clip : Tanu Muino. J’ai découvert son travail grâce au morceau Chicken Teriyaki (2022) de Rosalía pour lequel elle a signé une vidéo. J’ai immédiatement souhaité collaborer avec elle. Je lui ai donc envoyé l’un de mes nouveaux morceaux, TK421, et nous en avons longuement discuté. Elle envisageait de tourner un clip chez moi, à Paris, tout en filmant quelque chose “d’assez personnel et plutôt dans ma vibe”. Elle proposait de filmer ma morning routine mais je n’étais pas vraiment d’accord avec cette idée, je trouvais même cela… assez ennuyeux. En fait, elle voulait simplement que je sois naturel et que je ne me prenne pas au sérieux, comme lorsque vous délirez tout seul chez vous et que personne ne vous voit. Nous avons simplement poussé le bouchon un peu plus loin !
« Paris est ma ville de prédilection. C’est la plus belle ville du monde ! » Lenny Kravitz
Le clip a été tourné au sein de votre résidence parisienne. Est-ce dans cette ville que vous vous sentez le plus chez vous ?
En réalité je vis à trois endroits différents. Ma résidence principale se situe aux Bahamas. C’est là que ma mère est née, et c’est là que j’ai passé la majeure partie de mon enfance. On s’y sent très à l’aise…
C’est vrai ? Je n’aurais absolument pas imaginé…
[Rires.] J’y vis depuis très longtemps maintenant. Ma résidence parisienne est la seule qui se situe en milieu urbain… Paris est donc ma ville de prédilection. C’est la plus belle ville du monde !
Vous défendez cette année votre douzième album studio, Blue Electric Light. Comment êtes-vous parvenu à proposer quelque chose de différent des disques précédents ?
Au départ, je n’avais strictement aucune idée de ce que j’allais faire. C’est toujours la même chose : je laisse l’esprit créatif me guider. Même si je voulais me répéter, je ne pourrais pas, je n’ai pas la capacité de le faire. Je pense que chaque disque a son propre son. D’ailleurs, l’écriture est toujours différente. C’est moi qui compose les morceaux en jouant chacun des instruments mais, je le confesse, j’appelle parfois mon guitariste ou mon saxophoniste à la rescousse car je ne joue pas de saxophone…
« Les fringues m’attiraient déjà lorsque j’avais sept ans. » Lenny Kravitz
Votre style si particulier et votre jeunesse inaltérable sont-ils la conséquence d’une angoisse de jeunesse ? Craignez-vous de ne pas être parfait en toutes circonstances ?
Oh je suis loin d’être parfait malheureusement. Mais je reconnais que j’ai toujours été très axé sur la santé et le bien être. J’adore faire du sport, cela me fait me sentir mieux dans mon corps. Je m’entraîne six jours par semaine ! C’est mon secret pour rester jeune et agile. J’essaie aussi de manger de la façon la plus saine possible. Tout ce que je mets dans mon corps est 100 % naturel même si, je ne vous cache pas que je m’autorise quelques écarts avec un verre par-ci, par-là. Et pour répondre à votre question, il y a bien un secret d’adolescent derrière. Je suis tombé amoureux d’une fille au lycée qui était végétarienne et ne mangeait que des aliments bio. Lorsque nous sommes enfin sortis ensemble, j’ai voulu faire comme elle…
Etiez-vous déjà un grand fan de mode à l’époque ?
Les fringues m’attiraient déjà lorsque j’avais sept ans, vous savez. Je ne craignais pas d’être différent, bien au contraire. Je m’inspirais de ma mère, des Jackson Five et de Miles Davis. Il était marié à Cicely Tyson [de 1981 à 1989] qui était ma marraine et l’une des meilleures amies de ma mère. Donc j’ai grandi avec Miles que je considérais presque comme mon propre parrain. Je le trouvais aussi intéressant qu’incroyablement looké.
Si vous pouviez vivre une semaine entière dans l’univers d’un film, quel long-métrage choisiriez-vous?
Probablement quelque chose comme Le Magicien d’Oz. Un truc vraiment fou et psychédélique [Rires.]
Blue Electric Light [BMG Entertainment] de Lenny Kravitz disponible le 24 mai 2024.