3 sept 2020

Dandyish musical sophisticate caught somewhere between Daft Punk and the classical cannon, but who really is Chilly Gonzales?

Le compositeur, musicien et rappeur canadien Chilly Gonzales est le personnage phare du documentaire “Shut Up and Play The Piano”, sorti en salle le 3 octobre dernier. Réalisé par le journaliste allemand Philipp Jedicke, le film met en lumière son parcours et sa double personnalité.

“Regardez-moi dans les yeux et imaginez que je suis le plus grand musicien de tous les temps… ”. Face caméra, costume rose, cheveux gominés et verve assurée, Chilly Gonzales capte l’attention de son public par un numéro d’hypnose. Star mégalomane ou véritable marginal, le pianiste de 46 ans intrigue dès les premières secondes du documentaire “Shut Up and Play The Piano”.

 

En septembre dernier, le showman de 46 ans a sorti l’album final de la trilogie Solo Piano : Solo Piano III. Le Canadien y transforme les mélodies au piano en véritables pépites fluides et rend accessible à tous une musique classique qu'on dit malheureusement élitiste. Le quatrième extrait de l’album, intitulé "Chico", est un hommage à l’acteur Chico Marx dans le film "A night at the Opera" (Sam Wood, 1935), capable de capter son audience et de réussir tout ce qu’il entreprend. Chico Marx l’a subjugué car son parcours fait écho au sien : un musicien qui cherche sans cesse à se renouveler et à séduire son public en multipliant les expériences musicales. Chilly Gonzales multiplie en effet les alter ego et les styles : aussi à l'aise dans la musique classique que le rap ou l'électro.

 

 

 Chilly Gonzales multiplie les alter ego et les styles : aussi à l'aise dans la musique classique que le rap ou l'électro.​

 

Look me in the eyes and imagine I’m the greatest musician of all time… Chilly Gonzales, all in effortless verve with hair slick and pink suit square to the camera, confronts his audience with a hypnotist’s aplomb. Whether megalomaniac star or singular eccentric, the 46 year-old pianist commands attention from the very first seconds of the documentary “Shut Up and Play The Piano”.

 

Last September, the Canadian showman released Solo Piano III, the final phase of his Solo Piano trilogy whose peculiar alchemy sees simple piano melodies transformed into the kinds of mellifluous soundscapes that bring classical music closer to audiences otherwise alienated by its unfortunate ‘elitist’ reputation. The fifth track on the album, “Chico”, pays homage to actor Chico Marx in Sam Wood’s 1935 film A Night at the Opera. Able to command an audience and succeed in his every ambition, Chico Marx struck Gonzales precisely because his story resembled his own: a musician tirelessly reinventing himself and and multiplying his musical projects in pursuit of his audience. Indeed Chilly Gonzales multiplies his alter-egos and their styles, as fluent in classical music as rap or electronic.

 

 

 Chilly Gonzales multiplies his alter-egos and styles, as comfortable within classical music as rap or electronic

En 2013, pour le quatrième album studio des Daft Punk, Random Access Memories, il décroche un Grammy Awards en 2014, trophée collectif remis aux 21 autres contributeurs. Mais c’est encore avec le piano qu’il se surpasse  en avril dernier. Le musicien sort l’album Other People’s Pieces (OPP) dans lequel il reprend les célèbres titres de différents artistes contemporains comme Drake, Lana Del Rey ou encore le groupe pop américain Beach House. Intuitif et audacieux, celui que l’on surnomme Gonzo effectue un véritable travail de déconstruction pour adapter ces morceaux. Il se réapproprie les mélodies des artistes, les transposent dans un autre genre musical et crée des mashup improbables sur fond de musique classique. Un travail que l’artiste excentrique valorise au Gonzervatory, un conservatoire éphémère à Paris ouvert aux musiciens de plus de 18 ans du monde entier qu’il a lui-même créé en juin dernier. Au programme : des master class intensives de huit jours qu’il anime lui-même et des cours axés sur la technique, la stimulation émotionnelle et la performance live. 

 

Sur scène, Chilly Gonzales se transforme. En véritable showman emporté par sa musique, il marque les notes par des mouvements de tête ardents et saccadés. En privé, il parfait ses compositions autour de répétitions feutrées, en catimini, entouré de quelques musiciens. L’artiste canadien excelle aussi bien lors d’une prestation rap que derrière son piano, suivant les codes de la musique classique. Une ambivalence qui a suscité l’intérêt du journaliste Philipp Jedicke, son documentaire "Shut Up and Play The Piano" se penche sur le paradoxe de l’homme, tiraillé entre ses doutes et sa mégalomanie.

 

 

Fin 90, dans une boite de nuit allemande, les volutes de fumée d’un pétard inspirent son ami Raz Ohara. Le musicien danois y voit une référence à Speedy Gonzales, Jason Beck devient “Chilly Gonzales”

In 2013, he contributed a 42 second piano solo to Daft Punk’s fourth studio album, Random Access Memories. A year later, at the 2014 Grammy Awards, the album would claim the best album trophy, and Gonzales would receive the

Grammy as part of the 21-strong production team. And it’s upon the piano that he would once more surpass himself last April, with Other People’s Pieces (OPP), a cover album assembling the best loved songs of contemporary artists such as Drake, Lana del Rey or American pop duo Beach House. Intuitive and audacious, Gonzo’s (to take his nickname) reinterpretations are veritable deconstructions, in each case isolating the various artist’s melodies, translating them into different musical genres and creating unlikely alliances over a ground of classical music. The value of creative freedom-cum-eccentricity, as displayed on this album, has been further enshrined at the Gonzervatory, a pop-up music workshop held in Paris last June for a small selection of musicians aged 18 and over from around the world. Intensive master classes over eight days, led by Gonzales himself centre on technique, emotional stimulation and live performance.

 

Chilly Gonzales undergoes a transformation on stage. Summoned by the music, the showman emerges, punctuating choice notes with passionate staccato head movements. Offstage, he perfects his compositions in low-key sessions with but a handful of musicians. The Canadian excels whether he’s spitting rap bars or gliding across the piano in classical mode, and it is this ambidexterity that has captured the interest of journalist Philipp Jedicke. His documentary “Shut Up and Play The Piano” focuses on the paradox at the heart of the man, torn between his doubts on the one hand and his megalomania on the other.

 

 

 

Late ‘90s, a German nightclub: as the blue volutes of smoke rose from a joint, his friend Raz Ohara had a vision. The Danish musician glimpses Speedy Gonzales in the haze, and Jason Beck becomes “Chilly Gonzales”

Rien ne prédestinait Jason Beck, de son vrai nom, à devenir un pianiste d’envergure. Dès l’âge de 3 ans, il s’installe sur la banquette de son grand-père qui lui apprend à maîtriser les touches noires et blanches. Jeune adolescent, il crée un groupe de musique à l’école qu’il mènera "tel un dictateur" selon ses dires. Mais le jeune homme s’est longtemps cherché avant de s’épanouir dans la musique. Fin 90, dans une boite de nuit allemande, les volutes de fumée de son pétard inspirent son ami Raz Ohara. Le musicien danois y voit une référence à Speedy Gonzales, Jason Beck devient “Chilly Gonzales”. Un nom qui parle au principal intéressé et qu’il adopte pour imposer son style extravagant et sans concessions. Une vision fantaisiste de la musique qu’il revendique et qui le distingue de son frère cadet Christophe Beck. Car Chilly Gonzales n’est pas le seul artiste de la famille. Enfant déjà, il partageait cette passion avec son petit frère. “Nous sommes tombés amoureux de la musique ensemble”, explique-t-il. Semi-complices, semi-rivaux, les deux hommes ont pris des directions radicalement opposées. Si Chilly Gonzales s’est tourné vers une musique indépendante, Christophe, lui, a quitté le Canada pour Hollywood. Il a d’ailleurs collaboré avec les studios Marvel pour le long-métrage Ant-man et la Guêpe. Gonzo, de son côté, retrouvera prochainement son public pour une grande tournée qui s’annonce d’ores et déjà explosive.

 

 

Chilly Gonzales sera à Nantes le 12 février 2019, le 13 à Rennes, le 16 à Bordeaux, le 17 à Toulouse et de retour dans la capitale les 26 et 27 juin 2019.

Nothing indicated that Jason Beck, to take his given name, was destined to become a pianist of renown. While he would clamber onto his grandfather’s stool to learn the black keys from the white as a child, and as a teenager, started a band in his school which he led “like a dictator,” (by his own admission) he took his time as a young man to find his fulfilment in music. It was in the late ‘90s, at a German nightclub: as the blue volutes of smoke rose from a joint, his friend Raz Ohara had a vision. The Danish musician glimpsed Speedy Gonzales in the haze, and Jason Beck becomes “Chilly Gonzales”. The name spoke to him for some reason, and he assimilated into his extravagant, no-holds-barred vision of music and perofrmance, quite fantastical and entirely his own, and, ultimately, quite distinct from that of his younger brother, Christophe Beck. Indeed, Chilly Gonzales isn’t the only musician in the family. As children they shared the passion: “we fell in love with music together”, he explains. Partners as rivals, the two men have taken radically different directions in their careers. If Chilly Gonzales has taken the independent route, Christophe has left Canada for Hollywood and has moreover collaborated with Marvel studios on their feature-length Ant-man and the Wasp. As for Gonzo, he will soon be touching base with his audiences on a grand tour already shaping up to be nothing short of explosive.

 

Chilly Gonzales will be in Nantes on February 12th, 2019, Rennes the 13th, Bordeaux the 16th, Toulouse the 17th and in Paris on the 26th and 27th of June, 2019.