25 sept 2019

Le rappeur Swae Lee dans une vidéo exclusive pour Numéro

Superstar du groupe Rae Sremmurd, le jeune rappeur américain Swae Lee aborde à présent une carrière solo.

Pantalon en soie imprimée, MAISON MARGIELA. Bijoux personnels.

Aujourd’hui, rien ni personne ne résiste à Swae Lee… À l’heure où nous imprimons ces pages, la star américaine s’apprête à lancer son premier véritable album solo, attendu par ses fans du monde entier. Malgré le peu d’informations ayant filtré à son sujet, une chose est sûre : la brindille tatouée, qui a fait de sa permanente bonne humeur une signature, entend bien, grâce à ce projet, être enfin considérée comme un artiste “sérieux”.

 

Depuis 2014, le duo qu’il compose avec son frère évolue sous le nom de Rae Sremmurd – une anagramme de “Ear Drummers”, le label du producteur Mike Will Made It qui les abrite, en collaboration avec l’écurie du tout‐puissant Jimmy Iovine, Interscope. Mike Will Made It est un des patriarches de la trap music sudiste, et c’est donc sous son haut patronage qu’Aaquil Brown, alias Slim Jxmmi, et Khalif Brown, alias Swae Lee, nés respectivement en 1993 et 1995, ont pu faire leur entrée dans la cour des grands… tout en emprutant un mode d’expression quasi régressif. Extrait de leur premier album SremmLife, le single No Flex Zone, vite couronné d’un disque de platine, voit les deux frères interpréter un phrasé rappé très haut perché, leurs voix ayant été modifiées, pour sonner comme celles de jeunes adolescents. Les thèmes abordés s’accordent avec cette tonalité prépubère : un pur ego trip vantant le plaisir de porter des vêtements de marques de luxe (Balmain ou Versace), des bijoux hors de prix, et de trôner à la tête d’un harem de filles peu farouches.

Par la suite, le groupe conservera cette joie de vivre sans prise de tête, tranchant avec les évocations plus sombres de la vie des minorités américaines pauvres, qui s’immiscent souvent dans la musique de leurs aînés de la Sun Belt. Un optimisme sans doute imputable aux influences californiennes du duo. “Quand nous étions enfants, nous avons déménagé depuis la Californie dans le Mississippi avec notre mère,nous raconte Swae Lee, de passage à Paris. C’était juste ma mère, mon frère et moi, embarqués dans un trajet de vingt-quatre heures à travers les États-Unis. Avec du recul, je suis vraiment content qu’on ait pu avoir l’expérience de deux mondes si différents. Los Angeles et le Mississippi, ce sont deux cultures bien distinctes, et je pense que nous avons su prendre le meilleur des deux.” Le second single du duo, No Type, explore le même type de thématique et continue d’alléger les productions trap dans une direction plus proche de l’électro‐pop, avec des sonorités électroniques de clavier. Il connaîtra également un succès faramineux, restant gravé dans les mémoires, et encore aujourd’hui souvent joué en club.

 

 

Découvrez le portrait de Swae Lee en intégralité dans le Numéro “Mode” d’octobre 2019, disponible en kiosque.