“First Cow”, le génial western de Kelly Reichardt, débarque sur Mubi

Voilà déjà deux ans que First Cow habite les discussions des fans de Kelly Reichardt. Réalisé en 2019, sélectionné l’année suivante au Festival de Locarno, à la Berlinale et au Festival de Deauville, le septième long-métrage de la réalisatrice de Wendy et Lucy (2008) – devait sortir en salle en 2020 mais a été repoussé indéfiniment, pour cause de pandémie. Grâce à la plateforme britannique Mubi, le film sortira finalement cet été, le 9 juillet, avant d’être programmé en salle à l’automne, le 27 octobre. 

Si First Cow a été allègrement qualifié de chef-d’oeuvre, c’est parce que le film, sort de western moderne, aborde des thématiques déjà chères à la cinéaste lors de ses précédents films, dont la politique, des portraits d’exclus du système et des tableaux d’une Amérique en crise. Avec ce dernier long-métrage, celle qui fait ses débuts au 7e art en poussant les portes du cinéma indépendant – en signant la direction artistique de L’Incroyable vérité (1990) d’Hal Hartley, où elle a aussi campé un petit rôle – continue dans sa lignée et parle, avec une grande émotion et une immense délicatesse, d’individus en marge du système économique. L’histoire est simple : dans l’Oregon du début du XIXe siècle, un cuisinier et un immigré chinois se lient d’amitié. Très vite, les deux s’associent et montent un dangereux commerce où ils volent le lait de l’unique vache du territoire, appartenant à un riche propriétaire terrien.

À travers ce western délicat, l’ancienne collaboratrice de Todd Haynes parvient à lier l’Amérique rurale du début du XIXe sicèle au destin qu’on lui connaît aujourd’hui en interrogeant les fondations du pays. Et si First Cow séduit les connaisseurs comme les non-initiés, ils pourront retrouver le travail de la réalisatrice dans son intégralité lors d’une rétrospective programmée par le Festival d’Automne au Centre Pompidou, à l’automne 2021. 

First Cow (2019) de Kelly Reichartd, disponible sur Mubi le 9 juillet.