Qui est Tayla Parx, chanteuse pop derrière les tubes d’Ariana Grande et Meghan Thee Stallion ?
En marge de l’écriture de morceaux pour Mariah Carey, Meghan Thee Stallion et surtout Ariana Grande, la chanteuse Tayla Parx mène une carrière solo prometteuse. Baptisé “Coping Mechanisms”, son nouvel album l’impose un peu plus comme une icône pop mainstream et résolument féministe.
Par Lucas Aubry.
En 2011, le songwriter Bruno Mars à l’origine des tubes planétaires Right Round de Flo Rida, Wavin’ Flag de K’naan ou Fuck You! de Cee Lo Green sort de l’ombre avec fracas pour dévoiler le hit The Lazy Song – qui cumule aujourd’hui plus de 2 milliards de vues sur YouTube – avant de s’imposer comme l’un des artistes phares des années 2010. Mais le monde de la musique mainstream est cruel. À l’aube d’une nouvelle décennie, ce n’est plus le chanteur de Treasure et Just the Way You Are que des millions de fans observent improviser quelques pas de danse dans des clips colorés… En 2018, les regards se tournent vers Tayla Parx, autre autrice-compositrice réputée, qui s’est lancée en solo avec sa mixtape Tayla Made.
Si la musique reste “son premier amour”, Tayla Parx a commencé en tant que comédienne à l’âge de 9 ans, dans la comédie musicale Hairspray, avant de d’enchaîner les rôles plus ou moins importants dans les sitcoms Gilmore Girls, Tout le monde déteste Chris et True Jackson. “J’ai rencontré du succès en tant qu’actrice un peu par hasard… mais très vite, j’ai eu envie de faire carrière dans la musique, c’est quelque chose qui me semblait plus naturel” se souvient Tayla Parx, qui pousse pour la première fois les portes d’un studio d’enregistrement à l’âge de 17 ans, en s’immisçant chez le producteur Kenneth Edmonds “Babyface” pionnier du New Jack Swing et du R’n’B américain.
En quelques années de carrière, Tayla Parx collabore à l’écriture de nombreux tubes pour Jennifer Lopez, Mariah Carey, Chris Brown, BTS, The Internet, Meghan Thee Stallion mais surtout avec Ariana Grande, avec qui écrire des paroles est devenu “comme un ballet minutieusement chorégraphié” depuis leur première collaboration en 2015 sur le morceau My Everything. En 2019, elle réussit même l’exploit de co-écrire trois singles qui se placent simultanément dans le top 10 des charts américains : Thank u, next et 7 Rings d’Ariana Grande et High Hopes du groupe de pop-rock alternatif Panic ! At the Disco’s.
Une science du tube pour conquérir la pop
Sorti il y a quelques jours, son troisième projet en solo baptisé Coping Mechanisms vient donc confirmer ce que l’on sait déjà : Tayla Parx sait comment construire un hit. Le premier single de l’album, Dance Alone, évoque tout de suite l’indémodable Uptown Funk de Bruno Mars et Mark Ronson. Une grosse ligne de basse, des synthés très années 80 et un flow de chanteuse soul qui s’efface peu à peu derrière un refrain entraînant que l’on semble avoir entendu mille fois, mais qui nous donne quand même envie de claquer des doigts. Ajoutons à cela un clip avec une chorégraphie faussement improvisée sous une boule à facettes et tous les ingrédients du parfait tube pop mainstream sont réunis.
Mais n’allons pas croire que Tayla Parx est une chanteuse en plastique, née pour fournir des tubes sans âme, reproductibles à l’infini. Les morceaux pop, R’n’B et la soul planante du featuring avec Tank and The Bangas présents sur l’album prouvent que la chanteuse de 27 ans se laisse la liberté d’expérimenter, tout en gardant en tête que dans le paysage de la pop mainstream, le public est roi. Il faut donc savoir s’acclimater à ses moindres désirs. Les “mécanismes d’adaptation”, évoqués en titre de l’album, font d’ailleurs l’objet d’une véritable théorie chez Tayla Parx : “arrivés à l’âge adulte, toute notre vie repose sur nos mécanismes d’adaptation. Ils nous apportent la stabilité et les ressources mentales pour affronter tout ce que la vie nous réserve, qu’il s’agisse d’un chagrin d’amour ou d’un problème au travail. Pour résumer, les mécanismes d’adaptation, ce que sont toutes les actions que nous menons, et qui nous font grandir.”
S’adapter aux autres tout en mettant en avant un message d’affirmation de soi est devenu le mantra des chanteuses pop du XXIe siècle, icônes d’un féminisme moderne et hédoniste. Mais si Beyoncé chante la femme puissante dans le fameux Who run the world? Girls, Tayla Parx préfère toucher à quelque chose de plus intime dans ses morceaux : “c’est okay de ne pas être okay à chaque instant, car nos douleurs nous permettent de devenir ce que nous sommes censés être”. En marge de la promotion de son nouvel album, la chanteuse a récemment confié travailler sur le prochain projet d’Ariana Grande et sur la création d’une série. Alors qu’est “censé être” Tayla Parx ? Une vedette de télévision, une future star de la pop ou une parolière dans l’ombre des plus grands tubes ? Une chose est sûre, nous devrions entendre beaucoup parler d’elle dans les années à venir.
“Coping Mechanisms” [Atlantic Records] de Tayla Parx, disponible.