MENART FAIR : la première foire d’art du Maghreb et Moyen-Orient ouvre ses portes à Paris
Consacrée à la création artistique contemporaine du Maghreb, nord de l’Afrique et Moyen-Orient, la foire MENART FAIR inaugure du 27 au 30 mai sa toute première édition à Paris. Prenant place dans l’hôtel particulier de la maison de vente Cornette de Saint-Cyr, celle-ci accueillera 22 galeries parmi lesquelles la Galleria Continua, Nathalie Obadia et Esther Woerdehoff, et présentera des œuvres d’artistes tels qu’Etel Adnan, Mona Hatoum et Kader Attia.
Par Matthieu Jacquet.
En janvier dernier, la foire 1:54 organisait sa première édition à Paris, tenue exceptionnellement dans les locaux de la prestigieuse maison de vente Christie’s. Une étape importante pour cette manifestation née à Londres en 2013, puis développée à New York et Marrakech : pour la première fois, une foire dédiée exclusivement à l’art contemporain de l’ensemble du continent africain prenait place dans la capitale française. Et si les Parisiens connaissent également depuis cinq ans ASIA Now, autre foire consacrée de son côté à la promotion de l’art asiatique, une région semble toutefois laissée pour compte : le Moyen-Orient. C’est à ce manque que la MENART FAIR – MENA pour “Middle East & North Africa” – entend bien pallier. Seulement quelques mois après 1:54 chez Christie’s, cette foire inédite organise du 27 au 30 mai prochains sa première édition, occupant elle aussi les locaux d’une maison de vente : la très parisienne Cornette de Saint-Cyr, qui pour l’occasion prête son hôtel particulier dans le huitième arrondissement de la capitale.
Bien loin de l’ampleur gargantuesque de la FIAC ou Art Paris au Grand Palais, la MENART FAIR s’annonce comme une foire plus confidentielle, accueillant 22 galeries internationales et les œuvres d’une soixantaine d’artistes contemporains au total. Tous proviennent ou sont liés à des pays du Maghreb et du Moyen-Orient, du Maroc à l’Iran en passant par l’Egypte, la Syrie ou encore le Yémen. Un choix qui vise à défendre plusieurs générations d’artistes et un bouillonnement très contemporain émanant de la région, d’après la directrice de la foire Laure d’Hauteville : “la jeune génération d’artistes contemporains est parmi la plus nombreuse sur la scène artistique internationale [dans ces pays]. Cette relève est sans commune mesure, par sa richesse et sa diversité, son ébullition fertile, ses langages qui convergent ou se contredisent, formant un miroir inattendu du monde !” Si on retrouvera à MENART FAIR des figures bien connues de l’art de cette région, telles que Mona Hatoum, Etel Adnan, Simone Fattal ou Kader Attia, l’événement est aussi l’occasion de croiser les générations et faire découvrir des talents moins connus internationalement : on pourra ainsi y apprécier des tirages du photographe libanais Serge Najjar, des toiles de la peintre Rebecca Brodskis, partageant sa vie entre France et Maroc, ou encore une sculpture du Qatari Shuaa Ali.
Côté participants, plusieurs galeries implantées dans les pays du MENA feront le déplacement, telles que La galerie 38 à Casablanca ou la Saleh Barakat Gallery à Beyrouth, d’autres sont bien connues en Europe occidentale, telles que la Galleria Continua, qui inaugurait récemment un nouvel espace en plein cœur du Marais à Paris, la galerie parisiano-bruxelloise Nathalie Obadia ou encore la galerie Esther Woerdehoff, installée à Genève et Paris. La première présentera entre autres des pièces d’Ahmed Mater et Leila Alaoui, la seconde des œuvres de Hoda Kashiha, Youssef Nabil et Shahpour Pouyan, et la troisième des clichés du photographe iranien Chervine et peintures de la Libanaise Dinah Diwan. Une sélection prometteuse à découvrir gratuitement, après réservation en ligne.
MENART FAIR, dans l’hôtel particulier de la maison de vente Cornette de Saint-Cyr, Paris 8e. Accessible gratuitement sur réservation en ligne.