Culture rave et arts martiaux au défilé Louis Vuitton printemps-été 2022
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Par La rédaction.
En 1969, un groupe funk-soul de Washington The Winstons a sorti sur la face B d’un de ses vinyles, un titre qui sera largement ignoré à l’époque Amen, Brother. En 1986, alors que les DJ BreakBeat Lou et Lenny Roberts incluent le titre dans Ultimate Breaks and Beats, une compilation destinée au producteurs de musique, Amen, Brother va devenir l’un des morceaux les plus samplés de l’histoire de la musique. En effet, cette version instrumentale d’un classique du gospel, contient un break de batterie intitulé l’Amen Break, situé au milieu de la chanson et long de 5,2 secondes que l’on retrouvera chez NWA, Carl Cox ou Aphex Twin et dans des milliers d’autres morceaux. Virgil Abloh, applique ce concept d’Amen Break à son travail de directeur artistique de la maison Louis Vuitton, pour laquelle il réinterprête et recontextualise chaque saison les basiques du vestiaire masculin comme le t-shirt, le costume ou le survêtement.
Cette saison, outre une association de silhouettes opposées comme le costume vs. le survêtement, le formel vs. le streetwear, le naturel vs. le travaillé, le masculin vs. le féminin, deux inspirations émergent de la collection. D’abord une esthétique empruntée à la culture rave, mouvement musical né à la fin des années 1980 dans le monde de l’électronique et façonné à partir du breakbeat, du hip-hop accéléré, du b-boy, de l’électro, de la culture du sound-system jamaïcain, de la house music de Chicago et de la techno de Detroit. Ainsi certaines silhouettes fortement inspirés du vestiaire hip hop comme le survêtement se déclinent dans les codes de la culture clubbing à coups de couleurs fluo, motifs smileys et imprimés tie & due flashy. On retrouve ensuite des emprunts au monde des arts martiaux et des échecs, qui ont fortement inspiré le groupe culte de hip hop Wu-Tang Clan et expriment des valeurs de la force mentale à travers l’autodiscipline physique. Ainsi les hakama (pantalon plissé des samouraïs) et vestes de kimonos composent des néo-costumes, à l’élégance racée, parfois agrémenté de cagoules noir et blanc qui reprend un plateau d’échecs.
Pour accompagner son défilé, Virgil Abloh propose une vidéo qui met notamment en scène le rappeur GZA du groupe Wu-Tang Clan et le poète Saul Williams, déjà aperçu la saison dernière, qui se lit comme une interprétation libre de l’histoire de l’artiste et rappeur américain, Lupe Fiasco. Alors qu’il grandit dans le quartier sud de Chicago en pleine guerre des gangs dans les années 1970 et 1980, son père un batteur africain et membre du Black Panther Party propose des cours d’arts martiaux – et notamment leur valeur philosophique – pour offrir aux jeunes un choix de vie autre que celui de la violence.