8 sept 2020

Bohemian life according to Ed van der Elsken

Jusqu’au 24 septembre, le musée du Jeu de paume accueille la première rétrospective française du photographe Ed van der Elsken : La vie folle. Tantôt rebelle tantôt philosophe, le natif d’Amsterdam est avant tout un séducteur épris d’une vie de bohème.

Le musée du Jeu de paume accueille l’exposition Ed van der Elsken, la vie folle jusqu’au 24 septembre en collaboration avec le Stedelijk Museum. Cette première rétrospective en France est l’occasion de découvrir le travail du photographe néerlandais mort en 1990, avant qu’elle ne rejoigne la Fondation madrilène MAPFRE. Icône de la photographie et du cinéma documentaire néerlandais du XXe siècle, Ed Van der Elsken a écumé les rues de Paris, Hong Kong ou Tokyo à la recherche d’une esthétique dénuée d’artifices. Entre photographie documentaire, érotisme et personnages exubérants, ses travaux s’étendent sur différentes décennies, un périple temporel dont la portée varie selon les médiums. Car Ed van der Elsken ne s’est pas contenté de photographier, il a également filmé, écrit, dessiné et mis en scène des personnages fantasques de la rive gauche parisienne à son Amsterdam natal.

 

Sombre dans les années 1950, rebelle dix ans plus tard, Ed van der Elsken s’est même essayé à la philosophie dans les eighties. Séducteur et provocateur, le photographe a avant tout vécu une idylle artistique avec les hommes et les femmes dans ses clichés, révélateurs d’une certaine idée de la vie de bohème. La jeunesse est incertaine mais excentrique, une “vie charmante et terrible, qui a ses victorieux et ses martyrs” pour reprendre les termes de l’écrivain Henry Murger.

 

Avec sa caméra, Ed van der Elsken a filmé le monde qui l’entourait, une approche directe et quasi autobiographique. “Je fais des choses mortellement sérieuses et aussi des choses drôles. Je fais des reportages sur de jeunes voyous rebelles avec plaisir… Je me réjouis de la vie, je ne suis pas compliqué, je me réjouis de tout. L’amour, le courage, la beauté. Mais aussi le sang, la sueur et les larmes.”, disait-il dans son film The Infatuated Camera / Camera in Love en 1971. L’exposition du Jeu de Paume dévoile ainsi de nombreuses facettes de l’artiste, ses maquettes, ses planches-contacts et ses croquis permettent de mieux comprendre ses méthodes de travail.

 

Ed van der Elsken, la vie folle, musée du Jeu de Paume (Paris 8e), jusqu’au 24 septembre 2017.