A shock documentary on sexism is giving Hollywood a run for its money
Le documentaire de Tom Donahue, "Tout peut changer! Et si les femmes comptaient à Hollywood?" donne la parole aux femmes pour dénoncer les discriminations dont elles sont victimes dans l’industrie du cinéma hollywoodien. En salles le 19 février, le film ébranle le sexisme qui plane au-dessus des productions cinématographiques.
Par Margaux Coratte.
À l’heure de la libération de la parole des femmes et du procès Weinstein, un documentaire fait souffler un vent de révolte sur le cinéma américain. Sans prétention, le long-métrage de Tom Donahue Tout peut changer ! Et si les femmes comptaient à Hollywood?, surfe sur la vague du mouvement post #MeToo. Produit par la comédienne oscarisée et militante Geena Davis, le film met en lumière la sous-représentation des femmes à Hollywood. En abordant des décennies de discriminations à l’égard des femmes (qu’elles soient actrices, réalisatrices, scénaristes, productrices, costumières, etc.), le film comporte les témoignages de nombre d’entre elles. Meryl Streep, Cate Blanchett, Natalie Portman, Reese Witherspoon, Chloë Grace Moretz, Jessica Chastain, Geena Davis…. Toutes font face à la caméra pour faire entendre leurs voix, pourtant longtemps passées sous silence, mais qui comptent bien désormais se faire entendre.
Le verbe haut, ces femmes pointent du doigt le sexisme ambiant de l’industrie du cinéma. Invisibilisées, hypersexualisées, utilisées comme faire-valoir des hommes et systématiquement reléguées au second plan, elles décrivent comment Hollywood s’évertue à dévaloriser les femmes. En accompagnant leurs témoignages d’extraits de films révélateurs, le documentaire frappe fort : les voix font écho à une multitude d’images bourrées de stéréotypes et de misogynie. Entre autres, Natalie Portman s’exprime par-dessus un extrait de Leon, réalisé par Luc Besson, dans lequel son personnage d’enfant est sournoisement sexualisé et entretient une relation ambiguë avec le personnage principal joué par un Jean Reno alors âgé de 46 ans. Difficile de faire plus évocateur…
Par ailleurs très documenté, le film aborde les combats menés par ces femmes pour renverser le système patriarcal intrinsèque à Hollywood. Face à l’inaction des PDG des industries médiatiques, certaines d’entre elles ont développé elles-mêmes des outils pour évaluer le degré de sexisme d’un film. C’est le cas de la bédéiste américaine Alison Bechdel (Dykes to Watch out for) qui a inventé un test du même nom, comportant trois étapes d’une simplicité déconcertante : y a-t-il au moins deux personnages féminins nommés ? Se parlent-elles ? Et ont-elles au moins une conversation qui ne porte pas sur les hommes ? On apprend alors avec effarement que sur 4000 films analysés, seuls 40% ont réussi le test… Par ailleurs, le long-métrage rend hommage aux actions menés par Geena Davis, fondatrice du Geena Davis Institut On Gender In Media, seul organisme de recherche du secteur média et divertissement qui s’attache à lutter contre les inégalités entre hommes et femmes.
Si l’on peut reprocher au film une mise en scène peu innovante, cet argument ne doit cependant pas en occulter le contenu. Enfin, les femmes ont enfin la parole. Car comme signalé par Meryl Streep, “le combat pour l’égalité n’est pas le combat des femmes mais le combat de tous pour les femmes”.
Tout peut changer! Et si les femmes comptaient à Hollywood, documentaire de Tom Donahue, en salles le 19 février 2020.