La collection phosphorescente d’Akris printemps-été 2021 filmée par Anton Corbijn
Pour la collection Akris printemps-été 2021, le créateur Albert Kriemler collabore avec l’artiste allemand Imi Knoebel et livre une garde-robe colorée et phosphorescente, mise en scène dans un film du réalisateur Anton Corbijn.
Par Séraphine Bittard.
Dans son atelier à Dusseldorf, l’artiste allemand Imi Knoebel crée des teintes uniques à partir d’un ensemble de 700 échantillons de couleurs – une information qui avait de quoi séduire un amoureux de la couleur notoire, Albert Kriemler du label Akris, déjà conquis depuis des années par les formes modulaires abstraites du peintre-sculpteur minimaliste. C’est donc tout naturellement – pandémie exceptée – que les deux créateurs ont décidé d’unir leurs forces pour la collection Akris printemps-été 2021, dont les silhouettes fluides géométriques sont infusées dans les roses, oranges, bleus et jaunes d’Imi Knoebel et parsemées de ses œuvres. Immédiatement reconnaissable, c’est le polygone de Kinderstern (1988) qui vient s’imprimer, s’incruster ou se découper sur les vestes et tee-shirts ; mais l’on retrouve aussi, sur des robes tubulaires, la profusion en couleurs primaires de la toile Rot Gelb Blau (1979), ou les traits bruts roses de Ohayo (1999) noirs sur bleu de Blue Angel (1999), appliqués sur une robe en mousseline de soie ou un ensemble tunique-pantalon flare. Mais c’est finalement une œuvre moins colorée qui fait toute l’originalité de la collection : l’installation en bois de 1968 Raum 19 et son extension Batterie, un bloc phosphorescent géant qui inspire une série de looks en tissu fluorescent. Mis en scène en pleine lumière puis dans la pénombre par le cinéaste et photographe Anton Corbijn – qui signait en 2007 le film Control –, les robes à sequin, tailleurs en lin ou vestes d’extérieur en coton blanc révèlent leur vraie couleur : un vert incandescent, découpé en formes abstraites sur fond noir.