Comment Études Studio s’est imposé dans la mode masculine
Tandis que le label parisien publie son premier ouvrage rétrospectif chez Rizzoli, Numéro revient sur le parcours d’un label à suivre.
Par Léa Zetlaoui.
Lancé en 2012, Études Studio s’est imposé rapidement et en toute discrétion comme un label à suivre. À la demande des éditions Rizzoli, le collectif fondé par deux anciens graffeurs originaires de Grenoble a accepté de retracer cette épopée à travers un premier ouvrage rétrospectif, presque introspectif – dévoilé ce mois d’octobre – qui nous plonge dans son univers en pleine effervescence. Comment le jeune label s’est-il imposé dans la mode masculine?
Un collectif de mode, mais pas que
Avec 14 collections à son actif (seules 13 sont présentes dans l’ouvrage), Études Studio s’est surtout imposé à travers la mode. Pourtant, le collectif parisien possède bien d’autres cordes à son arc. “Ce livre expose l’intégralité de notre champ de compétences, présente les projets et permet de tout mettre sur un même niveau. La mode est importante mais il n’y a pas que ça. Nous faisons aussi du graphisme et de la photo aussi. Finalement Études c’est un univers très dense”, souligne Aurélien Arbet, l’un des deux fondateurs. Reflet d’une jeune société slasheuse capable de maîtriser plusieurs domaines artistiques différents, Études s’illustre dans différents domaines. Dans son activité d’édition, le collectif a ainsi publié pêle-mêle un ouvrage sur l’artiste Mohamed Bourouissa, les photos du tournage du clip Heaven de The Blaze, ou les clichés surréalistes de Daniel Everett… Des projets soigneusement choisis qui leur permettent de s’évader de la temporalité dictatoriale de la mode, d’élargir leurs horizons et qui font écho à leurs débuts de graffeurs dans les rues de Grenoble. Toutes ces réalisations sont présentées dans l’ouvrage qui s’ouvre sur une série de photos de mode inédites, avant d’enchaîner sur les 13 collections de prêt-à-porter du label, l’activité d’édition et enfin le graphisme, le tout entrecoupé d’interviews et d’images ou textes inédits qui apportent des respirations intéressantes dans un ouvrage construit d’une façon très linéaire.
Des collaborations artistiques pointues
Si aujourd’hui les collaborations n’ont plus rien d’original dans la mode, le collectif Études, lui, fait preuve d’une certaine audace en s’associant, dès sa première collection, à Paraboot. Par la suite, une des forces d’Études Studio a été de solliciter des artistes et personnalités aussi diverses que Robin Cameron dont les dessins abstraits viennent habiller la collection n°2, Dike Blair et ses peintures réalistes sur des chemises pour la collection n°11 (automne-hiver 2017-2018) ou encore le réalisateur Gus Van Sant dont l’affiche du film Mala Noche (1985) se retrouve sur un sweatshirt dans cette même collection. “Dès nos débuts, nous avons utilisé le procédé de collaboration dans nos collections. Plutôt que de remettre en question ce modèle ou de l’arrêter, nous avons plutôt choisi de dévoiler l’intégralité de notre univers et de ceux qui nous inspirent et avec qui nous collaborons : c’est aussi une façon d’affirmer notre position et notre savoir-faire” explique Aurélien Arbet. Depuis la rentrée de septembre, Études a déjà dévoilé deux collaborations, une première avec Adidas, puis une autre, il y a quelques jours, avec le New York Times. Sur le défilé printemps-été 2019, on retrouvait d’ailleurs une collection Paraboot. Pointues, inattendues, artistiques, instinctives, les collaborations Études font partie intégrante de son univers et lui ont permis d’évoluer constamment en fonction des rencontres et des projets.
When Études Become Form, par Études Studio, éd. Rizzoli
Disponible dans la boutique Études, 14, rue Debelleyme, Paris III.
www.etudes-studio.com
www.rizzoliusa.com