13 oct 2025

Tame Impala revient avec Deadbeat, un album inspiré par la culture rave

Après cinq ans d’absence, les Australiens de Tame Impala, menés par Kevin Parker, sont de retour avec Deadbeat, un cinquième album introspectif, disponible le 17 octobre 2025. Trois titres sont d’ores et déjà disponibles.

  • par Emma Naroumbo Armaing.

  • Deadbeat, le nouvel album de Tame Impala

    Après cinq années de silence, Kevin Parker ressurgit avec Deadbeat, son cinquième opus avec son excellent groupe Tame Impala, attendu le 17 octobre 2025. Un album “viscéralement nourri par la culture bush doof et la matrice rave d’Australie-Occidentale”. Une cartographie électrique de la nuit.

    Car la culture bush doof renvoie, en fait, à ces raves indomptées disséminées dans la nature australienne — forêts, étendues arides, rivages — où trance psychédélique, techno tellurique et imagerie hallucinée confluent dans un élan communautaire quasi rituel.

    Le titre End of Summer, extrait du disque, façonne justement un paysage où l’acid house s’entrelace à des traînées éthérées. Loser (2025), plus resserré, distille un ton mélancolique lorsque Dracula (2025) — coécrit avec Sarah Aarons — approfondit plutôt la veine pop crépusculaire de l’œuvre. Un hommage très clair au monstre de Bram Stoker, figure romantique et décharnée dont Kevin Parker transpose la soif de vitalité en métaphore du désir épuisé.

    Tame Impala – Dracula (2025)

    Le succès extraordinaire de l’album The Slow Rush

    Récent collaborateur du tandem Justice, Kevin Parker confie avoir abordé ce nouveau disque dans un état psychique complexe. L’enjeu, pour lui comme pour l’auditeur, n’est plus la séduction immédiate, mais la persistance d’une tension intérieure : rendre sensible l’érosion du désir.

    En 2020, il livrait pourtant The Slow Rush. Un disque qui évoquait l’écoulement du temps et de la perception de celui-ci. En soliste à l’écriture, à la composition et à la production des douze titres de l’album, l’Australien de 39 ans faisait se côtoyer des sonorités.Supertramp, Daft Punk ou les Chemical Brothers, distillées dans des touches funk, disco, break beat et rock psyché. Un album condensé mais égal dans l’intensité de ses morceaux.

    À la manière d’un chopped and screwed (caractéristique du hip-hop des années 90 cette technique consiste à hacher et ralentir le tempo d’un sample), Kevin Parker nous invite à ralentir le rythme paranoïaque et apocalyptique propre à son précédent album. The Slow Rush, comme un calme après la tempête de Currents (2015).

    Tame Impala – End of Summer (2025)

    Une pochette d’album culte

    À l’époque, le paysage de la pochette d’album signée Neil Krug – tel un lendemain d’apocalypse – dessine visuellement ce retour au calme, avec une photo prise dans une maison abandonnée du village fantôme de Kolmanskop en Namibie.

    Les murs revêtus d’un rouge saillant contrastent avec le bleu vif du ciel et la soyeuse vague de sable qui envahit cet espace, abandonné. Rappelant l’inexorable sablier qui compte les minutes, du néant, symbole du passage du temps et de la ruine, l’écoulement du sable est la ligne directrice de The Slow Rush. Un memento mori persistant et silencieux face à l’éphémère de chaque note. Désormais, Tame Impala change de cap avec Deadbeat. La pochette présente un cliché un peu flou en noir et blanc sur lequel Kevin Parker enlace sa fille, Peach.

    Deadbeat de Tame Impala, disponible le 17 octobre 2025.